Civilisations - Rome : La critique
CIVILISATIONS - ROME
Date de sortie : 03/09/2025 Éditeur : Éditions Delcourt Scénario : France Richemond Dessin : Federico Ferniani ISBN : 978-2413005322 Nombre de Pages : 120 Prix : 29,95 euros
DESCRIPTION
Quand l’astrologie fait trembler l’Histoire. Civilisations, une série en trois volumes qui nous emmènera en Crète, en Égypte et à Rome.
An 281 de notre ère. L’Empire romain est à son apogée. L’empereur Probus vient de remporter sa campagne contre les Goths. Pourtant, les astrologues prédisent que dans très exactement 129 ans, l’Empire s’effondrera. Après la mort soudaine de Probus et de ses successeurs, il ne reste qu’un espoir pour inverser le cours des étoiles, un soldat choisi par les dieux pour sauver Rome : Dioclès d’Illyrie.
LA CRITIQUE
L’album se déroule en 281 de notre ère, à l’apogée de l’Empire romain. Après la victoire de l’empereur Probus contre les Goths, un oracle prédit que dans 129 ans exactement, l’Empire s’effondrera. Lorsque Probus meurt subitement, suivi par ses successeurs, tout semble se précipiter. Au milieu de ce chaos, il semble qu’un unique espoir subsiste : un soldat originaire d’Illyrie, nommé Dioclès, choisi par les dieux, pourrait changer le cours des astres pour sauver Rome.
Civilisations - Rome propose une thématique ambitieuse, mêler histoire romaine authentique, mythologie ou croyances (astrologie, destin), et fiction. Elle permet d’explorer non seulement les faits historiques mais aussi les peurs et les croyances de l’époque. L’idée que le destin de l’empire soit lié aux astres introduit un enjeu dramatique fort. Dioclès d’Illyrie est bien positionné comme figure de doute et d’espoir. Il symbolise la tension entre la volonté humaine et le destin imposé.
Cette tension dramatique, la prédiction, la succession d’empereurs, le danger imminent donnent un rythme très prenant. L’album joue sur l’anticipation d’un effondrement, ce qui assure de l’inquiétude et du suspense. Bien évidement avec ce genre de volume, nous sommes toujours en présence du problème des libertés prises sur l’histoire pour proposer aussi une oeuvre de fiction. Lorsque l’on introduit des éléments mythiques ou prophétiques dans un contexte historique assez précis, il y a toujours un risque que certains lecteurs trouvent cela peu crédible, ou qu’ils regrettent une fidélité moindre aux sources historiques.
La complexité du récit mêlant plusieurs strates (politique, astrologie, destin, guerre...) peut devenir lourd si tout n’est pas équilibré. Le nombre de personnages, de retournements, etc., pourrait rendre l’histoire un peu confuse s’il n’y a pas de repères clairs. Comme c’est un one-shot, le défi est de réussir à construire une intrigue forte tout en donnant assez de profondeur et de couvrir le plus de temps possible.
Le dessinateur Federico Carlo Ferniani a la charge de donner vie à cette atmosphère romaine tardive, entre faste de l’Empire et pressentiment de la décadence. Le style visuel est soigné, avec une attention portée aux décors, aux architectures, aux costumes, pour rendre crédible le monde romain. Les couleurs par Axel Gonzalbo jouent un rôle fort dans l’ambiance, elles peuvent amplifier la tension dramatique, le contraste entre lumière (moment de triomphe, faste) et ombre (mort subite, prédiction funeste). Le grand format, le nombre de pages donnent de la place pour de belles planches, des scènes d’ensemble, des panoramas. Cela permet des moments visuellement marquants.
Civilisations - Rome ne se contente pas de raconter un récit fictif, elle s’insère dans un contexte historique précis, ce qui peut éveiller la curiosité, pousser à en savoir plus sur Probus, sur la période de troubles qui suit, sur les croyances antiques, etc. Elle a un effet didactique digne d’une encyclopédie illustrée.
ET FINALEMENT ?
Et finalement, après la Crète et l’Egypte, c’est au tour de Rome de rentrer dans cette belle collection de livres d’Histoire des éditions Delcourt qui devrait avoir sa place dans les CDI des écoles. Civilisations – Rome est une BD ambitieuse qui mise sur la force dramatique de l’histoire romaine combinée à une tension mythique/prophétique. Le scénario tient toutes ses promesses (et qu’il reste lisible malgré la complexité), et l’album est un très bon équilibre entre spectacle, réflexion et immersion historique.
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