Utopiales 2019 : Le vendredi 1er novembre

Date : 02 / 11 / 2019 à 10h00
Sources :

Unification


Il y avait beaucoup de monde à cette deuxième journée des Utopiales. Les séances de courts-métrages étaient toutes tellement remplies que des spectateurs ont dû être refusés, alors que la plupart des longs métrages avaient aussi quasiment, voir totalement, remplis les salles.

Du côté des tables rondes, le succès a aussi été au rendez-vous. Celle se trouvant dans une salle, n’a pu être accessible que sur coupon. Il faut donc savoir, pour les spectateurs qui vont venir ce weekend, qu’il faut, environ 30 minutes avant chacune de ces tables rondes, se présenter à l’accueil afin d’en retirer un billet.

Si les allées étaient bien remplies, et les queues souvent très longues, l’ambiance était toujours des plus agréables et la bonne humeur au rendez-vous au détour de chacun des pôles d’activité.

Cette deuxième journée était vraiment très agréable et a permis, non seulement de croiser une multitude de personnes intéressantes, mais de voir des œuvres qui méritent vraiment l’attention.

Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide sur les longs et courts métrages que j’ai visionné et en fin d’article un très beau portfolio d’Emmanuelle Tesseron sur les tables rondes de la journée.

IA

- SITE OFFICIEL

COURT MÉTRAGE SESSION 2

C’est une très bonne session de courts métrages à laquelle le spectateur a pu assister, alternant différents types de narration dans le domaine de la science-fiction.

Synthia de Maria Hinterkoerner, Autriche, 2018
Vienne, dans un proche avenir. Chaque maison est assistée par un robot personnel appelé Synthia qui est équipé d’un réseau de neurones et a accès à tous les appareils électroniques du foyer.

Avis : Un très sympathique court présentant un robot dysfonctionnel qui sert de centre névralgique à une maison domotique. L’intrigue est convenue, mais le robot est très bien fait et le film se laisse découvrir avec un vrai plaisir.

400 mph de P-E. Dannaud, J. Chaix, L. Desserre, A. Lefort, N. Pianeti, Q. Tireloque, France, 2019
Dans un désert de sel, le bruit des moteurs rugissants se fait entendre. Icarus, un chimpanzé au volant, veut dépasser les limites de la vitesse ultime : 400 km/h…

Avis : Un très bon court animé présentant la quête sans fin d’un record de vitesse. L’œuvre est très bien faite et on accroche particulièrement bien aux péripéties de ce singe, fou du volant.

Insemnopedy I : The Dream of Victor F. de Faye Formisano, France, 2019
Une plongée captivante dans les rêves du Dr. Frankenstein, hanté par sa créature, ses peurs et les femmes de son passé.

Avis : Un court très beau visuellement s’inspirant fortement de Frankenstein.

Proxy de Sam Van Zoest, Grande-Bretagne, 2018
Après avoir découvert qu’elle est un clone, la vie d’une femme devient incontrôlable alors qu’elle rivalise avec son être d’origine pour la vie qu’elle pensait être la sienne.

Avis : À travers une histoire plutôt classique de clone, c’est une véritable interrogation sur ce qu’est l’humanité et sur ce qui sépare l’original de la copie que ce court métrage pose comme question. L’actrice principale dans deux rôles est vraiment très bonne.

Leuki de Julien Leconte, France, 2019
Leuki a mystérieusement disparu. Papeï se lance à la recherche de son fidèle compagnon et fait la rencontre d’un bien étrange tentacule.

Avis : Un court métrage animé vraiment très drôle et sympathique présentant une petite planète bizarre occupée par un couple âgé et leur chien étonnant. L’animation est vraiment digne d’intérêt et les péripéties contées sont franchement amusantes. Un coup de cœur pour ma part.

L’eau de Andrea Dargenio, Espagne, 2019
Un homme se réveille dans un monde où l’eau a disparu. Cependant, tout le monde agit comme si rien ne s’était passé.

Avis : Un court métrage très amusant dans lequel un homme se rend compte qu’il n’y a plus d’eau nulle part et qu’il en est le seul à en avoir conscience. Le récit est bien fait, les effets spéciaux subtils et le comédien principal joue parfaitement.

Blood Metal Revenge de Ernest Desumbila, Espagne, 2019
Travis ne pourra jamais récupérer Brenda et son bras, mais il peut le remplacer par une monstruosité biomécanique. Un chef d’œuvre de vengeance.

Avis : Un court espagnol dans la ligne droite des films Grindhouse, mélangeant sang et violence avec une pointe de sexe dans une ambiance détonante. L’œuvre a eu suffisamment de budget pour se permettre des effets spéciaux sympathiques et la fin ouverte laisse de la place pour la suite de cette vengeance.

LE SERPENT BLANC

De Amp Wong & Ji Zhao, Chine, 2019, 99’

Métamorphosée en femme, Blanca, démon du Serpent blanc, devient amnésique. Avec l’aide de Xuan, par ailleurs chasseur de serpents, elle va tenter de retrouver la mémoire. Mais l’aventure se complique quand Blanca et Xuan tombent peu à peu amoureux l’un de l’autre...

Avis : Le serpent blanc est un très bon dessin animé d’Amp Wong et de Zhao Ji se basant sur une légende chinoise ancestral contant la rencontre entre un jeune homme et un serpent blanc au pouvoir puissant. C’est par la rencontre entre ces deux personnages, un serpent amnésique sous forme humaine et un jeune chasseur de serpent, que l’œuvre débute. Elle propose de superbes moments d’animation, généralement portés par des images une immense beauté. L’action et les batailles sont très présentes, mais il s’agit avant tout d’une splendide histoire d’amour. On peut reprocher, au niveau de la réalisation, des personnages humains un peu trop lisses semblant parfois aussi expressifs que des poupées, mais l’animation est extrêmement bien faite et les mouvements des uns et des autres parfaitement fluide. Il est drôle de voir que la narration flirte avec du Disney dans son déroulement, alors que certains éléments récurrents des longs métrages américains sont intégrés, tels des chansons et un animal parlant. Néanmoins, le film ne s’adresse pas aux jeunes enfants, mais est réservé aux plus grands d’entre eux ainsi qu’à un public d’amateurs qui sera déduit devant un spectacle de toute beauté. Le film devrait sortir en salle pour Noël.

PROXIMA

De Alice Winocour, France | Allemagne, 2019, 107’

Sarah est une astronaute française qui s’apprête à quitter la Terre pour une mission d’un an sur l’ISS. Alors qu’elle suit l’entraînement rigoureux imposé aux astronautes, seule femme au milieu d’hommes, elle se prépare surtout à la séparation d’avec sa fille de huit ans.

Avis : Proxima est un bon film français présentant le parcours d’une jeune femme astronaute qui se prépare pour aller dans l’espace en mission. Le film est globalement très réaliste et permet de s’immiscer dans les pensées d’une femme se retrouvant dans un milieu très masculin et devant aussi gérer sa vie de famille compliquée. L’œuvre est très belle et bénéficie d’une interprétation vraiment solide, notamment d’Eva Green. Néanmoins, sur la fin, une seule scène réussit à gâcher beaucoup de l’histoire tant elle ne colle pas vraiment avec ce que le personnage essaye de montrer, et surtout qu’elle est déontologiquement peu acceptable. Le plus dérangeant est de se poser la question sur la possibilité qu’un tel comportement ait déjà eue lieu chez des astronautes. Le film sort en salle le 27 novembre 2019.

COURT MÉTRAGE SESSION 3

Cette troisième session de courts métrages était aussi très réussie, et contrairement aux deux autres, n’avait pas de films un peu moins en dessous que le niveau moyen de ceux qui était proposé.

The Dark Age de Jonah Schwartz, États-Unis, 2018
Sept ans après qu’une tempête solaire a détruit le réseau électrique mondial, plongeant l’humanité dans les ténèbres, deux femmes d’une colonie de survie détectent un signal électronique.

Avis : Un cours intéressant présentant la lutte de l’humanité pour retrouver une lumière après que tous les équipements électroniques aient cessé de fonctionner. Bien sûr, pour que le récit fonctionne, il faut considérer que les humains n’utilisent plus vraiment le feu et doivent rester dans le noir lorsque la nuit tombe.

The Last Dance de Chris Keller, Grande-Bretagne, 2018
Dans un avenir pas si lointain, un vieil homme solitaire travaille sur un projet mystérieux dans l’espoir de revivre un passé pas si lointain.

Avis : Un bien beau court parlant d’un homme âgé qui essaye de retrouver le temps d’un moment l’amour de sa vie. Une belle histoire et des jolis effets spéciaux lui donnent un délicat vernis nostalgique.

CC de Spear Sisters, Canada, 2018
CC, une nounou I.A, suit sa programmation à la lettre du code afin de protéger les intérêts de sa circonscription.

Avis : Un court très intéressant qui parle encore de l’éducation et de l’arrivée des robots et des intelligences artificielles dans ce milieu. Il interroge aussi sur la place de la famille naturelle et celle des consignes qu’une machine peut prendre au pied de la lettre pour protéger ceux dont elle a la charge.

Space Between Stars de Samuel W. Bradley, Canada, 2018
Un groupe de créatures éthérées explorent une station spatiale abandonnée.

Avis : Un très agréable court métrage animé présentant des petits extraterrestres intéressants dans une sorte de station. L’animation est vraiment très belle et colorée et les choix des décors sont particulièrement bien trouvés. S’il n’y a pas tant d’histoire que cela, le rendu visuel est envoûtant, voire poétique. C’est un autre coup de cœur pour moi.

Flotando de Frankie de Leonardis, Espagne, 2018
Un cosmonaute se réveille sur un module de station spatiale après un accident. Les débris spatiaux ont gravement endommagé le module et toute communication est coupée.

Avis : Un très bon cours espagnol bien décalé montrant un astronaute devant faire face à un événement dramatique. Si on voit un peu venir la fin, le récit est malin et les effets spéciaux tout à fait crédibles.

Floreana de Louis Morton, Danemark, 2018
Dans le futur, sur une île éloignée, les gens s’entraînent pour une mission importante. Jetez un coup d’œil à la mécanique de ce centre d’entraînement et aux créatures qui s’y trouvent.

Avis : Un court anime très coloré étonnant montrant le fonctionnement d’une drôle de société. L’histoire sert un peu de prétexte à montrer des drôles d’animaux et créatures, et on prend plaisir à voir cet univers étrange.

Breathe ! de Max Breuer & Matthias Kreter, Allemagne, 2018
Whisky, cigares, aliments riches et cartes à jouer : le cadre évident d’une réunion élégante et confortable. Cependant, ici, les participants ne jouent pas pour le plaisir ou leur statut mais pour leur propre vie.

Avis : Une terrible partie de cartes ou les joueurs peuvent perdre très gros. Le cours est une véritable critique de notre société de consommation bien menée et a une belle réflexion écologique qui se tient en son cœur.

La noria de Carlos Baena, Espagne, 2018
Un jeune garçon qui aime dessiner et construire de grandes roues rencontre des créatures étranges qui bouleversent sa vie.

Avis : Un magnifique court métrage animé, d’une grande beauté et d’une bien belle inventivité, qui parle d’un sujet fort, le deuil, et le traite d’une bien belle délicate façon.

SIGNAL 100

De Lisa Takeba, Japon, 2019, 88’

Un groupe d’élèves du secondaire succombe au sort hypnotique d’un enseignant qui punit des comportements tels que le retard dans les cours ou l’utilisation du téléphone portable en les faisant se suicider. La seule façon de survivre à son incantation est de savoir exactement ce qui ne peut être fait. Les étudiants peuvent-ils rester ensemble assez longtemps pour trouver un moyen de rompre le sort ou la folie va-t-elle les retourner tous les uns contre les autres ?

Avis : Signal 100 est une adaptation d’un manga éponyme en quatre tomes, disponible en France. Depuis des années, les Japonais montrent qu’ils ont leur propre vision pour gérer les problèmes de surpopulation en classe, de harcèlement à l’école et de respect des aînés. Le film en livre nouvel exemple probant montrant comment des jeunes gens enfermés dans leur école doivent identifier les règles à respecter sous peine de se devoir s’auto suicider eux-mêmes. On prend donc un grand plaisir à découvrir cette classe d’une quarantaine de personnes dont chaque membre est confronté à nouvelles règles. Le récit propose quelques suicides parfois très étonnants, voir bien amusants. Si le long-métrage de Lisa Takeba n’a pas la force d’un Battle Royal ou d’un Suicide Club, il n’en reste pas moins agréable à découvrir.

GALERIE PHOTOS DES TABLES RONDES

Utopiales 2019 : Vendredi 2 novembre


Crédit Photos Emmanuelle Tesseron

© Mathieu Bablet


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