L’Étrange Festival 2019 : Des films hors-compétition relevés

Date : 20 / 09 / 2019 à 09h30
Sources :

Unification


L’Etrange Festival a clos ses portes après 12 jours d’intense cinéphilique qui m’a permis de découvrir 42 longs métrages et 11 courts métrages, dont peu sortiront en salle, malgré la grande qualité de certains. Espérons d’ailleurs qu’ils trouvent un distributeur pour permettre aux spectateurs de découvrir des œuvres parfois très originales, au moins en VOD et/ou en DVD d’ils ne peuvent accéder aux écrans de cinéma.

Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide classé par ordre alphabétique des 18 longs métrages et 3 courts métrages que j’ai visionné.

Vous pouvez aussi trouver sous l’avis la vidéo de présentation du film par son réalisateur quand celui-ci était présent.

Voici la liste des films sur lesquels vous pouvez trouver un avis dessus : Adoration, Aragne : sign of vermillion, Blood & Flesh, Blood machines, Diner, Fisherman, Greener grass, Hail Satan, Institut Benjamenta, Irréversible, Makafushigi, Metal Hurlant, Ni dieux ni maîtres, Paradise hills, Réincarnations, The doll’s breath, The El Duce tapes, The fable, The Lighthouse, The room, Tumbbad.

En bonus, voici ci-dessous la présentation de Little Joe de Jessica Hausner lors de la projection à laquelle je n’ai pas pu assister pour cause de Q&A imprévu dans le film que je voyais avant, le magnifique Blood Machines.

Présentation de Little Joe par sa réalisatrice Jessica Hausner :

Crédit vidéo : Marjolaine Ta du site Onirik


Adoration - Fabrice Du Welz

Adoration est un film choc présentant la fugue éperdue de deux jeunes gens. En effet, un adolescent complètement amoureux s’enfuit avec une jeune fille ayant des problèmes psychiatriques. Le spectateur suit leurs tribulations et alors que tandis que le premier semble de plus en plus sidéré et amoureux de sa compagne, la seconde plonge dans un chaos mental croissant. L’œuvre propose quelques moments de grâce au cœur de cette plongée dans l’adolescence et la folie. La réalisation est très maîtrisée et offre des passages d’une grande beauté lorsque les deux jeunes gens sont entourés par une nature dans laquelle bien peu d’humains, en dehors d’eux, font des intrusions. Quant aux deux comédiens, ils sont réellement formidables et si Thomas Gioria est impeccable dans son rôle de jeune homme envoûté par sa belle, Fantine Harduin est tout simplement éblouissante dans ce personnage très difficile à interpréter et complètement solaire. L’œuvre n’est pas vraiment divertissante, mais fait longuement réfléchir sur l’adolescence, les sentiments et la folie.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait le réalisateur Fabrice Du Welz et son équipe qui se sont déplacés pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Présentation de Adoration par son réalisateur Fabrice Du Welz et l’équipe du film :


Aragne : Sign of Vermillion - Sakamoto Saku

Aragne : Sign of Vermillion est un anime japonais de Sakamoto Saku qui est assez sombre et pas toujours très convaincant. Une jeune fille se retrouve au cœur d’événements tragiques, alors qu’elle rêve d’insectes sortant du corps humain et qu’un serial killer sévit dans le quartier où elle habite. L’animation est intéressante et propose quelques passages magnifiques. Il est dommage que le scénario parte dans pleins de sens et soit parfois confus. Ainsi, plusieurs pistes sont proposées et certaines tombent à l’eau complètement pour ne plus jamais être réabordées. C’est d’autant plus dommage que l’œuvre fait preuve d’un beau sens crépusculaire et fait sombrer le spectateur dans la psyché perturbée d’une jeune femme hantée par de sombres cauchemars. Néanmoins, les amateurs d’animation japonaise se feront plaisir en découvrant un film décalé et original qui donne envie de suivre son réalisateur de près.

La projection du film était accompagnée par celle de 2 courts métrages du même réalisateur Sakamoto Saku.

Fisherman - Sakamoto Saku :
Fisherman est un très bon court-métrage primé qui présente une étonnante pêche de poissons géants faite par de curieux pêcheurs. Très beau et imaginatif, d’une originalité folle et d’une certaine poésie, on prend un très grand plaisir à suivre ces hommes cherchant désespérément à attraper leur prochain repas. D’autant que le rebondissement final, que l’on voit venir, mais qui est tellement bien amené, est vraiment réussi.

-  Makafushigi - Sakamoto Saku :
Makafushigi est un bon court métrage expérimental qui utilise un montage de multiples images pour proposer une étonnante plongée au cœur du Japon et de la mémoire dans un film d’une vraie poésie et d’un grand onirisme porté par une belle musique.

Blood & Flesh : The Reel Life & Ghastly Death of Al Adamson - David Gregory

Blood & Flesh : the reel life & ghastly death of Al Adamson est un magnifique documentaire sur la vie étonnante et la mort tragique du réalisateur des années 60 et 70 de films B, voir Z, Al Adamson. Malgré des œuvres fauchées au scénario plus que léger, ce dernier a réussi à faire fructifier ses longs métrages qu’il a parfois ressorti plusieurs fois sous des titres différents. On découvre comment ce dernier est tombé dans la réalisation et a pu se faire un nom qui est malheureusement maintenant plus connu à cause des circonstances tragiques de son décès. Le très bon documentaire donne la parole à de nombreuses personnes qui ont côtoyé le personnage haut en couleur. Ces derniers reviennent sur leurs relations et la carrière de celui-ci. Un certain nombre d’extraits de ses œuvres et des interviews qu’il a donné sont insérées dans la trame du film. Ces passages permettent d’ailleurs de rendre ce dernier beaucoup plus drôle et font découvrir un homme passionné qui a réussi à faire des longs métrages malgré un vrai manque de moyens et le fait de ne pas avoir été affilié à un gros major. Si vous avez l’occasion de voir passer le documentaire, n’hésitez pas à le regarder. On passe un vrai moment de divertissement et on peut se plonger avec délice au cœur du cinéma bis des années 60 et 70.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait son réalisateur David Gregory qui s’est déplacé pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Présentation de Blood & Flesh : The Reel Life & Ghastly Death of Al Adamson par son réalisateur David Gregory :


Blood Machines - Seth Ickermann

Blood machines est un très bon moyen métrage français de Seth Ickermann proposant un visuel absolument magnifique et un travail sur les effets spéciaux remarquables. On y découvre un vaisseau envoyé pour détruire un autre aéronef qui est occupé par une entité extraterrestre. Celui-ci va alors se retrouver dans un lieu particulièrement étonnant. L’histoire n’est finalement que la justification de la création d’un univers visuel d’une grande richesse qui enchaîne des séquences plus belles les unes que les autres et fait preuve d’une grande inventivité. C’est une vraie œuvre de science-fiction qui s’achève sur un final en apothéose dont les images restent longtemps en mémoire. Elle permet d’apprécier un travail d’une grande qualité qui est issue du labeur et de la passion de ceux qui ont travaillé dessus. En effet, le film a été très peu subventionné et beaucoup de ceux qui y ont œuvré y ont vraiment mis de leur personne. C’est un grand plaisir que de voir le produit obtenu surtout lorsque l’on peut l’apprécier sur grand écran.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait le réalisateur Seth Ickermann et son équipe qui se sont déplacés pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Présentation de Blood Machines par son réalisateur Seth Ickermann et l’équipe du film :


Bande annonce :


Diner - Mika Ninagawa

Diner est un film sympathique de Mika Ninagawa qui présente une jeune femme se retrouvant obligée de travailler dans un restaurant particulier, qui n’a pour seuls clients que des tueurs à gages. Elle va donc devoir survivre au milieu de toutes ces figures hautes en couleur et d’affrontements qui laissent régulièrement une personne sur le carreau. L’esthétique du film est très travaillée et ce dernier propose des passages forts intéressants, dont une fin réellement explosive. Les comédiens sont tous très bons et s’en donnent à cœur joie pour incarner différents protagonistes particulièrement variés et à la gâchette et au couteau facile. En dehors de quelques longueurs au milieu du récit, le film est agréable à regarder, fait parfois rire et entraîne le spectateur dans un monde bien particulier et carrément original.

Greener Grass - J. DeBoer & Dawn Luebbe

Greener Grass est un très bon film de Jocelyn DeBoer et Dawn Luebbe qui brosse le portrait d’une banlieue américaine cossue d’une façon extrêmement caustique et acerbe. Une femme donne son nouveau-né à sa meilleure amie et va bientôt le regretter. Mais dans ce lieu pimpant dans lequel l’apparence est reine, l’existence des dames est liée au fait d’être la meilleure femme au foyer et de renvoyer une impression de perfection, tout en lorgnant vers les voisins. Car l’herbe paraît toujours plus verte chez les autres. Dans ce récit incisif et méchant, au burlesque dérangeant, l’horreur se fait insidieuse. En effet, les comportements sociétaux sont démontés par l’absurde et la démonstration colorée et charmante pousse vraiment à la réflexion. Il faut aussi signaler que les deux réalisatrices sont aussi les co-scénaristes et les actrices principales de leur premier long métrage qui est une véritable réussite.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait les réalisatrices Jocelyn De Boer et Dawn Luebbe qui se sont déplacées pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Présentation de Greener Grass par ses réalisatrices Jocelyn De Boer et Dawn Luebbe :


Hail Satan ? - Penny Lane

Hail Satan ? est un excellent documentaire de Penny Lane sur le temple sataniste qui compte plusieurs dizaines de milliers d’adhérents, de sa création il y a quelques années à aujourd’hui. Le film est extrêmement drôle et intègre, entre des interviews et les archives des actions du temple, des extraits de films montrant des rites sataniques, des messes noires et tous autres éléments en relation avec Satan. Néanmoins, on découvre bien vite que cette "religion" agnostique a plus pour but de jouer les troubles-fête et de rappeler que les États-Unis ne sont pas un pays chrétien, contrairement à ce que la montée du christianisme essaye de faire croire, que de vénérer Satan. Leurs sept piliers sont d’ailleurs magnifiques et remplis d’amour pour le prochain, d’entraide et de générosité. Ces derniers se sont aussi fait connaître par leurs actions militantes pour l’homosexualité et contre avortement, jugeant que chacun doit avoir la pleine jouissance de son corps et que l’amour ne doit pas avoir de frontières. Leur tentative, qui constitue un fil rouge au récit, de poser une statue géante de Baphomet à côté d’une sculpture des tables de la loi est vraiment très drôle. D’autant plus lorsqu’on découvre que ces dernières ont fleuri dans les états américains pour faire la promotion du film de Cécile B. De Mille pour la sortie de son film Les 12 commandements. Ainsi, le temple sataniste ne veut que rappeler qu’il n’existe pas qu’une seule religion sur le sol américain, mais que toutes peuvent coexister. Le documentaire et non seulement instructif et amusant, mais fait beaucoup réfléchir sur la notion de liberté, de religion et du vivre ensemble.

Irréversible - Inversion intégrale - Gaspar Noé

Irréversible est une nouvelle version du film éponyme de Gaspar Noé remonté à l’endroit. À l’occasion de la sortie de son film en Blu-Ray, l’éditeur Carlotta films a demandé au réalisateur de lui proposer un bonus. Ce dernier a alors décidé de remonter son film à l’endroit et au vu du résultat, ce dernier va ressortir en salle dans cette nouvelle version. La version originale sera elle aussi disponible en salle à ce moment-là. Néanmoins, le nouveau montage écope d’une interdiction de moins de 16 ans qui étonne son réalisateur, vu qu’elle est supérieure à l’interdiction d’origine du film. Vous pouvez d’ailleurs retrouver ci-dessous ce que le réalisateur et l’équipe du film en ont dit lors de sa présentation lors de sa projection spéciale à L’Etrange Festival.

17 années après sa première sortie, le film est toujours aussi spectaculaire et dérangeant. Célèbre pour sa violence et ses transitions entre chacune de ses parties, cette nouvelle version remontée et très réussie et finit sur une apocalypse de violence alors que sa version originale réussissait à s’achever sur un peu plus de paix. Que les amateurs de l’œuvre initiale se réjouissent donc, car ils prendront sans doute plaisir avec cette nouvelle version qui s’adresse néanmoins toujours à un public averti.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait le réalisateur Gaspar Noé et son équipe qui se sont déplacés pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Le film ressortira en salle à l’automne 2019 par Carlotta Films en même temps que la version de 2002.

Présentation de Irréversible - Inversion intégrale par son réalisateur Gaspar Noé et l’équipe du film :


Ni dieu ni maître - Éric Cherrière

Ni dieux ni maîtres est un Film Français qui ose présenter une histoire ambitieuse de droit de cuissage et de revanche en plein cœur du Moyen Âge. Il propose aussi, au cœur des affrontements, du kung-fu, ce qui apporte à ces derniers une chorégraphie assez particulière et souvent amusante. On suit l’arrivée d’un Arabe dans un petit village français qui va tenter de sauver une jeune fille, avec laquelle il a sympathisé, des mains du seigneur local. Le long métrage est sympathique à regarder, mais possède trop d’imprécisions et d’anachronismes, alors que l’œuvre se veut un peu sérieuse, et de petites erreurs pour que l’on y accroche complètement. C’est dommage, car il y a une belle énergie dedans, une jolie leçon de non-violence et des comédiens appliqués.

Métal Hurlant - Gerald Potterton

Métal Hurlant est un dessin animé de science-fiction de Gerald Potterton qui est depuis sa sortie en 1981 devenu un classique du genre. Il reste toujours très efficace et passe encore fort bien sur grand écran, bien que parfois le traitement de la femme pique un peu. À travers une boule représentant un esprit maléfique capable de corrompre les esprits de toutes les personnes qu’il approche, des petites histoires montrant son pouvoir sont mises en scène. Le spectateur se retrouve donc aussi bien sur une Terre futuriste que celle du passé, dans l’espace ou sur des planètes étrangères. L’animation est toujours très sympathique et les personnages ont leur propre personnalité qui leur apporte un cachet certain. Le travail sur le design de ceux-ci et celui sur les nombreux décors variés sont très bien faits. Si vous n’avez jamais eu l’occasion de le voir, n’hésitez pas à découvrir cette œuvre de science-fiction qui vaut vraiment le détour et permet de voyager très loin dans l’espace et dans la psyché humaine.

Paradise Hills - Alice Waddington

Paradise hills est un très bon film d’Alice Waddington qui est une véritable claque visuelle et qui propose un conte de fées moderne extrêmement noir et sombre. La réalisatrice, Alice Waddington, a été costumière et assistante chef opératrice avant de se lancer dans la réalisation et cela se voit clairement. Les costumes sont absolument de toute beauté. Les décors naturels ont mis quatre mois pour être trouvé et le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont imposants. Quant à l’interprétation collégiale, elle est vraiment magnifique. Les amateurs de science-fiction se rendront compte que l’histoire est proche de celle d’un célèbre livre et film de SF à tendance horrifique. En effet, sous couvert d’une formation pour devenir une parfaite jeune fille dans un institut étrange isolé sur une île, l’héroïne va découvrir de bien sombres et terribles secrets. Le contraste entre l’apparence et le visuel très coloré, vif, au kitsch assumé et le propos particulièrement horrible qui se niche derrière renforce l’impact de ce récit noir et empoisonné. C’est un coup de cœur pour ma part.

Réincarnations de Gary Sherman

Réincarnations est un très bon film d’horreur des années 80 qui reste toujours extrêmement efficace. Dans une petite ville, des étrangers sont atrocement tués et le flic local essaye de comprendre ce qui se passe. L’histoire réserve de nombreuses surprises, dont un final particulièrement marquant. Les morts sont spectaculaires et les effets spéciaux restent d’une belle facture et font toujours leurs petits effets 40 années après la sortie du film. Le temps est néanmoins passé depuis, ce qui fait que l’on n’a plus vraiment de sensation d’effroi lorsque l’on découvre l’histoire. Mais ces morts terrifiantes et inexorables fonctionnent toujours, d’autant que personne n’est épargné. La mise en scène est agréable et les acteurs tout à fait convaincants. C’est certain qu’il s’agit d’un classique du cinéma d’horreur et qu’il ne faut absolument pas hésiter à aller le découvrir si jamais vous en avez l’occasion.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait Jean-Pierre Dionnet lors de la carte blanche à L’Etrange Festival.

Présentation de Réincarnations de Gary Sherman par Jean-Pierre Dionnet lors de sa carte blanche :


The Doll’s Breath - Les Frères Quay

The doll’s breath est le dernier court métrage d’animation de les Frères Quay qui est produit par Christopher Nolan et sa femme, de grands admirateurs du travail des deux frères. Il n’y a pas réellement d’histoire sur ce que l’on voit. On accède à une succession de tableaux, tous plus beaux les uns que les autres, parfois dans leur non-sens. La musique qui accompagne les images est très belle et rend que l’on voit encore plus hypnotisant et vraiment envoûtant. Comme pour leurs précédentes œuvres, on se demande souvent comment les animateurs arrivent à proposer des effets aussi surprenants et spectaculaires. Si on est sensible à leur création, leur dernière production ne pourra que vous ravir. Néanmoins, cette animation expérimentale ne s’adresse pas à tout le monde et pourrait paraître rébarbative à ceux recherchant une histoire et des éléments que l’on peut facilement relier à la réalité.

Institut Benjamenta est un long métrage filmé en prises de vue réelles que Les Frères Quay ont réalisé en 1995. Mais, ce qui passe bien dans leurs courts métrages d’animation, le fait un peu moins sur une durée nettement supérieure. En effet, les Frères Quay ne proposent pas toujours des scénarios accrocheurs et celui du long métrage est particulièrement abscons. Le récit présente un jeune homme souhaitant devenir domestique rentrant dans ce fameux institut qui donne au film son nom. Le spectateur le suit au cœur de cette étrange éducation qu’il reçoit et croise en sa compagnie une galerie de personnages haute en couleur. Les comédiens sont tous très bons dans cette œuvre souvent absurde et matinée d’une certaine poésie. La photographie est absolument magnifique et les effets visuels d’une grande beauté. Pour apprécier au mieux le film, il faut se laisser porter par ce dernier sans vraiment rechercher un sens à ce que l’on voit en dehors de ce jeune homme essayant de s’élever un tout petit peu au-dessus de sa condition initiale.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation de leurs films qu’ont faits les Frères Quay qui se sont déplacés pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Présentation de The Doll’s Breath et Institut Benjamenta par ses réalisateurs Les Frères Quay :


The El Duce Tapes - Rodney Ascher, David Lawrence, Ryan Sexton

The El Duce tapes est un documentaire intéressant sur l’artiste El Duce qui, avec son groupe dans les années 70 et 80, a secoué l’Amérique avec des titres et des paroles d’une certaine violence. Le documentaire de Rodney Ascher, David Lawrence et Ryan Sexton est basé en grande partie sur des cassettes vidéo d’interviews et de tournage du personnage et de son groupe. Ces dernières, inédites, permettent de se replonger dans l’époque et de découvrir un homme au tempérament entier, parfois sous l’emprise de l’alcool. Des entretiens plus récents avec des personnes l’ayant fréquenté ont été intégrés dans la trame narrative, permettant de découvrir la vie et la mort d’un personnage haut en couleur dont la musique accompagne les images du documentaire. Ce qui en fait une bande originale bien sympathique si on est sensible à ce type de mélodie.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a faite l’un des co-réalisateur qui s’est déplacé pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.


The Lighthouse - Robert Eggers

The Lighthouse est le dernier film de Robert Eggers qui ne m’avait déjà pas complètement convaincue avec son The Witch. Dans sa nouvelle œuvre, il montre le face-à-face entre deux hommes s’occupant d’un phare sur une île isolée. Il filme son histoire dans un somptueux noir et blanc avec un très grand travail sur la photographie et la mise en scène. Néanmoins, les deux heures passent de plus en plus lentement, alors que l’histoire ressemble beaucoup à celle d’autres films similaires, dont le très bon Cold Skin, bien plus intéressants. Même les interprétations impeccables des deux acteurs et le pseudo-fantastique que le réalisateur essaye d’insuffler dans son film n’arrivent pas à sortir le spectateur de la douce torpeur qui le prend de plus en plus. Si vous êtes amateur d’ambiance et n’attendez pas grand-chose d’une histoire, le long métrage pourrait vous intéresser, sinon vous allez sentir passer les 2 heures du récit.

The Fable - Kan Eguchi

The fable est un fort sympathique film coréen de Kan Eguchi présentant un tueur à gages obligé de se mettre au vert pendant un an et de vivre comme tout le monde. Évidemment, ce dernier va se retrouver pris au milieu d’un affrontement entre yakuzas et va devoir s’en sortir sans jamais tuer qui que ce soit. Le long métrage est souvent très drôle et propose des scènes d’affrontements et de fusillades particulièrement spectaculaires. Dans un style complètement surréaliste et avec des protagonistes survoltés, on ne s’ennuie jamais, d’autant que le personnage principal a un gros potentiel comique avec sa méconnaissance totale du comportement d’un humain normal. Les autres acteurs sont aussi très bons. Il faut signaler que celle qui joue son associée, ainsi que la jeune femme qui devient son amie campent toutes les deux des personnages très intéressants. On passe un très bon moment en compagnie de cet assassin devenu une légende et quasiment invulnérable qui s’essaye à une vie tranquille et n’y arrive réellement pas vraiment.

The Room - Christian Volckman

The room est un bon premier film français de Christian Volckman s’appuyant sur une idée tout à fait originale. Un jeune couple emménage dans une maison isolée et y découvre une étrange chambre permettant d’exaucer tous leurs vœux. Mais ce pouvoir est accompagné de contraintes et la vie des jeunes gens va se compliquer singulièrement. La réalisation est bien menée et s’il y a quelques longueurs au milieu du long métrage, le final est particulièrement réussi. De plus, le film porte une réflexion intéressante sur l’envie et le désir et la façon dont ces derniers peuvent influer sur son existence. Quelques séquences sont vraiment très intéressantes et le film se laisse regarder avec plaisir. Assurément, il s’agit d’un jeune réalisateur prometteur dont il va falloir surveiller la carrière avec attention. Les Films du Poisson sortira le film en salle.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait le réalisateur Christian Volckman et son équipe qui se sont déplacés pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Présentation de The Room par son réalisateur Christian Volckman et l’équipe du film :


Tumbbad - Rahi Anil Barve & Anand Gandhi

Tumbbad est un bon film indien, vraiment original, présentant une créature qui sort tout à fait de l’ordinaire et un anti-héros poussé par l’avidité. Le long métrage de Rahi Anil Barve et d’Anand Gandhi se déroule en plusieurs actes sur plusieurs décennies, et permet de brosser le portrait de l’Inde jusqu’à son indépendance. Les effets spéciaux sont bien faits et l’ambiance rend particulièrement bien. La narration est différente de ce que l’on a l’habitude de voir dans un film fantastique horrifique. Mais cela entraîne un vrai dépaysement qui est très rafraîchissant, d’autant que la fin réserve une surprise très intelligente que l’on ne voit pas venir. C’est clairement un film qu’il ne faut pas hésiter à aller voir, car l’interprétation est très bonne et la mise en scène a une vraie recherche artistique qui lui donne un cachet certain.

Copyright Marc Bruckert


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