Noir et Rouge : La critique des 2 romans de Koz

Date : 19 / 06 / 2021 à 07h45

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Koz

Noir

Date de parution : 1^er avril 2021
Editeur : Fleuve Éditions
ISBN Noir : 9782265154841
Prix : 15.90 € (numérique : 9.99 €)
Nombre de pages : 320
Format : 140 x 210 mm

Au moment où les dix-huit transformateurs alimentant Paris et sa banlieue en électricité explosent simultanément, le noir tombe sur la capitale et ses environs. La nuit est totale, le danger inédit. En quelques heures à peine, les rues sombrent dans le chaos. Les scènes de pillages et de violence se multiplient. La tension monte.
Immédiatement, Hugo Kezer, chef de groupe à la brigade criminelle, prend le commandement de la cellule de crise mise en place pour répondre à l’urgence de la situation. Il doit avant tout comprendre qui se cache derrière cet acte criminel, cette organisation aussi élaborée. Et les raisons pour lesquelles ce black-out a été si minutieusement orchestré.
Une course contre la montre s’engage alors pour Kezer, d’autant plus éprouvante que les menaces sont nombreuses et pourraient bien mettre en danger celles et ceux qu’il aime…

Décryptage

Noir, comme le black-out qui tombe sur Paris suite à la destruction simultanée des 18 transformateurs qui alimentent la capitale et sa banlieue en électricité. Hugo Kezer, chef de groupe à la brigade criminelle est très rapidement en charge de la gestion de cette apocalypse qui tombe sur la ville. Il va falloir agir vite et l’enquête qu’il va mener va s’avérer plus complexe que prévue, les raisons de ces attaques sont plus compliquée qu’elles n’y paraissent.

Premier ou second volet (c’est au choix, les livres se lisent indépendamment, mais plutôt premier) d’un diptyque de KOZ (auteur qui reste encore à ce jour mystérieux), Noir est un thriller apocalyptique mais pas dans le sens fin du monde, dans le sens que ferait-on, et que se passerait-il si Paris était soudainement privé d’électricité, de manière globale et tombait dans un black-out total ? Mais surtout, en ce qui concerne l’histoire, comment travailleraient la police ou encore les hôpitaux dans ce chaos ? Parce que finalement l’aspect Apocalypse vendu sur la couverture n’est pas suffisamment exploité, on a l’impression que le black-out n’est qu’une contrariété de plus à contourner. Tout l’aspect violence des vols, des saccages, des réactions d’une frange de la population profitant du chaos sont un peu laissés en arrière-plan et ne font finalement pas très peur.

Qui est KOZ ? Je ne tenterai pas de jouer à la devinette et de proposer un nom, même si j’en ai un au fond de la tête mais je ne maitrise pas suffisamment le polar français pour m’aventurer dans ce jeu-là. Impossible de savoir qui se cache derrière ce pseudonyme mais force est de constater que l’écriture est fluide et énergique. Les chapitres sont courts et présentent une action rapide, plutôt agréable à suivre.

Enquête classique et efficace dans un environnement hostile, un Paris plongé dans un black-out où 2 équipes de policiers s’affrontent. Et forcément l’enquête est rendue complexe par le manque d’électricité mais l’auteur s’attache plus sur l’aspect humain, l’animosité qu’il peut y avoir entre certains flics. Les personnages sont creusés, avec une histoire personnelle qui leur est propre (même les méchants) qui les rend plus attachants et forcément plus humains. Le jeu de piste est lancé et l’enquête menée par les 2 parties permet de dérouler le fil d’une histoire qui se tient bien, qui nous tient en haleine tout le long des 300 pages que propose ce premier roman.

Au-delà du roman policier bien ficelé et bien rythmé, l’auteur nous met face aux conséquences de notre attachement, de notre totale dépendance à l’électricité, traite très rapidement de radicalisation, de prison mais le sujet n’est pas là et l’enquête se suit avec facilité et le livre se dévore très rapidement. L’immersion est totale, qu’en sera-t-il de Rouge, passons dans le sud maintenant pour le savoir.

Koz

Rouge

Date de parution : 1^er avril 2021
Editeur : Fleuve Éditions
ISBN Rouge : 9782265154827
Prix : 15.90 € (numérique : 9.99 €)
Nombre de pages : 320
Format : 140 x 210 mm

Tandis qu’une canicule sans précédent s’est abattue sur la France, les départs de feu se multiplient dans la garrigue aux alentours de Marseille, provoquant de véritables scènes de panique. L’intention criminelle ne fait aucun doute. La cellule Vulcain, qui enquête sur les causes d’incendies suspects, est mise à contribution pour identifier et arrêter les responsables de cette catastrophe.
Une mission dont le capitaine Hugo Kezer, en charge de la cellule Nouvelles Menaces, va rapidement prendre le commandement. En effet, celui-ci se trouve justement dans la région pour rendre visite à sa fille, Mila, qui s’est portée volontaire au sein d’une association pour secourir la faune mise en danger par les feux de forêt. Impossible alors, pour lui, de ne pas se lancer à corps perdu dans cette affaire.
Pourtant, sans tarder, ses investigations sur les « mégafeux » en cours vont compromettre son propre enfant…

Décryptage

Rouge, comme les feux qui dévastent la Provence et tuent de nombreux soldats du feu. C’est une enquête qui est confiée à Hugo Kezer, en charge depuis peu de la cellule Nouvelles Menaces. Les parisiens débarquent à Marseille pour dénouer les mystères de ces incendies criminels et là aussi la situation va se complexifier quand Milla, la fille de Kezer va se retrouver au cœur de l’enquête.

On prend les mêmes et on recommence ? Oui et non. Oui parce que le personnage principal est une nouvelle fois Hugo Kezer et non parce que cette fois-ci, l’action se déroule en Provence et que l’apocalypse est liée aux incendies qui dévastent la région et le corps des pompiers. Les principaux personnages restent les mêmes que dans Noir avec l’ajout de quelques locaux de l’étape Marseillaise et bien évidemment la fille de Kezer qui s’invite bien malgré elle dans l’histoire.

Tandis que les 2 livres peuvent se lire indépendamment, la chronologie de l’auteur fait de Rouge la suite de Noir. En effet, Hugo Kezer y est en charge de la cellule Nouvelles Menaces, promotion qu’il a obtenu en toute fin de Noir. L’enquête qui démarre doucement classiquement limite pépère, avec les premiers suspects, les premières (fausses) pistes, les rebondissements s’enchainent et l’enquête prend un tournant dramatique qui donne un coup de fouet au récit.

Forcément plus évident dans ce roman, le thème écologique est plus important ici, on parle de dérèglement climatique, de forêts prêtes à s’embraser, de pollution mais là encore, ce n’est pas le coeur du sujet, on est là sur l’entraide (ou non) des différents corps intervenants, la police, la gendarmerie, les pompiers. Tout comme le premier volet n’insistait pas assez sur l’aspect cataclysmique de la situation, rouge ne joue pas assez a mon goût sur l’apocalypse que représentent ces feux de forets . Tout comme la panne était le déclencheur de la première enquête les feux ne sont que l’étincelle qui déclenche la venue des parisien en dans la cité phocéenne. Le côté fin de monde est quelque peu oublié ou pas assez exploité. Mais c’est l’inconvénient du livre court, il faut être direct, concis et passer outre quelques détails.

Rouge se lit aussi bien, aussi vite et avec autant de plaisir que Noir, sans l’impression de redite, c’est un nouvel épisode de la vie trépidante de Hugo Kezer, superflic mais aussi être humain à part entière.