L’Étrange Festival 2019 : Une compétition bien étrange

Date : 19 / 09 / 2019 à 09h30
Sources :

Unification


L’Etrange Festival a clos ses portes après 12 jours d’intense cinéphilique qui m’a permis de découvrir 42 longs métrages et 11 courts métrages, dont peu sortiront en salle, malgré la grande qualité de certains. Espérons d’ailleurs qu’ils trouvent un distributeur pour permettre aux spectateurs de découvrir des œuvres parfois très originales, au moins en VOD et/ou en DVD d’ils ne peuvent accéder aux écrans de cinéma.

Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide classé par ordre alphabétique des 23 longs métrages en compétition que j’ai visionné, n’ayant pas pu voir, d’après les dires des festivaliers que je connais, l’étonnant The Antenna d’Orçun Behram et le film qui divise les avis, le très dur A Winter’s Tale de Jan Bonny.

La huitième Compétition Internationale Long Métrage a vu 25 films inédits concourir pour le Grand Prix Nouveau Genre (en partenariat avec Canal+Cinéma) ainsi que pour le Prix du Public.

Vous pouvez aussi trouver sous l’avis la vidéo de présentation du film par son réalisateur quand celui-ci était présent.

Voici la liste des films sur lesquels vous pouvez trouver un avis dessus : 1BR, Bliss, Come to Daddy, Cut off, Dreamland, First Love, Furie, Idol, Knives and skin, Koko-di Koko-da, La terre des oubliés, Le serpent blanc, Lillian, Monos, Nekrotronic, Shadow, Swallow, The art of self defense, The boat, The mute, The odd family : zombie on sale, The wretched, Vivarium.

1BR - David Marmor

1BR est un très bon film américain, première réalisation de David Marmor qui en assume aussi le scénario. Une jeune femme trouve un appartement pas cher dans une résidence où tous les voisins sont charmants. Évidemment, une telle affaire cache quelque chose et cette dernière va tomber dans un piège inexorable et horrifique. Le scénario parle avec intelligence de la communauté et du conditionnement mental. À travers cette héroïne essayant de survivre à ce qu’on lui fait subir, David Marmor plonge le spectateur dans un monde d’autant plus cauchemardesque qu’il a une certaine crédibilité. Il faut d’ailleurs saluer la remarquable prestation de Nicole Brydon Bloom qui porte vraiment le long métrage sur ses épaules et dont le grand potentiel sympathie entraîne une forte empathie du spectateur vis-à-vis de ce qu’elle vit. L’œuvre est vraiment intéressante à découvrir et révèle un jeune réalisateur plein de promesses qui fait vraiment froid dans le dos dès son premier long métrage.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait le réalisateur David Marmor qui s’est déplacé pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Présentation de 1BR par son réalisateur David Marmor :


Bliss - Joe Begos

Bliss est un film intéressant de Joe Begos qui présente une jeune artiste en proie aux affres de la création. Cette dernière utilise des paradis artificiels, dont le fameux bliss, pour essayer d’exprimer ses idées sur la toile et cette virée au fond de la nuit va tourner bien étrangement. L’actrice principale est vraiment très bonne et permet de croire à son personnage en pleine déliquescence. La mise en scène est particulièrement léchée avec des jeux de caméra et des passages visuels qui ne sont pas sans rappeler Nicolas Winding Refn ou alors Gaspard Noé. Néanmoins, le film souffre de quelques longueurs et de répétitions, malgré sa durée courte, et peut être fatiguant à visualiser si on ne rentre pas complètement dans cette immersion sensorielle et auditive de la descente aux enfers d’une artiste en plein doute.

Come to Daddy - Ant Timpson

Come to Daddy est un très bon film américain d’Ant Timpson qui revient sur l’étrange invitation envoyé par un père à son fils, 35 ans après qu’il ait abandonné ce dernier. Il s’agit d’un huis clos dans une maison isolée au fin fond de la nature qui réserve de nombreuses surprises et fait souvent rire. En effet, l’histoire attire le spectateur sur des chemins étonnants qui réussissent régulièrement à le surprendre, surtout grâce à des répliques parfaitement ciselées. Les échanges sont très bons, parfois caustiques et décalés et d’autres fois particulièrement truculents. Le casting est bien trouvé, et c’est clairement Elijah Wood qui porte le long métrage sur ses épaules en incarnant un homme parfois un peu perdu essayant de se réconcilier avec son père. Le film est hautement recommandable, d’autant que s’il fait rire, il n’est finalement pas si gentil que cela et présente une relation père-fils vraiment originale.

Cut Off - Christian Alvart

Cut off est un excellent thriller de Christian Alvart adaptant un roman allemand. Le scénario est redoutablement bien écrit et présente un jeu de piste macabre menant un médecin légiste à la quête de sa fille. En effet, cette dernière a été enlevée et il reçoit à travers des corps qu’on lui amène des indices permettant d’essayer de la retrouver avant qu’elle-même ne décède. Le film dure 2h20, mais chaque passage est extrêmement important et l’ensemble du récit est d’une cohérence incroyable. En pleine tempête, le spectateur suit cet homme rongé par la peur, et les étranges alliés qu’il va se faire. La réalisation est vraiment remarquable et tient complètement en haleine, réservant régulièrement des rebondissements imprévus en plein cœur de cette tourmente terrible sévissant sur le pays. L’interprétation est vraiment très bonne et le long métrage est non seulement à voir sans aucune hésitation, mais réserve des séquences particulièrement angoissantes et magnifiquement amenées.

Dreamland - Bruce McDonald

Dreamland est un bon film décalé de Bruce McDonald présentant un tueur à gages devant couper le petit doigt d’un trompettiste qui a déshonoré son patron et qui va se découvrir une âme de sauveur en décidant de mettre fin à un trafic pédophile. Le long métrage repose sur la prestation impressionnante de Stephen McHattie qui incarne les deux rôles principaux de l’histoire. Ce dernier est vraiment formidable et campe avec talent un assassin au grand cœur que l’on n’est pas prêt d’oublier. La mise en scène est souvent originale et s’achève sur une séquence grandiose et pleine d’un magnifique humour cynique et décalé. On prend un réel plaisir à suivre les tribulations de ces protagonistes différents et bizarres ainsi qu’à cette immersion dans un monde de la nuit bien délétère.

First Love - Takashi Miike

First Love est un très bon film de Takashi Miike qui revient encore une fois à l’un de ses thèmes préférés, le film de yakuzas. À travers la rencontre improbable entre un boxeur atteint d’un cancer et d’une prostituée, il livre une très belle histoire d’amour se passant en plein milieu mafieux. Il faut s’attendre à de nombreuses bastons, des combats au sabre, du sang et de la violence et à une vraie pointe de folie jubilatoire. Le réalisateur s’est visiblement fait plaisir et réussit à aborder des sujets délicats tels que la maltraitance et l’abus. C’est un bon cru de la filmographie prolifique de Miike et, que l’on soit amateur de ce dernier où l’on apprécie le cinéma japonais, il ne faut pas hésiter à visionner sa dernière œuvre.

Furie - Olivier Abbou

Furie est un bon film français d’Olivier Abbou qui se base sur une histoire vraie. Pour dépanner des amis, un couple leur laisse leur maison le temps de leurs vacances. Mais de retour, ces derniers ne veulent plus la rendre et ne peuvent être délogé par la justice. Le long métrage suit de près le père de famille et sa lente descente aux enfers alors que cette situation lui devient de plus en plus intolérable. Les acteurs sont très bons, mais il est dommage que le scénario ait des invraisemblances un peu trop grandes et s’achève sur une seconde fin qui a un intérêt limité. Néanmoins, l’œuvre ose proposer du genre intéressant et réussi à captiver l’attention du spectateur. Il ne faut donc pas hésiter à aller la voir, à la fois pour soutenir le cinéma du genre français, mais pour découvrir aussi un film qui fait bien réfléchir. Ce dernier sortira en salle le 23 octobre 2019 grâce à l’éditeur New Story.

Idol - Su-Jin Lee

Idol est un très bon film coréen de Su-Jin Lee. Le fils d’un politicien en compagne tue par inadvertance un jeune homme. Sa vie, et celle de sa famille, vont alors se retrouver liées à celle du père de celui qu’il a assassiné, sa petite amie, une immigré d’origine chinoise et la mafia à laquelle elle est associée. L’œuvre est finement ciselée, présentant des personnages différents aux destins croisés. Si chacun d’entre eux est plus ou moins suivi, la mise en scène s’attarde sur le père du jeune homme, sa quête de vérité et sa lutte pour sauver la femme de ce dernier. En plein cœur de ce thriller, l’histoire évoque de nombreux problèmes sociétaux tels que l’immigration, la corruption et la mafia et permet, à travers les destinées de plusieurs individus, de brosser un portrait vivace de la Corée du Sud actuelle.

Koko-Di Koko-Da - Johannes Nyholm

Koko-di Koko-da est un film danois et suédois de Johannes Nyholm qui met en scène un bien étonnant conte enfantin. Bien après un drame, un couple va partir faire du camping et va se retrouver confronté à une affreuse situation. L’œuvre est intéressante, mais, tout en utilisant des redondances nécessaires pour son intrigue, devient malheureusement assez fatigante à visualiser une fois le concept compris. Il n’en reste pas moins une très intéressante manière d’appréhender le deuil. La partie animée, formant un deuxième conte servant de seconde ligne rouge à l’intrigue, est particulièrement belle, bien réalisée et envoûtante. Le film sortira en salle le 13 novembre 2019 grâce à l’éditeur Stray Dogs Distribution.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait le réalisateur Johannes Nyholm qui s’est déplacé pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Présentation de Koko-Di Koko-Da par son réalisateur Johannes Nyholm :


Knives & Skin - Jennifer Reeder

Knives and skin est un film de Jennifer Reeder qui présente la disparition d’une jeune fille. Un fait tragique ne semblant émouvoir personne en dehors de sa mère. À travers ce point de départ, la réalisatrice dresse un portrait peu glorieux de notre société égoïste et autocentrée. Les comédiens sont convaincants et campent des personnages variés. L’intrigue, avec cette jeune fille disparue revenant régulièrement à l’image, manque parfois de rythme et entraîne le spectateur dans un peu trop d’histoires qui empêche de s’attacher vraiment aux très nombreux personnages. Si la réalisation est bien faite, la thématique et son traitement pourrait bien ne pas emballer tout le monde. La musique reste un des points les plus agréables du récit. Le film sortira en salle le 20 novembre 2019 grâce à l’éditeur UFO Distribution.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait la réalisatrice Jennifer Reeder qui s’est déplacée pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Présentation de Knives & Skin par sa réalisatrice Jennifer Reeder :


La terre des oubliés - William McGregor

La terre des oubliés est une œuvre sombre et intéressante de William McGregor. Elle se focalise sur une mère et ses filles vivant dans une chaumière et se trouvant en confrontation avec un notable local souhaitant racheter leurs terres. Le spectateur suit la vie de cette famille au milieu de paysages naturels d’une grande rudesse et parfois désolés. La mise en scène est intéressante et les décors et costumes sont particulièrement travaillés afin de donner réellement l’impression de se retrouver au 18ème siècle. L’attachement à la terre, la famille et la lutte des classes sont finement évoqués alors que le drame prend de l’ampleur. Le récit est vu à travers les yeux du personnage principal, la plus âgée des filles, Gwen, qui donne d’ailleurs son nom original au film. Cette confrontation âpre entre l’avidité des humains et l’amour d’une famille ne laisse pas indifférent.

Vous pourrez retrouver ci-dessous la présentation du film qu’en a fait le réalisateur William McGregor qui s’est déplacé pour la projection de ce dernier à L’Etrange Festival.

Présentation de La terre des oubliés par son réalisateur William McGregor :


Le serpent blanc - Amp Wong & Ji Zhao

Le serpent blanc est un très bon dessin animé de Amp Wong et de Zhao Ji se basant sur une légende chinoise contant la rencontre entre un jeune homme et un serpent blanc au pouvoir puissant. C’est par la rencontre entre ces deux personnages, dont un serpent amnésique sous forme humaine, que l’œuvre débute. Elle va proposer de formidables moments d’animation, toujours portés par des images une immense beauté. L’action et les batailles sont très présentes, mais il s’agit avant tout d’une magnifique histoire d’amour. On peut reprocher des personnages humains un peu trop lisses semblant parfois aussi expressifs que des poupées, mais l’animation est extrêmement bien faite et les mouvements des uns et des autres parfaitement fluide. Il est amusant de voir que le récit flirte avec du Disney alors que certains éléments récurrents de ces longs métrages américains sont intégrés dans la trame narrative. Néanmoins, le film ne s’adresse pas aux jeunes enfants, mais est réservé aux plus grands d’entre eux ainsi qu’à un public d’amateurs qui sera émerveillé devant un spectacle de toute beauté. Le film devrait sortir en salle pour Noël.

Lillian - Andreas Horvath

Lillian est une expérience incroyable et un très grand film d’Andreas Horvath. Ce dernier se base sur l’histoire vraie d’une jeune femme décidant de rentrer à pied de New York à chez elle, en Russie, et la transpose dans l’Amérique d’aujourd’hui. Le film, au personnage principal quasiment muet, est une véritable immersion en plein cœur de paysages imposants. Le long métrage a d’ailleurs été tourné sur neuf mois, permettant de voir les changements de saison et la façon dont l’héroïne affronte ces derniers avec une résolution implacable. Patrycja Planik est d’ailleurs vraiment remarquable et crève complètement l’écran. Sa traversée des États-Unis est complètement captivante et on ne voit jamais passer les deux heures d’un film qui fascine est conte avec une certaine tendresse l’Amérique profonde. C’est vraiment une œuvre étonnante à découvrir et qui hante longtemps l’esprit.

Monos - Alejandro Landes

Monos est un bon film âpre et parfois difficile d’Alejandro Landes. On y découvre des enfants soldats laissés entre eux et devant s’occuper d’une otage. La situation va bientôt se compliquer et ces jeunes gens, ne comprenant pas forcément les tenants et les aboutissants d’une guerre dans laquelle ils sont impliqués, vont se retrouver rapidement livrés à eux-mêmes. L’interprétation collégiale est très bonne et, au milieu de la magnifique nature qui les entoure, l’énergie brute de cette jeunesse sans repères ressort avec une grande force évoquant immanquablement Sa majesté des mouches. La réalisation est très intéressante et met en valeur avec une grande délicatesse ce récit poignant et saisissant d’une adolescence sacrifiée. Le film sortira en salle le 4 mars 2020 grâce à l’éditeur Le Pacte.

Nekrotronic - Kiah Roache-Turner

Nekrotronic est le dernier film du réalisateur du bien sympathique Road of the Dead, Kiah Roache-Turner. Ce dernier réalise un nouveau long métrage potache présentant une guerre millénaire entre des démons s’emparant d’humains et des nécromanciens qui essayent de les éradiquer. Mais, en nos temps modernes, ceux-ci ont réussi à s’infiltrer dans Internet et à posséder des humains via leur Smartphone. L’œuvre ne fait souvent pas dans la dentelle et bénéficie de très bons effets spéciaux. Elle est plaisante à découvrir, bien qu’elle soit remplie de poncifs et reste relativement classique dans sa structure. Les acteurs sont issus d’un casting sympathique, avec Monica Bellucci s’amusant bien en chef des démons. L’action est très présente et parfois fun avec des personnages caricaturaux qui restent dans le ton d’une histoire ne se prenant pas vraiment au sérieux.

Shadow - Zang Yimou

Shadow est un film absolument magnifique de Zang Yimou. Il est d’une extrême perfection visuelle et en met complètement plein les yeux avec une mise en scène très soignée, des décors et des costumes prodigieux et des acteurs remarquables. Le réalisateur adapte une fresque historique, contant la lutte entre trois pays pour un petit village fortifié. Le scénario porte sur les jeux de pouvoirs et les manipulations que les uns et les autres pratiquent et il suit de près les personnages clé qui peuvent changer le cours des choses. Le titre fait référence à l’ombre du général en chef qui doit tenir sa place, alors que ce dernier est malade, et aux éléments qu’il doit exécuter pour lui. Les personnages sont d’ailleurs tous très intéressants et le dénouement d’un récit tragique réserve quelques surprises. Le film est long et parfois contemplatif et seul son dernier tiers livre cours à des batailles prodigieuses d’une immense inventivité. Néanmoins, on est complètement sous le charme d’un film en monochrome qui captive réellement l’attention. En effet, tous les décors et les costumes sont en noir et blanc, ce qui refait ressortir encore plus les couleurs de la chair des différents personnages avec parfois une fulgurance de rouge lié à une traînée de sang. Espérons qu’une telle œuvre puisse sortir en salle, car elle mérite vraiment d’être vue sur grand écran.

Swallow - Carlo Mirabella-Davis

Swallow est un très bon film américain de Carlo Mirabella-Davis qui raconte l’enfermement d’une femme dans un mariage de plus en plus étouffant. Cette dernière, femme au foyer enceinte, va développer un trouble alimentaire, le pica, qui va la faire ingurgiter des objets courants. Le long-métrage se focalise sur le personnage, remarquablement interprété par Haley Bennett. Il va montrer la façon dont cette dernière essaye d’exister malgré les manipulations de son mari et de sa belle-famille, et les traumatismes de son enfance qui ressurgissent. L’œuvre est particulièrement captivante et touchante et traite avec beaucoup de délicatesse d’un sujet original. Le cheminement mental du personnage principal et ses tentatives d’émancipation permettre d’assister à un film sortant de l’ordinaire qui reste longtemps en mémoire.

The Art of Self-Defense - Riley Steams

The art of self defense est un très bon film américain de Riley Steams, grinçant et méchant qui parle de violence, d’autodéfense et de masculinité. Suite à une agression sauvage, un jeune homme s’inscrit à un cours de karaté et va découvrir une nouvelle vie. Le film est auto-centré sur lui et ce dernier est parfaitement incarné par Jesse Eisenberg qui est particulièrement convaincant dans son rôle. Le sous-texte sociétal est particulièrement présent et les répliques, parfois très caustiques, font rire tout en interpellant réellement sur les situations évoquées. Car malgré son apparence de comédie sympathique, le propos est bien plus sombre et réaliste et fait prendre conscience aux spectateurs d’un certain nombre de dérives de notre société. On passe un bon moment en compagnie de ce jeune homme décalé, d’autant que la morale de l’histoire, un peu amorale, est très intéressante.

The Boat - Winston Azzopardi

The boat est une véritable expérience à vivre et un film reposant uniquement sur un homme et un bateau. En effet, un jeune homme monte sur un voilier abandonné et va se retrouver coincé dessus. On voit assez vite ce qui se passe, néanmoins la mise en scène extrêmement précise de Winston Azzopardi propose des passages particulièrement anxiogènes et traumatisants. S’il y a quelques longueurs au début, une belle démonstration est faite qu’avec une bonne idée, une mise en scène intelligente et un acteur brillant, on peut captiver un spectateur pendant 1h30 avec simplement un homme, formidablement joué par Joe Azzopardi et un bateau.

The Mute - Bartosz Konopka

The mute est un film à la mise en scène recherchée et très réaliste de Bartosz Konopka. On y découvre un évangéliste se retrouvant sur une île isolée et essayant de convertir au christianisme la tribu reculée qui y vit. Il forme un duo avec un étrange jeune homme qui l’a sauvé et qui va bientôt se rapprocher de la population autochtone. Le long métrage est sans fioritures et montre de façon précise les jeux de pouvoir s’exerçant entre différents individus sur fond de religion. L’interprétation est très bonne et la leçon d’une grande dureté bien qu’elle soit éclairée par quelques passages d’une fulgurante poésie. Un grand soin est porté aux costumes et aux décors et on a réellement l’impression de se retrouver plongé dans une période ancienne dans laquelle les défauts des hommes sont exacerbés par la religion. Un sujet qui reste malheureusement toujours d’une certaine actualité.

The Odd Family : Zombie On Sale - Lee Min-Jae

The odd family : zombie on sale est un formidable film coréen qui se permet d’être à la fois un pastiche de films de zombies et un véritable film de ce genre lui-même. Un zombie est capturé par une famille un peu dysfonctionnelle. Ces derniers se rendant compte que sa morsure rend les personnes âgées plus jeunes, vont commencer un commerce lucratif avec les seniors du village. Le premier long métrage Lee Min Jae est vraiment original et fait souffler un vent de fraîcheur sur le film de mort-vivants. Il propose de magnifiques idées et fait réellement plaisir à voir, d’autant que l’interprétation est excellente et qu’il y a beaucoup de surprises inattendues tout le long d’un récit dont on ne voit pas les 2 heures passer. L’œuvre n’est pas du tout horrifique, même si quelques jump scare sont à prévoir. Toutefois, on rit vraiment beaucoup des mésaventures de cette famille adorable et de ce zombie amateur de choux qui l’est tout autant. Aussi, si vous aimez les films de genre décalés, surtout ceux mettant en scène des zombies, ne ratez pas cette nouvelle œuvre coréenne qui montre que ce pays a encore des idées pour nous surprendre avec les zombies. Un vrai coup de cœur.

Le film a eu le Prix du Public.

The Wretched - Pierce Bro

The wretched est un bon film d’horreur d’une réalisation assez classique de Pierce Bro, mais réellement très efficace. Une créature vivant dans la forêt prend la place de jeunes femmes et se nourrit de leurs enfants et des souvenirs de ces derniers dans la tête des gens qu’elle envoûte. Le film est vu à travers les yeux d’un jeune homme dont la voisine se comporte étrangement. L’intrigue est bien menée et réserve quelques surprises. Les comédiens, surtout celui principal, sont très bons dans leur rôle et il faut d’ailleurs donner une mention spéciale à celle qui incarne la créature. Bien qu’évidemment, ses multiples apparences permettent de nombreux rebondissements. Les effets spéciaux sont vraiment très propres et proposent quelques séquences terrifiantes qui devraient ravir les amateurs du genre. On passe donc un bon moment en compagnie de ce monstre et de cet enquêteur en herbe. Et le long métrage est d’autant plus agréable à regarder si on est un amateur du genre.

Vivarium - Lorcan Finnegan

Vivarium est un très bon film cauchemardesque de Lorcan Finnegan qui n’est pas sans rappeler la quatrième, voir la cinquième dimension. Un jeune couple en recherche d’appartements se retrouve coincé dans une banlieue aux maisons identiques et doit élever un étrange bébé qu’on leur confie. La situation anxiogène vire vite à l’horrifique alors que les jeunes gens essayent de trouver une solution à leur enfermement. L’interprétation des comédiens est remarquable et leur duo fonctionne à merveille. Celui jouant l’enfant est aussi particulièrement perturbant et campe un individu restant longtemps en mémoire. Les décors sont très bien imaginés et l’ambiance est particulièrement intéressante et dense. Il s’agit vraiment d’un film hautement recommandable et particulièrement glaçant.

Le film a eu le Grand Prix Nouveau Genre (en partenariat avec Canal+Cinéma).

Copyright Marc Bruckert


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