L’homme de l’année tome 12. 1927 : La critique

Date : 26 / 04 / 2019 à 08h30
Sources :

Unification


L’homme de l’année 12. 1927
Le robot de Metropolis

  • Editeur : Éditions Delcourt
  • Scénario : Jean-Pierre PÉCAU
  • Dessin : Senad MAVRIC, Filip ANDRONIK
  • Couleurs : Jean-Paul FERNANDEZ
  • Série : L’Homme de l’année
  • Collection : HISTOIRE & HISTOIRES
  • Date de sortie : 23 août 2017
  • Format : 31,6 x 23,6 cm
  • Nombre de pages : 64
  • ISBN : 978-2756085456
  • Prix : 15.50 €

Si le robot de Metropolis est célèbre, qui connaît l’histoire de celle qui lui a donné vie à l’écran ? Au-delà d’un portrait de Brigitte Helm, cet album parle de ce qui est devenu le symbole principal du film de Fritz Lang.

1925, le tournage de Métropolis débute. Le casting a sélectionné nombre de personnes sans aucune expérience du cinéma, comme Brigitte Helm, 19 ans, et l’exigence du réalisateur en a fait une épreuve très éprouvante pour les acteurs… Mais surtout, de par l’époque et le contexte où il est tourné, ce film annonce l’arrivée des totalitarismes qui vont ravager l’Europe et le monde quelques années plus tard.

Décryptage

Berlin 1927, pour se sortir la tête de son tournage, Fritz Lang se rend avec sa femme au palais de l’hypnose pour un spectacle. C’est là qu’il y trouvera l’inspiration pour le personnage principal de Metropolis, qu’il cherchait depuis longtemps. Vision futuriste utopiste du cinéaste, Lang souhaite faire de son film, un film aux proportions épiques dans une Allemagne d’entre 2 guerres. Tandis que les nazis souhaiteraient, eux, mettre la main sur le film pour y propager leur propagande.

Une fois n’est pas coutume, l’homme de l’année n’est pas un homme mais un robot et pas n’importe quel robot puisqu’il s’agit du robot mythique, héros de Metropolis, le film de Fritz Lang, qui sera incarné à l’écran, par une femme, Brigitte Helm, jeune secrétaire inexpérimentée. Même si le robot est l’élément central du film, l’histoire suit principalement Lang dans son long process de création, de tournage chaotique du film, des pressions des nazis et de sa persévérance à délivrer un film tel qu’il l’avait imaginé.

Film culte indéniable, torpillé à sa sortie par un montage censuré par les nazis, Metropolis devient le film le plus cher de l’histoire du cinéma allemand, une superproduction épique dont le tournage a été aussi long que chaotique. La BD met en avant les problèmes rencontrés tout autour du film, le tournage, les financements, l’actrice principale inexpérimentée, l’utilisation de nombreux figurants, le perfectionnisme et l’exigence de Lang le visionnaire…

Mais le cœur du récit met l’accent sur les tentatives d’interventions des nazis sur le film, les différentes intimidations, les manipulations, la corruption, les mensonges, la censure qui s’en suivra, et qui torpillera la sortie du film, n’ayant pas pu avoir l’influence souhaitée en amont. Lang ira jusqu’à soupçonner sa femme, Thea von Harbou, co-scénariste du film, proche des nazis et de leur idéologie, d’avoir voulu influencer le film pour en faire un outil de propagande à la gloire des nazis. L’accent est aussi mis sur une société d’entre 2 guerres, extrêmement politisée et extrêmement dure qu’il faut quitter à défaut de pouvoir la combattre et de risquer d’y laisser la vie.

Incontestablement, ce récit permet au lecteur de se plonger dans cette production épique et chaotique que fut ce film. Passionnant de bout en bout, on ne peut qu’applaudir la ténacité d’un réalisateur poussé à bout, obligé de se protéger et de protéger son actrice principale contre les actions des nazis. On voit monter en puissance ce régime totalitaire, la montée au pouvoir et l’influence d’Hitler, qui va de nouveau s’attaquer à l’Europe quelques années plus tard dans une seconde guerre mondiale qui sera dévastatrice.

Le destin de Brigitte Helm qui incarnera Maria, l’héroïne du film de Lang est une partie importante de l’histoire mais n’est pas prépondérante comme pourrait le laisser croire le titre. Toutefois l’ensemble est très cohérent, très instructif sur l’époque et ce malaise grandissant de l’arrivée des nazis au pouvoir. Le dessin incarne parfaitement l’époque et les personnages avec une fine précision. L’histoire est captivante de bout en bout, voici donc une nouvelle réussite de cette très belle collection.


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