Cobra Kai : Review de la saison 3

Trois sensei de karaté aux méthodes radicalement différentes, une vingtaine de gamins plus ou moins mal dans leur peau qui s’apprécient ou se détestent selon l’humeur du moment, des combats de karaté sanglants, et voilà en gros de quoi alimenter cette saison 3 de Cobra Kai. 10 épisodes pour remettre Johnny Lawrence (William Zabka) sur le droit chemin, convaincre Daniel Larusso (Ralph Macchio) de recommencer à enseigner le Miyagi-do et permettre à John Kreese (Martin Kove) de transformer des ados malveillants en immondes salopards. Et je vais m’arrêter là pour l’histoire, parce que tout le reste n’est que décoratif (Miguel qui va se remettre de son accident grâce au soutien de Johnny, le petit voyage qui va bien de Daniel à Okinawa, la visite d’une ancienne flamme commune, le passé militaire de Kreese...). Bref, comment faire une soupe avec trois légumes et quelques herbes aromatiques.

Il y a tellement de choses qui ne vont pas dans cette série, à commencer par l’engouement qu’elle suscite, que je ne sais où donner de la tête... Alors je vais vous livrer juste quelques unes de mes notes.

Commençons par Ralph Macchio. On pourrait penser que depuis quarante ans qu’il fait ce métier il aurait progressé, mais non. J’ai l’impression qu’il n’a pas encore compris qu’entre jouer Winnie l’ourson dans la pièce de fin d’année en primaire et tenir le rôle d’un père de famille dans une série télé, il y a un monde. Entre ses sourires béats et ses mains qui s’agitent en permanence, il a souvent l’air d’un adolescent qui ne trouve pas sa place. Face à William Zabka qui a plus ou moins la même expérience que lui, il ne fait vraiment pas le poids, surtout quand il fait du karaté.

Ah, le karaté de Ralph Macchio.... Je vais être gentille, je vais lui attribuer une ceinture orange, à titre honorifique uniquement. Heureusement qu’il a une doublure, parce qu’avec ses coups de pieds molligasses et ses coups de poings qui ne feraient pas de mal à une mouche, il n’a aucune crédibilité. Ce qui n’est pas le cas de Zabka qui est servi par un corps plus adapté aux arts martiaux, alors que Ralph Macchio ressemble au Jean-Marc de Jeff Panafloc. Tu es la star d’une série sur le karaté, alors entraîne-toi, merde ! Je ne te demande pas de ressembler à Chuck Norris, mais quand même, un petit effort quoi ! Ça m’éneeeerve ! Quand je le vois parader avec une ceinture noire autour de la taille, j’ai envie de lui coller des baffes.

Passons maintenant, justement, au karaté. Alors oui, je suis une puriste, et bien que je ne l’aie pas pratiqué depuis un certain temps, il me semble que la première chose que l’on apprend dans un dojo, c’est le respect. Dans quel club un prof de karaté encourage t-il ses élèves à devenir de grosses brutes assoiffées de sang ? Il y a des cons partout, mais à ce point, c’est inimaginable. Et ça, ça me met hors de moi. Même si cette série essaie de mettre en avant quelques valeurs, la violence qui sert de trame est insupportable. En France, nous avons la chance d’avoir une fédération de karaté et si par malheur un enseignant se permettait de se comporter comme Kreese, je ne donnerais pas cher de sa carrière. Alors oui, aux US où des gamins tuent leurs camarades de classe avec des armes automatiques, il est tout à fait possible qu’il y ait de grands malades dans les clubs de karaté... Mais ce n’est pas une raison pour dégrader les valeurs de ce superbe art martial comme le fait Cobra Kai.

Ah, et puis il y a le Miyagi-do. Que c’est joli ! On polit la voiture, on pêche au lancer, on imite la grue ou le tambourin, et soudain, on est capable de se défendre face à un adversaire redoutable... Mwahahahahahaha ! Tu sais combien de temps ça prend de juste savoir te tenir en équilibre sur tes deux jambes pendant que tu balances un coup de poing ? Bref, là aussi on nage en plein fantasme hollywoodien.

Les gamins s’en sortent relativement bien, normal, ils ont encore la souplesse du corps et de l’esprit. Mais il ne faut pas regarder dans le détail niveau technique : les épaules trop hautes, les bras dans tous les sens... Une fois de plus, on consentira à la suspension de notre incrédulité en regardant les combats, mais tout juste. Alors on sera indulgent avec ces coups qui passent à 30 centimètres et qui semblent pourtant faire si mal, avec ces pauses au milieu du combat qui permettent à l’acteur de bien se positionner pour effectuer la cascade, ou encore avec ces pirouettes et autres sauts périlleux arrière qui dans la vraie vie n’existent pas, car la vérité c’est que quand tu te bats, tu n’as pas le temps ni la distance pour faire des coups de pieds sautés, et quand tu prends un gros pain dans la gueule, tu t’écroules comme une merde.

Et finalement, mention spéciale pour les réalisateurs : ils ont fait quoi avant, Amour, gloire et beauté ? Ça sent le soap à plein nez et la direction d’acteurs est du même niveau. D’ailleurs, j’ai bien l’impression que la VF est meilleure que la VO. Quant aux figurants, maman, au secours ! Plus nuls que ça, tu meurs ! Ça fait vraiment cheap sur ce coup là.

Donc plutôt de la daube (ou de la soupe, au choix), ce qui est vraiment dommage car les deux saisons précédentes m’avaient presque conquise...

 Episodes : 3.01 à 3.10
 Titres : Aftermath ; Nature vs. Nurture ; Now You’re Gonna Pay ; The Right Path ; Miyagi-Do ; King Cobra ; Obstáculos ; The Good ; The Bad, and the Badass ; Feel the night ; December 19.
 Date de première diffusion : 1er janvier 2021 (Netflix)
 Réalisateurs : Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg, Lin Oeding, Steven K. Tsuchida, Jennifer Celotta, Josh Heald
 Scénaristes : Josh Heald, Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg, Alyssa Forleiter, Joe Piarulli, Luan Thomas, Stacey Harman, Michael Jonathan Smith, Bob Dearden, Mattea Greene, Robert Mark Kamen

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