BIFFF 2023 : Le premier weekend

Date : 22 / 04 / 2023 à 08h30
Sources :

Unification


Après avoir déménagé du centre-ville pour trouver un lieu plus grand, le BIFFF se trouve maintenant à proximité de l’Atomium. Un grand nombre d’activité, des boutiques et des expositions se nichent donc au cœur d’un immense hall où de très nombreuses tables et chaises permettent aux festivaliers de se reposer et de manger les consommations qu’il se procure soit au grand bar situé dans le hall, soit dans les food trucks qui sont à l’entrée du bâtiment logeant le festival.

C’est d’ailleurs une très bonne idée que ces camions qui permettent de manger à un prix tout à fait correct un repas chaud entre deux projections. Car ces dernières se succèdent toutes les après-midi, soirées et nuits du weekend dans la grande salle de 1800 places ou celle de 500 places.

C’est d’ailleurs un système de jetons qui permet de prendre rapidement ses consommations, la plus grande queue se trouvant à l’achat de ces derniers. On gagne ainsi un temps précieux pour se restaurer ou prendre une consommation entre deux films. Car si ces derniers ont entre deux séances un battement d’environ une demi-heure, un peu de retard au début ou une session de questions-réponses avec le réalisateur qui s’est déplacé pour présenter son œuvre laisse bien peu de temps au final.

Toujours est-il qu’il est appréciable d’entendre les réalisateurs invités venir s’exprimer sur leurs films. D’autant que les questions sont bien préparées et menées sur scène, avec quelques minutes à la fin réservées au public. Vous pouvez d’ailleurs trouver en fin d’article les vidéos les sessions de questions-réponses de Caye Casas, J. A. Bayona, Young-Seok Noh et Matt Angel & Suzanne Coote auxquelles j’ai assisté.

Mais le BIFFF est bien plus qu’une simple compétition de courts et longs métrages ou de projections de films de rétrospective ou d’œuvres hors compétition. En effet, le public fait aussi le show dans la salle, surtout si elle est moyenne ou mauvaise. On peut donc s’amuser beaucoup, parfois aux dépens même du long métrage auquel on assiste.

Et c’est bien sûr avec les séances de minuit, présentant des films virant parfois au nanar ou au navet, ou bien avec la fameuse nuit du festival que le public peut se déchaîner encore plus. Cette dernière alterne d’ailleurs des films d’une bonne facture avec des œuvres de série B vitaminées ou des films tellement ratés qu’ils en deviennent particulièrement truculents.

De plus, ce premier weekend a été marqué par le grand événement qui a permis au réalisateur espagnol J. A. Bayona d’être sacré "Chevalier de l’ordre de Corbeau", un honneur qu’il a particulièrement apprécié et pour lequel il a entonné une chanson pleine d’énergie avec le public.

Car c’est aussi ça la spécificité du festival, pousser tous les réalisateurs invités à chanter sur scène lors de leur rencontre avec le public

Aussi, si vous êtes dans les environs de Bruxelles pour ce dernier weekend qui s’achève sur une clôture et la remise des prix le dimanche 24 avril 2023, n’hésitez pas à aller découvrir les films de cette 41ème édition qui est vraiment très agréable à fréquenter. D’autant que les bénévoles sont vraiment sympathiques.

Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide, classé par ordre alphabétique, des longs et courts métrages que j’ai visionné lors de ce premier weekend. Vous pouvez aussi trouver les portfolios des invités, boutiques et expositions.

LONGS MÉTRAGES

  • Coffee Table (The) de Caye Casas Avis : Quand on fait un festival de genre et qu’on voit un film tournant autour d’une table à café, évidemment, on se doute bien que c’est un événement à ne pas rater. En espérant, bien sûr, qu’il ne le soit pas de son côté. L’œuvre du réalisateur espagnol est un thriller psychologique horrifique qui entraîne le spectateur dans une histoire de plus en plus dérangeante. Très loin du feel good movie, ce drame familial taillé au cordeau est très réussi et reste longtemps en mémoire. Vous ne verrez assurément plus ce genre de table de la même manière après avoir découvert le long métrage.
  • Cult Hero de Jesse Thomas Cook Avis : Un ancien traqueur de secte et une femme soupçonnant son mari d’être embrigadé dans l’une d’entre elles vont faire équipe pour tirer son époux d’un mauvais pas. Le film ne fait pas dans la finesse et assume complètement son côté B parfois bourrin. On s’amuse régulièrement devant les péripéties de cet homme ne se prenant pas pour n’importe qui va essayer de renouer avec les succès de sa jeunesse et se met parfois en scène devant sa propre caméra pour y arriver.
  • Evil Dead Rise de Lee Cronin Avis : Ce nouveau film appartenant à la licence des Evil Dead réussit à s’éloigner quelque peu des opus précédents tout en en gardant l’esprit. Les amateurs d’horreur seront ravis par les passages terrifiants et la méchanceté qui se cache au cœur d’un récit centré sur une famille se trouvant aux prises avec une terrible malédiction dans son immeuble. Bien réalisé, bénéficiant d’une interprétation de qualité et d’effets spéciaux très beaux, on passe un bon moment de divertissement

Vous pouvez en retrouver la critique complète ICI

  • Four’s A Crowd de Alex de la Iglesia Avis : Alex de la Iglesia est un réalisateur espagnol qui s’attaque à tous les genres et qui a régulièrement de très bonnes idées. Sa dernière œuvre en date en est un très bon exemple. En effet, il réussit à rendre non seulement très drôle, mais aussi passionnant, le voyage épique de 4 personnes faisant du covoiturage. Les répliques sont formidables, l’interprétation impeccable et les situations brillamment mises en scène. On s’amuse vraiment beaucoup devant ce surprenant road movie qui tient toutes ses promesses, jusqu’au cœur de son générique final.
  • Kill Her Goats de Steve Wolsh Avis : Il y a des films pas bons, d’autres franchement mauvais et certains qui sont tellement au-delà qu’ils se transforment en nanard. Ce film en est un exemple récent et particulièrement réussi. Ainsi, même s’il était projeté à 2h du matin, il était impossible de s’endormir tant ce dernier faisait régulièrement rire. Qu’il s’agisse de la mise en scène, du scénario, du jeu d’acteurs ou encore des transitions, on ne pouvait regarder cet accident industriel qu’avec des yeux écarquillés. Ainsi, l’œuvre, vue en aussi bonne compagnie que le public du BIFFF, va rester longtemps en mémoire comme l’un des moments marquants de cette édition. Aussi, si vous avez l’occasion de le voir, surtout pas tout seul, n’hésitez pas à découvrir ses scènes de douches interminables, ses dialogues affligeants et ses grognements des tueurs à têtes de chèvres qui réussissent à sonner faux.
  • Love Will Tear Us Apart de Kenichi Ugana Avis : C’est devant un thriller bien surprenant que l’on se retrouve avec cette étonnante histoire d’amour entre une jeune fille et un tueur qui fait le vide parmi ceux qui s’en prennent à elle. Certains plans sont vraiment de toute beauté et bénéficient d’une mise en scène marquante. L’interprétation est très bonne et cette plongée au cœur de la vie d’une jeune fille se retrouvant souvent au mauvais endroit au mauvais moment marche vraiment bien. Les amateurs de sang et de meurtres seront aussi ravis par l’imagination dont fait preuve le tueur pour éliminer ceux qui le dérange.
  • Monster Calls (A) de J. A. Bayona Avis : Sept années après sa sortie, le film reste toujours aussi efficace et poétique. Il parle avec merveille de la maladie et du deuil et est porté par un casting superbe. On se laisse facilement envoûter par ce récit maîtrisé aux effets visuels toujours aussi formidables qui incorporent quelques passages animés de toute beauté. Si vous n’avez pas eu l’occasion de le regarder, n’hésitez pas à vous pencher dessus.

Vous pouvez en retrouver la critique complète ICI

  • Nature Man (The) de Young-Seok Noh Avis : Deux influenceurs recherchent un homme vivant en pleine nature pour faire une vidéo concernant les fantômes qu’il dit percevoir. Mais leur visite va s’éterniser, ce qui va offrir des situations décalées. Le lieu trouvé est vraiment formidable et le réalisateur utilise les codes de l’horreur pour cette comédie qui peut à tout moment aussi bien basculer dans l’horrifique que dans le burlesque. Si le cœur du récit peut ne pas vraiment convaincre, l’interprétation l’est beaucoup plus.
  • Other Shape (The) de Diego Felipe Guzmán Avis : Ce long métrage d’animation a fait partie de la compétition contre-chant du Festival d’Annecy 2022. On y découvre des humains qui veulent absolument rentrer dans des formes de type Tetris pour être envoyés sur la lune. On va suivre l’un des personnages dans sa quête pour obtenir la forme parfaite. Le film commence très fort et perd un peu de rythme au fur et à mesure de son avancée. Toutefois, son visuel très singulier, son animation colorée et sa réflexion pertinente sur le sens de la vie en fait une œuvre sortant assurément de l’ordinaire.
  • Slash/Back de Nyla Innuksuk Avis : Tourner un film dans le Grand Nord et mettre à l’honneur les Inuits était une très bonne idée, sur le papier. Surtout que l’on suit une bande de filles qui va se retrouver confrontées à une créature venant d’une autre planète qui n’est pas sans faire penser à celle de The Thing. Certains moments sont vraiment sympathiques. Mais une interprétation parfois pas très bonne de la part d’actrices amatrices, un triangle amoureux pas passionnant à regrouper et des dialogues qui auraient mérités d’être un peu plus travaillés gâchent un peu le film. Néanmoins, entre les superbes paysages et cette bande attachante, l’œuvre mérite la peine qu’on la visionne.
  • V/H/S/99 de Maggie Levin, Johannes Roberts, Tyler Macintyre, Flying Lotus, Joseph Winter & Vanessa Winter Avis : Quatrième opus de la saga des V/H/S, on retrouve tout ce qui en fait la qualité. Six réalisateurs proposent des courts métrages horrifiques ayant pour caractéristique de se dérouler en 1999 et mettant en scène des personnages confrontés à de l’horreur. Les récits oscillent entre l’angoisse pure et la comédie bien saignante et font preuve d’imagination et d’inventivité. Si les segments sont un peu inégaux entre eux, leur diversité permet à chacun de se faire plaisir.
  • Wrath Of Becky (The) de Matt Angel & Suzanne Coote Avis : Pas besoin d’avoir vu le premier opus pour comprendre sa suite. Un résumé rapide permet de faire la connaissance du personnage qui a donné son nom à l’œuvre et que l’on va suivre dans sa quête de vengeance barrée et sanglante. Lulu Wilson est plutôt convaincante en jeune fille bien décidée à en découdre avec des masculinistes voulant reprendre le pouvoir aux femmes. Quelques scènes explosives apportent tout son sel à une série B qui devrait ravir les amateurs.
COURTS MÉTRAGES

Hors compétition :

  • Zombie Meteor de Alfonso Fulgencio Avis : Un bien sympathique cours d’animation montrant que même dans l’espace, on n’est pas à l’abri de zombies. Une animation sympathique et des personnages hauts en couleur entraînent le spectateur dans une aventure sortant de l’ordinaire.
  • Gnomes de Ruwan Heggelman Avis : Un excellent court métrage particulièrement efficace montrant la confrontation entre une joggeuse et des gnomes pas si sympathiques que cela. Beaucoup d’imagination, de la violence et de la cruauté et un mélange réussi entre animation en Stop Motion et images en prises de vue réelles.
  • Venus de Mickaël Dusa Avis : Un court visuellement très intéressant avec une magnifique recherche cosmétique. Toutefois, l’intérêt s’émousse vite devant l’absence d’un scénario.
  • NIAN de Michelle Krusiec Avis : Un très bon court métrage reposant sur une créature de la mythologie asiatique, véritable monstre cauchemardesque auquel va être confronté une jeune fille. Un beau travail visuel et une mise en scène intéressante.
  • We Forgot about the Zombies de Chris McInroy Avis : Un cours très drôle qui réussit aussi, avec beaucoup d’imagination, à faire oublier aux spectateurs qu’ils assistent à une apocalypse zombie. Plein d’imagination et de jolies trouvailles visuelles qui fonctionnent bien.
VIDÉOS

Bande annonce :


BIFFF 2023 : Session de Q&A de J.A.Bayona venu présenter A Monster Calls :


BIFFF 2023 : Session de Q&A de Caye Casas venu présenter The Coffee Table :


BIFFF 2023 : Session de Q&A de Young-Seok Noh venu présenter The Nature Man :


BIFFF 2023 : Session de Q&A de Matt Angel et de Suzanne Coote venus présenter The Wrath Of Becky :


Présentation de la nuit du BIFFF :


GALERIE PHOTOS

Invités et ambiance générale :

BIFFF 2023 : invités et ambiance générale


Expositions et boutiques :

BIFFF 2023 : Expositions et boutiques



Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Festival national du film d’animation 2024 : Le (...)
Festival national du film d’animation 2024 : Un programme (...)
BIFFF 2024 : Un programme enthousiasmant
Japan Party et le salon fantastique 2024 : Deux fois plus de (...)
Kinotayo 2023 : Le bilan
Unif’ TV : La fin de la série Il était une fois (...)
Star Trek Adventures : Le kit de démarrage gratuit pour la (...)
Star Trek - Discovery : Sonequa Martin-Green entre passé et (...)
Mon Oni à moi : La bande annonce du film d’un ancien du (...)
Cluedo : Un remake du grand classique du policier maintenant (...)
Priscilla, folle du désert : La suite qu’il nous fallait va (...)
One Punch Man : De nouveaux scénaristes pour mettre les poings (...)
Un jeune chaman : La critique
Notre monde : La critique
The Pickup : Plusieurs blessés sur le tournage du dernier film (...)