Utopiales 2022 : Le lundi 31 octobre

Date : 01 / 11 / 2022 à 08h30
Sources :

Unification


Le public ne désemplit pas pour cette troisième journée des Utopiales offrant un nouveau programme d’une grande richesse.

C’est la fin des projections des cours et des longs métrages en compétition et l’heure de la remise des prix.

Alors que l’un des grands moments de la journée était, évidemment, la rencontre entre l’immense réalisateur japonais Rintarõ et le réalisateur français Marc Caro, sous la modération de l’éclairé Jean-Pierre Dionnet.

Vous pouvez retrouver ci-dessous le palmarès complet de cette édition, un résumé, ainsi que la vidéo, de la rencontre entre ces deux grands Monsieur du cinéma. Ainsi qu’un avis rapide sur les courts et longs métrages que j’ai vu au cours de la journée. En fin d’article, vous trouverez un très beau portfolio d’Emmanuelle Tesseron sur les tables rondes de la journée.

IA

- SITE OFFICIEL

CÉRÉMONIE DE REMISE DES PRIX

Prix extraordinaire des Utopiales est remis à Jean-Pierre Dionnet.
Ce prix récompense un artiste qui a marqué la science-fiction.

Le Prix Utopiales est remis à Floriane Soulas pour Les Oubliés de l’Amas aux éditions Scrineo.
Le jury 2022 est composé de : Sébastien Dislair, Benjamin Le Saux, Céline Pohu, Helena Schoefs et présidé par le bédéaste Merwan Chabane, lauréat du Prix Utopiales BD 2022 pour son album Mécanique Céleste.
Ce prix est doté de 2 000 euros.
Cette année, cinq ouvrages étaient en compétition :
- Vertèbres de Morgane Caussarieu (France), Éd. Au Diable Vauvert
- Subtil Béton du collectif Les Aggloméré.e.s (France), Éd. L’Atalante
- La nuit du faune de Romain Lucazeau (France), Éd. Albin Michel Imaginaire
- Tè Mawon de Michael Roch (France), Éd. La Volte
- Les Oubliés de l’Amas de Floriane Soulas (France), Éd. Scrineo

Prix Utopiales Jeunesse remis à Daniel Mat pour Le troisième exode aux éditions Scrineo.
Le jury est composé de lecteur•rice•s âgé•e•s de 13 à 16 ans : Eden Chevet, Eponine Deniaud Boisleve, Mahamadou Guillon, Ambre Leray, Jules Nouvellon, Margaux Raymond et Lisa Soudanne. Le jury est présidé par Denis E. Savine, traducteur.
Ce prix est doté de 2 000 euros.
Cette année, la sélection comportait cinq ouvrages :
- LX18 de Kamel Benaouda (France), Éd. Gallimard Jeunesse
- Sable bleu d’Yves Grevet (France), Éd. Syros
- Le jardin des chimères de Johan Heliot (France), Éd. Scrineo
- Le troisième exode de Daniel Mat (Suisse), Éd. Scrineo
- L’île de Vincent Villeminot (France), Éd. PKJ

Prix Utopiales BD 2022 remis à Elene Usdin pour René•e aux bois dormants aux éditions Sarbacane.

Mention spéciale Utopiales BD 2022 remis à Léa Murawiec pour Le Grand Vide aux éditions 2024.

En partenariat avec Les Utopiales, la Bibliothèque municipale de Nantes a reconduit son club de lecteur•rice•s de bande dessinée de science-fiction afin de décerner le Prix Utopiales BD, doté de 2000 euros, qui récompense la meilleure bande dessinée de science-fiction de l’année en cours. Le jury de ce Prix est présidé par Mathieu Bablet, lauréat du lauréat du Prix
Utopiales BD 2021.
La sélection 2022 comportait cinq ouvrages :
- R.U.R. Le soulèvement des robots de Katerina Cupová, d’après l’oeuvre de Karel
Čapek (République Tchèque), Éd. Glénat
- Goldorak de Dorison, Bajram, Cossu,Sentenac et Guillo, d’après l’oeuvre de Gō Nagai
(France), Éd. Kana
- Immonde ! d’Elizabeth Holleville (France), Éd. Glénat
- VilleVermine. Le tombeau du géant (3/3) de Julien Lambert (France), Éd. Sarbacane
- Le Grand Vide de Léa Murawiec (France), Éd. 2024
- René•e aux bois dormants d’Elene Usdin (France), Éd. Sarbacane

Prix Julia Verlanger (prix hébergé par Les Utopiales) remis à P. Djèlí Clark pour le roman Ring Shout : Cantique rituel, Éd. L’Atalante (traduit par Mathilde Montier)
Le prix Julia Verlanger récompense chaque année aux Utopiales un roman fantastique ou de science-fiction dans la lignée des romans de l’autrice Julia Verlanger. Doté, le prix fut fondé par son époux Jean-Pierre Verlanger à sa mémoire.
Réunissant un jury d’écrivains et de spécialistes de la littérature de l’Imaginaire, il est piloté par la Fondation de France.
Le jury était présidé par Sara Doke et constitué de Sylvie Lainé, Marie Vincent et François Manson.
Les finalistes étaient :
- Ring Shout : Cantique rituel de P. Djèlí Clark, Éd. L’Atalante (traduit par Mathilde Montier)
- Le serpent (la maison des jeux) de Claire North, Éd. Le Bélial (traduit par Michel Pagel)
- Le livre de Koli / Les épreuves de Koli de M.R. Carey, Éd. L’Atalante (traduit par Patrick
Couton)
- Tè Mawon de Michael Roch, Éd. la Volte
- Les libraires gauchers de Londres de Garth Dix, Éd. Leha (traduit par Florence Bury) - Meute de Karine Rennberg, Éd. ActuSF

Prix du jury de la compétition internationale du long métrage remis à Alberto Vázquez pour Viking
Jury 2022 : Grégoire Colin (Acteur), David Defendi (Romancier et scénariste), Pablo Pauly (Acteur), Lucie Poulet (Chercheuse à l’Institut Pascal), Bruno Sampe (Réalisateur).

Mention spéciale du jury de la compétition internationale du long métrage remis à Alberto Vázquez pour Unicorn Wars

* Prix du public de la compétition internationale du long métrage remis à Toby Genkel & Florian Westermann pour Maurice le fabuleux

Prix du jury de la compétition internationale du court métrage remis à Patrik Eklund pour Finito
Jury 2022 : Pauline Baduel (Journaliste), Clémentine Hougue (Docteure en Littératures comparées et chercheuse, Norscq (Musicien), Denis van Waerebeke (Réalisateur), Alexander Weinstein (Auteur).

Mention spéciale du jury de la compétition internationale du court métrage remis à New Babylon pour Gideon van der Steldt

Prix du public de la compétition internationale du court métrage remis à Patrik Eklund pour Finito

Prix Canal + de la compétition internationale du court métrage remis à Patrik Eklund pour Finito
La chaîne CANAL+ fait l’acquisition du court-métrage récompensé.

AU SEUIL DES CITÉS MOUVANTES

Avec : Rintarō et Marc Caro. Modération : Jean-Pierre Dionnet
Depuis Metropolis, la ville, personnage majeur, enjeu récurrent et décor indispensable, est un topos de science-fiction par excellence. Qu’on y pénètre subrepticement ou qu’on la fuie, elle se pare d’acier ou se cache au plus profond des forêts. Et surtout se tapit dans l’inconscient des artistes qui la rêvent...

Avis : Qu’il s’agisse de La cité des enfants perdus ou de Metropolis, les deux réalisateurs Marc Caro et Rintarō reviennent sur la manière dont ils ont conçu ces villes emblématiques de la cinématographie.

On apprend de très nombreuses anecdotes à travers cette discussion menée par un Jean-Pierre Dionnet particulièrement enthousiaste.

C’est toutefois lorsqu’ils s’éloignent un peu de la thématique principale que les trois créateurs s’expriment avec encore plus d’aisance.

Quant à leur vision sur des cités mouvantes, issue de la référence à la série de romans Mécaniques fatales (Mortal Engines) de Philip Reeve, elle est particulièrement intéressante et vraiment forte visuellement.

Vous pouvez retrouver ci-dessous la vidéo reprenant l’intégralité de la conférence.


COURT MÉTRAGE SESSION 4

Cette quatrième et dernière session de court métrage était assez moyenne, malgré les différentes propositions des réalisateurs.

Red Gaia Udesh Chetty - États-Unis | Afrique du Sud - 2022 - 13’
Seul sur la planète rouge mourante, parmi les ruines de la civilisation humaine, un dernier androïde garde désespérément les ultimes essences de la vie.

Avis : Red Gaia est un très beau court en 3D proposant une version originale de la renaissance d’un monde. La jolie musique accompagne les errances du personnage principal s’interrogeant sur son existence, tout en découvrant les vestiges du passé de notre civilisation.

Orientation Evan Woolery - États-Unis - 2021 - 5’
La valeur nette volatile et l’électrocardiogramme d’un homme riche se déroulent jusqu’au moment de sa mort. Tout de sa vie s’annule. Qu’est-ce qui nous attend dans l’au-delà ?

Avis : Orientation est un court efficace montrant un individu se retrouvant dans un bien étrange lieu. L’ambiance et le travail sur l’ombre et la lumière sont vraiment intéressants.

La machine d’Alex Mael le Mée - France - 2022 - 25’
Alex est la seule fille de sa promo de BTS « biomécanique automobile ». Pour son examen de diplôme, elle a choisi de construire un moteur en chair artificielle…

Avis : La machine d’Alex repose sur une idée vraiment originale de moteur en partie biologique. Si l’histoire peut ne pas emporter l’adhésion, les parties biologiques des machines sont particulièrement bien réalisées.

Drifter Joost Jansen - Pays-Bas- 2022 - 15’
Détaché de sa station spatiale, emporté dans une dérive à travers l’univers, libéré du temps et de l’espace, Drifter est confronté au vide et plonge dans l’inconnu, à la recherche de la liberté ultime.

Avis : Drifter est un petit film d’animation revenant sur l’étonnant voyage d’un homme en quête de liberté. Certaines images sont vraiment agréables, mais l’œuvre n’est pas toujours convaincante.

Megalomania Eun-Seo Kim - Corée du Sud - 2021 - 6’30
Le personnage principal a été hospitalisé pour avoir tenté de faire un choix extrême. En lisant son journal d’enfance dans la chambre d’hôpital, il est aspiré dans son monde délirant.

Avis : Megalomania est un cours d’animation présentant un enchaînement de situations différentes. Sans vraiment d’histoire, il est plutôt l’étalage technique de passages dessinés.

Fieldtrip Paul Arion & Soren Bendt Aaboe Pedersen - Grande Bretagne - 2022 - 21’
Un homme à l’intérieur d’une combinaison spatiale robotique AI doit naviguer à travers son propre champ de mines.

Avis : Fieldtrip est un cours intéressant sur la manière dont une société donne une retraite bien méritée à ceux qui ont travaillé pour elle sur une autre planète.

This Wild Abyss Thomas Mendolia - États-Unis - 2022 - 22’30
Ancien cow-boy devenu concierge, Milt Humason noue une amitié improbable avec l’astronome Hubble et l’assiste dans ses travaux d’observation. Un tandem qui découvre que l’univers est en expansion…

Avis : This Wild Abyss est un bon court reposant sur la vie d’un muletier qui a fini par devenir un assistant de Hubble et qui a offert une grande révélation au monde de l’astrophysique.

VIKING

De Stéphane Lafleur - Canada - 2022 - 103’

Une équipe de recherche comportementale tente de reproduire les expériences de la première mission habitée vers Mars. Seulement rien ne se passe comme prévu. Mais peut-on prévoir l’imprévisible…

Avis : Viking déploie une idée particulièrement originale et globalement bien traitée, souvent d’une façon amusante et décalée. En effet, afin de gérer au mieux les tensions dans l’équipe d’astronautes envoyés sur mars, leurs doubles émotionnels sont recrutés afin d’identifier les problèmes potentiels.

Les situations sont d’autant plus drôles, que ces derniers vivent en autarcie dans un étrange lieu et miment le fonctionnement et la vie des véritables astronautes dont ils sont la doublure.

Le long métrage a remporté le prix du jury de la compétition.

UNICORN WARS

De Alberto Vázquez - Espagne | France - 2022 - 91’

Comme chacun le sait, c’est une vérité écrite dans le grand livre sacré : au royaume des petits ours, l’ennemi a toujours été la licorne.
Célestin a été élevé dans cette idée : il a soif de sang. Quant à Dodu, il préfère les câlins. Quittant le camp d’entraînement, ces deux frères, accompagnés des recrues inexpérimentées de leur unité commando, s’apprêtent à livrer bataille.

Avis : Après son premier long métrage extrêmement remarqué, Psiconautas, Alberto Vázquez fait une nouvelle proposition encore plus étonnante. En effet, des gentils oursons sont en guerre contre les licornes vivant dans la forêt jouxtant leur pays et le spectateur va suivre une escouade s’enfonçant dans celle-ci. L’œuvre est extrêmement violente, malgré ses couleurs chaleureuses et s’adresse à un public d’un certain âge. Extrêmement caustique, très gore, sans pitié, et bénéficiant d’une animation de toute beauté, le récit est particulièrement plaisant à découvrir.

INU-OH

De Masaaki Yuasa - Japon - 2021 - 98’

Dans le Japon du 15e siècle, Tomona, un joueur de biwa aveugle, rencontre Ino-Oh, un jeune garçon difforme, masqué et danseur virtuose.
Désormais inséparables, ils forment un duo extraordinaire, captivant le public lors d’incroyables prestations…

Avis : Masaaki Yuasa est l’un des plus grands réalisateurs d’animation japonaise actuel. Il fait toujours des propositions surprenantes et offre des mises en scène sortant de l’ordinaire. Son dernier long métrage est un chef d’œuvre qui entraîne le spectateur dans l’histoire parfois sombre du Japon médiéval. La bande originale est somptueuse et se marie parfaitement avec la couleur exacerbée qu’il emploi porté par un récit passionnant qui se déploie dans un film musical explosant les codes entre fantastique, histoire, violence et amitié hors norme. Du grand art !

© Marc-Antoine Mathieu


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