Les Goûts et les couleurs : La critique

 Date de sortie : 22/06/2022
 Titre original : Les Goûts et les couleurs
 Durée du film : 1 h 50
 Réalisateur : Michel Leclerc
 Scénariste : Michel Leclerc
 Interprètes : Rebecca Marder, Félix Moati, Judith Chemla, Philippe Rebbot, Eye Haïdara, Artus, Baya Kasmi

On se retrouve devant une sympathique comédie française avec ce Les goûts et les couleurs qui est bien réussi.

Le scénario du réalisateur Michel Leclerc présente une jeune femme qui fait une collaboration avec une ancienne star de la chanson. Suite à la disparition de cette dernière, elle va essayer de convaincre son ayant droit de sortir leurs nouveaux titres.

L’œuvre joue beaucoup sur une certaine nostalgie du passé avec cette artiste que beaucoup ont oublié. Le milieu de la musique et de la distribution est très bien étudié. Et cette immersion au cœur du système actuel de vedettariat est intelligemment brossée.

Le film de Michel Leclerc est vraiment touchant dans sa première partie et propose un certain suspense dans sa dernière. Il y a néanmoins une perte de rythme au milieu du récit qui fait parfois un peu décrocher l’attention. D’autant qu’il se focalise plus sur le rapprochement des deux protagonistes principaux, que cela prend du temps et est beaucoup moins intéressant que le reste de l’histoire.

Le travail sur la musique est formidable. Celle-ci reste d’ailleurs longtemps en mémoire et la composition de Jérôme Bensoussan et de David Gubitsch vaut franchement la peine d’être écouté.

Un très beau travail sur les décors a aussi été fait avec notamment l’appartement de la chanteuse qui a une personnalité en lui-même. La belle photographie de Pierre Dejon met impeccablement en valeur les différents lieux où se déroule le récit, dont la petite ville où vit le descendant de la chanteuse et la péniche servant de maison à la jeune artiste.

L’interprétation est très bonne. Rebecca Marder est magnifique en jeune femme pleine de détermination et d’idéologie. Félix Moati est fort juste en homme s’intéressant peu à la musique et qui ne voit pas forcément les chansons du même regard que la jeune femme. Judith Chemla fait une apparition saisissante en ancienne star. Cette dernière a une très grande présence et les clips et extraits la mettant en scène sur certains de ses tubes du passé sont particulièrement saisissants. Philippe Rebbot est excellent en agent de la jeune artiste.

Les goûts et les couleurs est une bonne comédie douce-amère qui bénéficie d’une merveilleuse composition. Avec une histoire utilisant très bien la nostalgie et proposant une critique bien vue du système actuel du milieu de la musique, une belle mise en scène et un formidable trio de comédiens, l’œuvre est une jolie réflexion sur la célébrité, l’amour et la musique qui entraîne facilement le spectateur au rythme de ses mélodies parfois surannées.

Étonnant et délicat.

Marcia, jeune chanteuse passionnée, enregistre un album avec son idole Daredjane, icône rock des années 1970, qui disparait soudainement. Pour sortir leur album, elle doit convaincre l’ayant-droit de Daredjane, Anthony, placier sur le marché d’une petite ville, qui n’a jamais aimé sa lointaine parente et encore moins sa musique. Entre le bon et le mauvais goût, le populaire et le chic, la sincérité et le mensonge, leurs deux mondes s’affrontent. À moins que l’amour, bien sûr...

 Photographie : Pierre Dejon
 Montage : Annette Dutertre
 Musique : Jérôme Bensoussan, David Gubitsch
 Costumes : Alexia Crisp-Jones
 Décors : Pascale Consigny, David Vinez
 Producteur : Isabelle Grellat Doublet pour Mandarin Films
 Distributeur : Pyramide Distribution

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