Amazing Stories : Review 1.02 The Heat

J’avais loupé un truc : les show runners d’Amazing Stories ne sont autres qu’Edward Kitsis et Adam Horowitz à qui l’on doit Lost et Once Upon a Time. Je les avais croisés lors d’une ’wrap party’ de OUAT à Vancouver et ils m’avaient surprise par leur geekiness et leur humilité bienveillante. Mais il est difficile de connaître quelqu’un juste parce qu’on a écouté son discours et bu un verre à trois mètres de lui... Ce qui est évident - et j’imagine que c’est pour cela que Spielberg leur a donné la main sur Amazing Stories - c’est que le surnaturel est leur genre de prédilection.

The Heat est un titre à tiroir (’double-entendre’ comme disent les anglos) qui nous annonce de ’la chaleur’ (et pas celle de la météo) mais en sous-texte, car un ’heat’ dans le vocabulaire sportif, c’est une série, c’est à dire un groupe d’athlètes qui participent à des qualifications ou à des éliminatoires. Élèves de terminale, Tuka (Hailey Kilgore) et Sterling (E’myri Crutchfield) font partie de l’équipe d’athlétisme de leur lycée et préparent assidûment leur prochaine compétition. Pour elles, l’enjeu est de taille : si leur talent leur permet d’être repérées par des recruteurs, elles pourront obtenir des bourses universitaires et poursuivre leurs études, ce qui ne serait pas possible autrement. Alors elles courent vite - très vite - et s’entraînent dès qu’elles le peuvent dans les rues de leur quartier défavorisé, en prenant parfois quelques risques. Tuka l’emporte systématiquement sur Sterling mais cela ne les empêche pas de rester les meilleures amies du monde et elles ne peuvent se passer l’une de l’autre. Et puis c’est l’accident : Tuka est renversée par une voiture et se retrouve à l’état de fantôme. En assistant à son propre enterrement, elle comprend qu’elle a perdu la vie mais n’arrive pas à s’expliquer pourquoi elle traîne toujours sur Terre. Un skater qui a subi un sort identique la met sur une piste : il pense qu’il n’est pas encore ’parti’ car il doit accomplir une mission qu’il n’a toujours pas identifiée. Tuka ne doute pas que sa mission à elle concerne son amie, et elle va tout faire pour entrer en contact avec Sterling qui erre comme une âme en peine dans le monde des vivants.

Resucée de Ghost, Ghost Whisperer et autres Always (eh oui, Spielberg...), The Heat est un joli petit conte qui aborde - entre autres - un thème fascinant : la possibilité d’une vie après la mort.
Au contraire de l’épisode précédent, la mise en scène est dynamique, parfois même originale et - si vous arrivez à supporter les dix premières minutes un peu laborieuses - vous devriez passer un bon moment. Au delà de l’aspect surnaturel de l’histoire, l’épisode s’articule autour de la relation entre les deux jeunes femmes qui est traitée sans trop forcer sur les clichés habituels du monde des ados. On sent fortement la volonté de la scénariste de faire passer quelques petits messages dans la tendance du moment, usant de cette ouverture d’esprit dont Hollywood doit faire preuve pour ne pas être en décalage avec la société actuelle. Et pour faire un clin d’oeil à OUAT sous forme d’Easter egg, elle se fend même d’une petite référence à un grand classique de Perrault/Grimm. Un autre ’chick episode’ - si je peux me permettre ce néologisme - pour cette anthologie qui va peut-être, je l’espère, finir par me surprendre...

 Episode : 1.02
 Titre  : The Heat
 Date de première diffusion : 13 mars 2020 (Apple TV+)
 Réalisateur : Sylvain White
 Scénariste : Chinaka Hodge

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