L’Appel de la forêt : Rencontre avec Omar Sy, un français heureux à Hollywood

Date : 19 / 02 / 2020 à 11h15
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On aurait pu imaginer qu’Omar Sy allait avoir un rôle très secondaire dans L’appel de la forêt et pourtant, en interprétant Perrault, l’un des maîtres du chien Buck, le véritable héros du film, il occupe un rôle pivot qui lui sied merveilleusement et qui continue d’enrichir formidablement sa carrière américaine. Cette rencontre était donc l’occasion de lui demander la vision qu’il avait du film et de faire un point avec lui sur son évolution en tant que comédien. L’acteur s’est ainsi montré généreux en anecdotes et entre deux vannes bien placées, n’a pas manqué d’étoffer son propos par des propos témoignant d’une grande finesse allant à l’encontre de l’image qu’on aurait pu se faire de lui.

Perrault, que joue Omar Sy joue dans le film est un Canadien francophone. Généralement, aux Etats-Unis, on l’engage pour des rôles où " il doit avoir un visage un peu plus fermé ", mais c’est le film Intouchables qui a donné envie à Ervin Stoff, le producteur, de faire appel à lui pour ce rôle. Il lui a dit qu’ " il y avait quelque chose dans son sourire qu’il voulait pour Buck, car il fallait à ce dernier un premier ami bienveillant en dehors de la maison qu’il a quitté ".

Dans la vraie vie, Omar Sy a deux Buck : Shy un Cane Corso et Echo un American Staff et il souhaite à tout le monde d’en avoir. Pour lui, " Buck pourrait en fait être un frère, un ami, une copine, une chérie ou même ce loup qui apparaît à Buck et qui symbolise l’instinct et qui le guide ". Le film montre, entre autres, selon lui " l’importance d’écouter davantage cette petite voix dans notre tête qui nous dit quoi faire ". D’ailleurs, Omar Sy avoue " n’être qu’instinct " et a " l’impression que ce qui lui arrive n’est le fruit que de la chance ou du hasard ". Tout ce qu’il a fait, il " l’a fait par instinct, car il n’a pas les codes pour être là où il est aujourd’hui ". Il y a aussi " des rencontres et les choses qu’on lui a montré qui l’ont fait progressé " et c’est seulement après que ce sont greffé la technique.

L’acteur nous a révèle que le film a été tourné dans des canyons aux environs de Los Angeles au mois de février. Il n’y avait pas de montagnes enneigées, mais une montagne marron à côté de laquelle a été dressé un immense fond bleu. Le temps était un peu sec et s’il y a eu de la fausse neige synthétique un peu irritante pour la gorge, tous les matins, des camions venaient en fait apporter de la neige dans des décors représentant les villes américaines du 19ème siècle.

Omar Sy a rendu hommage à Terry Notary, un ancien gymnaste qui a travaillé notamment sur La Planète des singes et qui interprète Buck. S’il y a des moments où il a joué avec des balles de tennis, Omar Sy a joué face lui pour toutes les scènes où il y avait de l’interaction et de l’émotion. Omar Sy pense qu’il faut ce qu’il appelle " un enthousiasme enfantin " pour raconter ce genre de films. En effet, " caresser et parler à un adulte de cinquante balais avec des béquilles en fer attachées aux mains, comme si c’était un chien, demande à ce que tout le monde y croit à fond et soit dans le même délire, car sinon le mec derrière la caméra se mettrait à la faire tremble en rigolant ". Il adore faire des films aux États-Unis pour cette raison : toute l’équipe technique s’investie très sérieusement dans quelque chose qui aux yeux de ses enfants paraît complètement dingue. Il a été super heureux en découvrant le film, de faire connaissance avec Buck, qu’il ne connaissait pas en vrai !

Le paradoxe du film est qu’Omar Sy a davantage travaillé sur ce film avec le directeur de la photographie Janusz Kaminski, chef opérateur attitré de Steven Spielberg, qu’avec Harrison Ford. En effet, Kaminski était sur le tournage chaque jour avec son grain de folie, mais surtout toute son expérience pour guider les acteurs et apporter une voix complémentaire à celle du réalisateur. À l’opposée de la plupart des chef-opérateurs, il s’est montré très loquace en expliquant toujours aux acteurs les choix techniques mis en place. En plus, il s’est montré très drôle à tel point qu’Omar Sy a même fait une liste de toutes ses citations et a établi une véritable connexion avec lui.

Omar Sy n’a travaillé que deux jours avec Harrison Ford, mais c’était suffisamment pour le mettre dans un état d’excitation intense. En grand fan de Star Wars, pouvoir juste lui serrer la main et savoir qu’il savait maintenant comment il s’appelle est une grande fierté, même s’ils ont en fait échangé très peu.

Il se demande " quelle va être l’adhésion des spectateurs " quant au contenu du film qui mêle le message écologique et rejet du capitalisme. Il avoue ne pas trop s’y connaître en écologie, mais il avoue être frappé par l’évolution de certaines choses. Le trajet de Buck est pour lui une allégorie " de la recherche de l’équilibre que nous devons faire entre le retour à la nature, essentiel à notre bien-être, et en même temps la continuation de l’évolution technologique ".

D’ailleurs pour lui, Buck est en fait " un enfant a qui on a appris des choses qui ne fonctionnent pas forcément et qui doit s’adapter jusqu’à devenir un homme. Au final le vrai guide n’est pas ce que lui a appris ses parents ou la société, mais son instinct, car la réponse en est lui ".

Omar Sy se dit ouvert à tous les projets américains qui lui sont proposés et il " trouve très intéressant de découvrir dans quoi l’imaginaire des scénaristes, producteurs ou réalisateurs le projette ".

Le comédien avoue que le cinéma américain a de l’avance, notamment en termes d’effets spéciaux, car il y a davantage d’argent. Cependant, il tient à évoquer Le Chant du Loup et Le Prince oublié dans lesquels il joue et affirme que " le cinéma français tient la barre en terme de qualité grâce à son ambition ". Il est convaincu que " lorsqu’on y croit et qu’on y met les moyens sans pour autant mettre autant d’argent que les Américains, nous sommes capables de faire de très, très bons films qui s’exportent bien ". Il se décrit comme " un ambassadeur de cette façon de faire " et " espère faire un film français ambitieux de ce type par an ".

Pour conclure, Omar Sy a rappelé à quel point " il était fier d’avoir son nom sur l’affiche du film aux côtés d’Harrison Ford " et qu’ " il y voit une proposition de voyage aussi pertinente que celles d’Un Prince oublié ou du Chant du Loup ". " Son envie de s’amuser et de proposer des choses modernes continuera avec Arsène Lupin " et s’il " est conscient qu’il peut se planter, il sait aussi que cela peut marcher ". C’est tout le mal qu’on lui souhaite !




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