1917 : La critique

Date : 12 / 01 / 2020 à 12h45
Sources :

Unification


1917 est un très bon film de guerre, revenant sur celle de 14-18 dans les tranchées françaises, bien qu’il suive des soldats anglais.

Le scénario de Sam Mendes et de Krysty Wilson-Cairns se focalise sur deux soldats envoyés sur l’avant des lignes. Ces derniers ont moins d’une journée pour atteindre le front afin d’arrêter un assaut qui ferait tomber les hommes dans un piège. L’histoire suit de près les deux hommes à travers leur périple au milieu des tranchées et d’une région de France dévastée par les bombardements et 3 ans de guerre.

Le film de Sam Mendes est une vraie prouesse technique, donnant vraiment l’impression d’assister à un long plan-séquence de deux heures dans lequel la caméra tourne autour des deux protagonistes, menant le spectateur au plus près des épreuves qu’ils traversent.

La maestria de la mise en scène permet pratiquement de se retrouver dans la peau d’un de ses hommes, d’arpenter les tranchées, de s’immiscer sur la zone entre les deux armées sur lesquels elles s’affrontent, ou de traverser village dévasté, forêt profonde ou lieu où la guerre est omniprésente. C’est d’ailleurs cette immersion complète, liée à une immense prouesse technique et des montages extrêmement précis donnant l’impression qu’il n’y a pas de coupures dans ce que la caméra montre, qui transforme ce film de guerre intimiste en spectacle impressionnant.

Les images de Roger Deakins sont vraiment spectaculaires et accompagnent très bien une mise en scène souvent intimiste, décrivant généralement les actes fait par les jeunes soldats. Car s’il s’agit d’un film de guerre, en dehors de certaines séquences, c’est vraiment l’immersion au cœur de la vie d’un soldat qui est montrée. Et cette journée est effectivement riche en rebondissements et situations tendues et anxiogènes.

D’autant que l’importance extrême de la mission, et sa durée limitée, font planer un compte à rebours de plus en plus haletant sur une intrigue non seulement palpitante, mais aussi particulièrement émouvante.

Les comédiens sont vraiment très bons. Dean-Charles Chapman est attachant en soldat prenant sa mission à cœur. George MacKay crève l’écran en homme près à tout pour mener sa mission à bien. Les deux hommes permettent de mettre un visage sur des soldats anonymes qui ont subi tant d’épreuves dans la grande guerre qui a tué des millions de personnes dans les tranchées. Il faut aussi noter le petit rôle marquant de Benedict Cumberbatch en colonel que doit trouver les deux hommes.

Le travail sur les décors de Dennis Gassner est très impressionnant. On a vraiment l’impression de courir dans des tranchées ou de traverser des paysages dévastés. Les intérieurs détruits et les zones d’hébergement des soldats sont criants de vérité.

Les costumes de Jacqueline Durran sont aussi très travaillés. Ils permettent complètement de se retrouver projeté au siècle précédent au milieu d’un conflit terrible. Bien qu’on puisse reprocher à ces derniers d’être un peu trop propres et présentables, ce qui n’était pas le cas après trois ans de guerre dans laquelle les soldats n’avaient parfois eu qu’un seul uniforme lors de leur engagement.

1917 est un grand film, visuellement éblouissant et émotionnellement très puissant. Avec une mise en scène millimétrée, des acteurs captivants est une magistrale démonstration de l’absurdité de la Première guerre mondiale et de ses assauts ne menant à pas grand-chose, le long métrage de Sam Mendes est non seulement une très belle histoire d’homme, de courage et de volonté, mais aussi un fort bon rappel du non-sens de la guerre.

Le long métrage à d’ailleurs obtenu deux Golden Globes 2020, ceux de meilleur film dramatique et de meilleur réalisateur.

Incroyable et immersif.

IA

Sans surprise, 1917 est une véritable claque technique qui flattera l’œil des cinéphiles et du grand public. Fort d’une filmographie à la fois exigeante et hétéroclite, Sam Mendes s’aventure donc dans ce genre qui ne manque pourtant pas de chef-d’œuvres, à savoir le film de guerre. Mais comment proposer quelque chose qui soit suffisamment différenciant pour donner envie au public d’aller le voir dans les salles ?

Auréolé du succès public et critique stratosphérique de Skyfall et malgré la demi-réussite de Spectre, le réalisateur anglais a ainsi obtenu tout le budget nécessaire pour réaliser un pari fou : celui de raconter en quasi-temps réel un récit se déroulant dans les tranchées françaises de la Première Guerre mondiale. Ainsi, 1917 est composé de deux uniques plans-séquences. Hormis une coupure franche et visible justifiée par une péripétie arrivant au protagoniste principal, tout le reste du film semble ne souffrir d’aucune interruption visible à l’œil nue. Les fans de faux-raccords prendront sans aucun doute un plaisir sadique de rechercher les moments où la technique n’aura pas réussi à masquer les coupes, mais il serait injuste de limiter 1917 à sa prouesse technique aussi incroyable soit-elle. En effet, l’émotion parvient sans difficulté à prendre le dessus sur la fluidité de la mise en scène qui est loin de s’apparenter à celle d’un jeu vidéo à la troisième personne, où la caméra se contente d’être derrière le personnage joué par le joueur.

En effet, lorsque les soldats sont frappés par l’horreur de la guerre, la caméra sait se mettre au plus près d’eux pour nous faire ressentir toute leur souffrance. Tout comme elle sait prendre de la hauteur pour nous montrer l’immensité des tranchées ou des villages ravagés par les affrontements. Les décors sont tout simplement gigantesques et impressionnent par leur parfaite utilisation. Là où la mise en scène de Menses fait particulièrement mouche, c’est lors des scènes de guérilla urbaine pourvues d’une immersivité et d’une lisibilité hors-normes qui renverront les plus cinéphiles au plan-séquence mythique final vu dans Les fils de l’homme. Le directeur de la photographie Roger Deakins, connu entre autres pour sa collaboration avec Denis Villeneuve, a fait un travail extraordinaire en insufflant au film une luminosité permettant d’obtenir des scènes d’une beauté époustouflante.

Pour résumer notre sentiment global à l’issue de la projection, on a jamais vu quelque chose d’aussi immersif depuis Il faut sauver le soldat Ryan. S’il y a un défaut que l’on peut reprocher au film c’est son intrigue basique, consistant à faire aller nos héros d’un point A à un point B, mais l’intrigue parvient à nous fournir suffisamment d’émotions fortes et de péripéties pour qu’on ait pas vraiment le temps de s’ennuyer. De plus, voir un film regroupant toute la fine fleur des acteurs anglais (Colin Firth, Mark Strong, Andrew Scott, Richard Madden et Benedict Cumberbatch) même dans des tout petits rôles est un plaisir qui ne se refuse pas. Pour finir, il serait injuste de ne pas s’enthousiasmer pour George MacKay, déjà très bon dans le subversif Captain Fantastic avec Viggo Mortensen et qui parvient parfaitement à porter sur ses épaules un rôle principal qu’on imagine bardé de contraintes techniques en tous genres.

Vous l’aurez compris, 1917 est un film qui fera date et que nous vous invitons à découvrir sur le plus grand écran possible lors de sa sortie, pour profiter de son épatant visuel. Sans aucun doute possible, un film majeur qui ne manquera pas de gagner en aura avec le temps !

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SYNOPSIS

Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 59
- Titre original : 1917
- Date de sortie : 15/01/2020
- Réalisateur : Sam Mendes
- Scénariste : Sam Mendes, Krysty Wilson-Cairns
- Interprètes : George MacKay, Dean-Charles Chapman, Mark Strong, Andrew Scott, Richard Madden, Colin Firth, Benedict Cumberbatch, Daniel Mays
- Photographie : Roger Deakins
- Montage : Lee Smith
- Musique : Thomas Newman
- Costumes : Jacqueline Durran
- Décors : Dennis Gassner
- Producteur : Sam Mendes, Peppa Harris, Jayne-Ann Tenggren, Callum McDougall, Brian Oliver pour Neal Street Productions, Amblin Entertainment, DreamWorks Pictures, New Republic Pictures
- Distributeur : Universal Pictures International France

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

1917



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