Comic Con Paris - Louis Leterrier : Quand on dit oui, cela veut dire peut être...

Date : 26 / 10 / 2015 à 13h10

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Parrain de l’édition 2015, à tout Seigneur tout honneur, c’est Louis Leterrier qui a ouvert les panels de la Comic Con Paris. Destin et anecdotes d’un réalisateur passionnant...

Première grande participation à un grand film américain, Louis Leterrier a été stagiaire sur le Alien Resurrection de Jean Pierre Jeunet. Au départ assez éloigné du tournage, il a été remarqué par Jeunet, le jour où il a dépanné la production en téléchargeant un codec pour faire fonctionner un système AVID. Sur cette expérience, et accessoirement sur la plupart de ses films, il considère que les studios demandent toujours à un moment au réalisateur un film diamétralement opposé à la raison pour laquelle ils l’ont engagé. D’ailleurs quand quelqu’un à Hollywood vous dit oui, il faut comprendre peut-être. Et bien entendu si on vous dit peut-être, il faut entendre non.

Sur Le Transporteur, le film devait être dirigé par le réalisateur hongkongais Corey Yuen, Leterrier étant premier assistant réalisateur. Yuen est arrivé totalement crevé sur le tournage, dans l’incapacité de tourner. Il a demandé à Leterrier de commencer à tourner sans lui. Petit à petit, Il a pris en charge l’intégralité du tournage, sauf les scènes de combat toujours dévolu à Yuen, jusqu’à devenir co-réalisateur du film. Son angoisse, celui de faire un film à la Jean-Claude Van Damme !

Après Danny The Dog et Le Transporteur 2, Louis Leterrier décide de s’installer aux USA. C’est là qu’il commence une campagne de séduction de Marvel en pitchant pour Iron Man. Au bout d’un moment, sans nouvelles, il décide de revenir en France et de s’acheter un appartement à Paris. Le jour de son installation, coup de fil de Marvel qui lui demande de réaliser, à sa grande surprise, le second Hulk. Le premier choix de Leterrier pour interpréter Banner était son ami Mark Ruffalo. Refus catégorique de Marvel, Ruffalo n’étant pas assez connu, c’est donc Edward Norton qui hérite du rôle. Le tournage fut difficile tant l’acteur, réputé difficile, n’a pas démenti sa réputation...

Le summum fut bien entendu atteint avec la production du Choc des Titans. Engagé sur le projet, une de ses premières idées a été de contacter Ray Harryhausen, le concepteur des effets spéciaux du film de 1981. Cris étranglés de la Warner qui était en procès avec lui et qui a intimé à Leterrier de ne plus lui adresser la parole. Il avait engagé au départ pour écrire le scénario Lawrence Kasdan (Star Wars) et D. B. Weiss (Game of Thrones), tout ça pour les voir virer au profit d’autres scénaristes. Sam Worthington n’était pas non plus son choix d’acteur. Sympathique au départ, il s’est aussi révélé difficile à diriger.

Et le pompon a bien entendu été la conversion en 3D du film. Avatar venait de sortir et le succès immense du film a convaincu Warner de procéder au gonflage en 3D du film qui avait été tourné en 2D. A 3 mois de la sortie du film, le studio a décidé de procéder à un test sur 20 plans. C’est ahuri que le réalisateur a découvert le résultat qui était immonde. Leterrier a dit à Warner que c’était une catastrophe totale. Bien entendu le studio est passé outre son avis en engageant des gens qui n’y connaissaient rien avec le résultat qu’on connait.

C’est avec un gout amer en bouche qu’il a décidé ensuite de prendre son temps pour trouver le bon projet afin de ne pas revivre ses dernières expériences. C’est comme ça qu’il a trouvé un film que personne ne voulait réaliser... Insaisissables. A noter que sur le second film, Leterrier est producteur associé et a tourné 2-3 scènes de seconde équipe. Pour le troisième, il sera producteur.

Il n’est pas contre les suites, d’ailleurs il a failli se retrouver sur un Fast & Furious. Il envisage de revenir tourner en France. Ce ne sera pas malheureusement pas le cas pour l’adaptation live de la bande dessinée Blacksad. D’abord projet français, celui ci sera en définitive tourné aux USA.