Star Wars - The Mandalorian : Critique 3.05 Le Pirate

 Date de diffusion : 29/03/2023
 Plateforme de diffusion : Disney+
 Épisodes : Chapitre 21 - Le Pirate
 Réalisateur : Peter Ramsey
 Création : Jon Favreau
 Scénariste : Jon Favreau, Noah Kloor, Dave Filoni
 Interprètes : Pedro Pascal, Carl Weathers, Katee Sackhoff

Peut-on réellement se contenter de ce type d’épisodes ? Nous venons d’assister à quarante grosses minutes d’actions insignifiantes, le tout enrobé dans des références obscures et inintéressantes.

Heureusement que la conclusion sauve quelque peu l’intérêt de ce Chapitre 21 : Le Pirate. The Mandalorian ne serait-il pas en train de décliner vers le Livre de Boba Fett progressivement ?

Scénario magique et carton patte

Nevarro est en danger. Les pirates n’ont pas oublié l’affront et viennent conquérir la bourgade de force. On retrouve alors Carson Teva, ce soldat de la Nouvelle République aperçu lors de quatre épisodes, qui reçoit l’appel à l’aide de Karga, et, plutôt que d’intervenir directement, car la Nouvelle République ne bougera pas selon ses amis, va se déplacer en personne à Coruscant pour demander de l’aide. Pour, au final, se voir refuser l’aide de la Nouvelle-République.

Mais, heureusement, il a la solution ! Allons retrouver notre unité R5 qui est avec Din Djarin. Peut-être que lui aura une solution. Comment sait-il que ce droïde est avec Mando ? Pourquoi se déplacer jusqu’à Coruscant si ce n’est que pour nous montrer une nouvelle fois le côté ambigu du nouveau pouvoir en place ? Pourquoi Karga n’appelle pas directement Mando ? Autant de questionnement évident alors que nous en sommes à peine au tiers de l’épisode, qui prouve bien que l’écriture devient de plus en plus fainéante dans cette série. Et le reste de l’épisode va être du même acabit.

Après un "débat" interne, les héritiers de la Death Watch décident d’aller aider Nevarro. S’ensuit une bataille aérienne, un peu déjà vu, avec Bo et Din à deux contre 15, et un affrontement au sol pas loin de ressembler à un bon épisode de Power Rangers.

Les costumes ont toujours été un vrai atout de ce show. Mais lorsque tout ressemble à du recyclage de Pirates des Caraïbes, le résultat est loin d’être convaincant. Sans parler des effets spéciaux qui se résument à trois feux d’artifices low-cost. La petite cerise sur le gâteau, il n’y a aucun danger pour les Mandaloriens. Peut-être un ou deux se font toucher par des blasters mais tous restent en vie. Pour un arc narratif qui occupe plus de la moitié de ce chapitre, quel est l’intérêt ?

Perte de temps, clin d’œil forcé et duo absent

Une saison s’analyse dans la durée et surtout dans sa globalité. Mais lorsque le choix de diffusion est hebdomadaire, alors que les modèles actuels peuvent permettre la sortie unique, il faut savoir rythmer les rebondissements et conserver une cohérence semaine après semaine.

The Mandalorian a cette fâcheuse tendance, depuis ses débuts, à ne pas aller directement au but et faire de certains épisodes des fillers en bonne et due forme. Cette semaine, si vous retirez la bataille pour Nevarro, la série se tient sans problème. D’autant que – Attention Spoiler – les conclusions auraient pu être déduites la semaine dernière : allons reconquérir Mandalore avec tous les nôtres, qu’importe l’obédience. Pour pousser la réflexion, ce chapitre peut être réduit aux dix minutes de fin.

Cette habitude de placer des « Oeufs de Pâques » pour faire frétiller les fans, afin de nourrir les théories internet, provoquer des articles aguicheurs et créer artificiellement de l’intérêt sur ce programme. Alors qu’objectivement, depuis la première minute, The Mandalorian n’a jamais apporté de grands éléments à l’Univers Etendu, en dehors de la mythologie mandalorienne.

Les Jedis n’ont eu aucun impact, les objets et personnages appartenant à d’autres œuvres n’ont aucune utilité narrative en dehors du « et t’as vu, y’a lui qui vient de là, tu t’en souviens ? ». Ils vont même jusqu’à prendre des anciens acteurs pour leur donner d’autres rôles, juste pour buzzer durant deux jours…

Sans oublier que Mando et Grogu sont devenus des personnages secondaires de leur propre série. Alors oui, la série s’appelle The Mandalorian, l’avantage de ce pronom impersonnel, the, est qu’il peut désigner n’importe qui. Sauf que cette série s’est construite sur ce duo et a créé sa fan base sur l’attachement à ces deux personnages.

Bo-Katan vient de The Clone Wars. Elle a été développé dans cet univers et les fans de cette série sont attachés à elle, a raison. Il n’est réellement pas une bonne idée de faire d’elle, au forceps, en effaçant le rôle central des deux principaux protagonistes, la nouvelle héroïne de ce show. Mando est le régent légitime des siens en tant que détenteur du sabre noir et il n’est jamais exposé comme tel.

Il ne faudrait pas que les suiveurs de Mando identifient cet excellent personnage comme le problème de cette troisième saison et de mal interpréter le pourquoi elle est mise à ce point en avant. Déjà que les conservateurs voient du wokisme partout…

Un épisode à la limite de l’acceptable. Il faudrait retrouver de la bonne écriture et de la cohérence pour conclure comme il se doit cette troisième saison qui, malgré quelques bonnes bases, marque un coup d’arrêt notable cette semaine.

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