To the Lake : Review de la saison 1

Date : 17 / 11 / 2020 à 13h00
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Unification


To The Lake est une série de 8 épisodes de 50 minutes que j’ai eu énormément de mal à finir, malgré un synopsis me paraissant plus qu’alléchant.

Aussi, contrairement à mes autres critiques, après avoir mis en avant les qualités que je reconnais à la série, je me permettrai de m’épancher, ce qui entraînera un certain nombre de spoilers sur ce qui arrive au sein de la série. En évitant évidemment tous ceux important qui pourrait nuire au plaisir que pourrait prendre une personne ne partageant pas du tout mon opinion, et qui aurait envie de voir cette œuvre.

D’ailleurs, si au bout du premier épisode vous sentez, tout comme, malheureusement, j’en ai eu très rapidement l’impression, que vous allez avoir du mal à enchaîner les épisodes, ne vous forcez pas à aller plus loin, vous perdrez réellement du temps, n’y trouverez pas plus de plaisir, même à la fin, et en serait particulièrement agacé.

Par contre, si cette atmosphère portée par des non-sens narratifs, qui sont quand même très bien mis en scène, et des personnages caricaturaux mettant en avant le mâle généralement viril, malgré ses défauts, faites-vous plaisir.

La série de Pavel Kostomarov est très bien réalisée. Ce dernier propose des plans parfois magnifiques, des travellings agencés de façon millimétrées et des effets visuels tout à fait marquants. Il réussit à faire planer une belle atmosphère crépuculaire sur les épisodes qui est efficace, surtout quand aucun personnage ne parle.

La photographie de David Khayznikov n’est pas en reste, sublimant les magnifiques paysages enneigés de la Russie et montrant des séquences se déroulant en pleine nature, dans des forêts majestueuses, ou dans des lieux typiques, tel nombre de maisons en bois assez rustiques.

Quant à la musique de musique d’Aleksandr Sokolov, elle accompagne parfaitement les tribulations des protagonistes et accompagne le spectateur jusqu’à la fin d’un générique vraiment agréable à écouter.

C’est donc visuellement, et acoustiquement, que la série est très intéressante et marque les esprits. Malheureusement, l’intrigue est souvent pénible à subir, peuplée d’invraisemblances et de retournements de situation ubuesques. Ces derniers pourraient presque passer (avec des efforts) si on fermait les yeux sur des personnages vraiment trop caricaturaux et des répliques navrantes.

Le scénario de Yana Vagner, qui adapte sa propre œuvre Vongozero, et de Roman Kantor, présente une famille et des voisins qui vont essayer de gagner le refuge d’une maison se situant en plein milieu d’un lac à l’autre bout de la Russie, pour se protéger d’une épidémie foudroyante. Ceux-ci vont subir de nombreuses mésaventures, alors que la civilisation s’effondre à toute vitesse et qu’ils ne peuvent compter que sur eux pour leur propre survie.

Assez rapidement, on se rend compte que cette épidémie a finalement peu d’importance sur l’intrigue, d’autant qu’on passe bien vite dessus et qu’elle ne revient que de temps en temps sur le devant de la scène pour embêter un peu les personnages.

Les invraisemblances s’enchaînent les unes derrière les autres, avec des comportements qui ne mènent à rien (cf la milice et les militaires), des situations invraisemblables résolues de façon parfois tout autant et des protagonistes confrontés à des rebondissements qui laissent perplexes devant leur contenu.

L’écriture du récit est donc vraiment plus que moyenne. Quant aux répliques, elles sont parfois édifiantes et abyssales. Il est difficile d’en faire un florilège, tant celle-ci sont nombreuses, mais le "surveille ta femme" lancé par le passager d’un bus au couple principal a vraiment du mal à passer en 2020. En ce qui concerne les blagues lourdes, elles ne valent même pas la peine d’être narrées.

En ce qui concerne les situations, celles-ci sont diversifiées et réservent souvent de mauvaises surprises. On atteint par exemple le sommet du ridicule quand le médecin, sans aucun moyen à sa disposition, annonce qu’il peut extraire des interférons d’un poulet congelé qui n’a jamais été en contact avec une maladie, qui semble-t-il, ne concerne absolument pas les animaux. Pour information, les interférons sont générés par des cellules vivantes qui sont confrontées à un pathogène auquel elles sont sensibles…

De plus, au niveau des personnages, aucun réussit à n’être jamais sympathique. On a ainsi l’homme qui se disperse entre sa femme actuelle, et son adolescent autiste, et son insupportable ex, et son fils qui l’est tout autant. On découvre aussi son père disparu de sa vie depuis des années, qui réapparaît par miracle, mais qui reste accro à la vodka. Son voisin détestable aux remarques moisies, sa femme ex strip-teaseuse à peine plus âgée que sa fille qui passe son temps à râler. Ou encore un médecin croisé qui n’a pas dû, pas plus que les scénaristes, assister une fois dans sa vie à un cours de premiers secours.

Il est d’ailleurs amusant de remarquer que certaines femmes du groupe sont plutôt débrouillardes. Mais qu’elles semblent perdre magiquement toutes leurs capacités dès qu’un homme se trouve à leur proximité. Elles délèguent donc à celui-ci toutes les fonctions qui leur permettraient potentiellement de survivre. Heureusement donc, que malgré leurs défauts, les hommes du groupe sont aussi doués pour la survie. Et que les grandes compétences en cuisine des femmes puissent faire des miracles, notamment dans l’art délicat de la suture (ha le canard farci !).

Les personnages sont tellement irritants que très rapidement, on ne sait plus vraiment si les acteurs sont particulièrement mauvais ou ne peuvent réellement rien faire de leurs rôles parfois monolithiques. Et quand un des personnages semble s’élever un peu, ce qui entraîne une certaine empathie, le scénario réussi à le ramener au même niveau que les autres assez rapidement. Ce qui fait que dès le premier épisode, c’est plus l’espoir de voir rapidement un des 9 protagonistes ci-dessus disparaître vite qui l’emporte sur sa survie. Avec le désir que le(s) plus insuportable(s) soi(en)t le(s) premier(s) à mourir.

Les épisodes sont souvent porteurs de nombreux décès ou corps affichés, toujours mis en scène avec une belle réalisation. Néanmoins, il est extrêmement irritant de voir la façon dont les cliffhangers à la fin de certains épisodes sont exploités (notamment celui de l’épisode 3). Ceux-ci sont complètement désamorcés dans l’épisode suivant et ne servent à pas grand chose. Celui de l’épisode final laisse penser que, si il y a une seconde saison, la série étant un succès en Russie, cet élément ne sera pas bien mis en valeur et n’aura donc aucun intérêt. À vrai dire, je pourrais presque écrire la suite du dernier épisode, et je crains malheureusement de ne pas me tromper de beaucoup.

To The Lake est une série que je ne peux absolument pas recommander. Si j’ai tendance à toujours préférer voir le bon côté des œuvres et les mettre en valeur, si la réalisation et la photographie sont de qualité, j’ai réellement trop souffert en regardant les huit épisodes, ce qui m’a quand même pris 10 jours, l’envie d’enchaîner les épisodes s’atténuant dramatiquement au fil de ceux-ci. Il m’aura donc fallu chroniquer 85 séries cette année pour tomber sur la seule à laquelle je ne peux attribuer la moyenne.

Faites-vous donc votre avis si vous êtes malgré tout tenté. Et en ce qui concerne une potentielle saison deux, ce sera assurément sans moi. Du coup, j’ai une très grande envie de retourner voir l’excellent Le jeu de la dame pour alléger mon humeur.

Fatiguant et interminable.

ÉPISODE

- Episode : 1.01 à 1.08
- Date de première diffusion : 07 novembre 2020 (Netflix)
- Créateur : Yana Vagner
- Réalisateur : Pavel Kostomarov
- Scénariste : Yana Vagner, Roman Kantor d’après l’œuvre de Yana Vagner
- Avec : Viktoriya Agalakova, Viktoriya Isakova, Kirill Käro, Gilli Messer, Aleksandr Robak, Kit Sheehan, Maryana Spivak, Natalya Zemtsova, Yuriy Kuznetsov, Aleksandr Yatsenko

RÉSUMÉ

Alors qu’une effroyable épidémie menace la civilisation, des individus risquent leurs vies, leurs amours et leur humanité dans une âpre lutte pour leur survie.

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