American Gods : Review 3.01 A Winter’s Tale

Date : 09 / 01 / 2021 à 14h00

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Après plus d’un an et demi d’absence, American Gods revient pour une troisième saison. La deuxième saison avait été marquée par un changement de showrunners avant même son tournage pour des raisons budgétaires, mais aussi par de nombreuses difficultés sur le plateau avec des acteurs qui auraient été obligés d’improviser des répliques qui n’auraient pas été écrits dans les scénarios. Qualitativement, cette saison souffrait d’une certaine irrégularité avec des épisodes époustouflants et d’autres étirant une intrigue de manière bien maladroite comparée au plaisir continu qu’on éprouve à lire le livre écrit par Neil Gaiman.

Après sa diffusion plusieurs acteurs clefs ont alors été évincé du casting dans des circonstances qui n’ont été jamais expliquées clairement jusqu’à présent : si Orlando Jones qui joue Mr Nancy invoquait le racisme comme cause de son départ, la production reliait cela à l’évolution de l’intrigue.

Si on se réfère au livre, cette saison correspond en effet à un moment du récit où Shadow Moon s’éloigne des Dieux pour vivre à Lakeside, une petite ville américaine marquée par le froid et un fort parfum de mystère. Néanmoins, on retrouvait par la suite le Dieu africain à d’autres reprises en compagnie de Shadow, donc il faut définitivement s’attendre à de nombreuses modifications par rapport au livre.

Cet épisode d’ouverture de saison nous permet de découvrir à travers de nombreuses scènes inédites qui n’était pas dans le livre comment Shadow Moon finit par débarquer dans cette ville. Le fait qu’il sache qu’il est le fils d’Odin le confronte à sa stature de Demi-Dieu, ce que son roublard de père ne va pas manquer d’utiliser pour qu’il continue à collaborer avec lui. Pendant ce temps Mr World va évoluer de manière très surprenante et va chercher plus que jamais à se débarrasser du Père de Tout. En effet, ce dernier bénéficie d’un regain d’adoration, visible dans la scène d’ouverture très rock n’roll de l’épisode qui va mettre le leader des Dieux modernes dans une colère noire face à l’incompétence de ses troupes.

Même si on retrouve Laura Moon ou encore la déesse Bilquis lors de quelques scènes, le cœur de cet épisode est bien entendu la relation entre Shadow Moon et son père. C’est un véritable plaisir de retrouver Ian McShane et Ricky Whittle et dans leur rôle respectifs avec tous les enjeux liés à la filiation qui les lie et qui enfin été révélé de manière explicite à la fin de la saison précédente. Si le premier est particulièrement déchaîné, le mélange de (colère) retenue et d’ébahissement du second fait toujours son petit effet. en outre, cet épisode se montre particulièrement dépaysant en nous faisant passer, entre autres d’une salle de concert déchaînée par l’adoration d’un Dieu, à une salle de réunion où se joue un remake d’une des scènes les plus fameuses des Incorruptibles de Brian de Palma.

Enfin, comment toujours dans American Gods, l’aspect visuel reste indiscutablement chiadé avec une photographie chatoyante et des effets spéciaux très convaincant. S’il est pour l’instant difficile de deviner dans quelle direction va nous amener les différents ajouts scénaristiques et ajustements de casting, on peut espérer que les épisodes qui vont suivre parviennent à la fois à étoffer l’univers foisonnant créé par Neil Gaiman tout en arrivant à maintenir notre intérêt. Seul un équilibre délicat permettra à American Gods d’atteindre la place de choix qui lui était destinée dans le cœur des amateurs de séries et qui lui a quelque peu échappée lors de la précédente saison.

ÉPISODE

Episode : 3.01
Titre : A Winter’s Tale
Date de première diffusion : 10 janvier 2021 (Prime Video)
Réalisateur : Jon Amiel
Scénariste : David Paul Francis