Ozark : Review de la saison 3

Date : 26 / 03 / 2020 à 13h45
Sources :

Unification


Après s’être focalisée sur la délinquance en col blanc et les caractéristiques des familles dysfonctionnelles, la série Ozark concentre sa saison 3 autour de son postulat central : le pacte faustien.

Précisément, cette saison 3 apporte une réponse singulière et intéressante à la problématique faustienne qui consiste à trouver une échappatoire à la damnation malgré le pacte signé avec le diable. Elle consiste aussi à montrer que le diable est multi face, polymorphe et se glisse dans toutes les identités pour mieux semer la mort le plus efficacement possible. Et cela amène des situations rocambolesques et dramatiques allant irrémédiablement à rebours de la logique nécessaire à la discrétion qu’imposerait l’activité des Byrde. Et curieusement, la série y dévoile une de ses qualités majeures dans la mesure où tout ce qui ne devrait pas fonctionner ensemble dans une histoire, fonctionne ici à merveille.

En ce sens, Ozark partage avec Breaking Bad ce charme captivant des séries où se mêlent à une intrigue sombre et cruelle, une touche d’absurde à la fois triste et comique inhérente aux comportements humains imprédictibles.

L’intrigue tient en haleine, car les éléments déclencheurs sont profondément humains. En un sens, dans une entreprise où toute la machinerie est bien huilée et les engrenages parfaitement emboîtées, seul l’humain est la variable capable de tout gripper. Autrement dit, Ozark est une ode à, l’art très humain de se compliquer, voire se saborder sa vie.

Ozark ne met pas en scène des loosers magnifiques, mais des pathétiques gagnants qui s’évertuent à saborder leur magnifique entreprise de manière plus ou moins consciente à l’instar des favoris aux élections présidentielles qui sabordent leur candidature à coup de scandales sexuels.

En un sens, Ozark démontre d’un côté, les mécanismes de résistances de l’inconscient face à des situations issues de choix pris en âmes et consciences. D’un autre côté, la série évoque aussi l’idée que l’esprit humain s’accommode de toutes les situations à condition qu’on lui accorde une période d’acclimatation et d’ajustement cognitif.

Il manque beaucoup à Ozark pour se hisser au niveau de Breaking Bad. Néanmoins, la série possède ce qui manquait à Breaking Bad : des personnages féminins réguliers, puissants, passionnants, magnétiques comme Wendy, Ruth, Helen ou Darlene. À ce niveau, la série témoigne d’une industrie audiovisuelle qui change et évolue vers le bon sens, car ces quatre personnages sont classiquement masculins :

  • L’ambitieuse entrepreneuse - escroc sans vergogne – Wendy Byrde (Laura Linney) ;
  • La fille adoptive successeuse idéale et souffre-douleur – Ruth Langmore (Julia Garner) ;
  • L’avocate véreux à l’allure serpentine – Helen Pierce (Janet McTeer) ;
  • La paysanne faussement naïve et douce – Darlene Snell (Lisa Emery).

Côté masculin, les acteurs livrent une prestation de haute volée, bien que leur traitement soit inégal.

Jason Bateman campe un Marty Byrde qui a très peu évolué depuis la 1ère saison. Malgré les épreuves, Marty garde sa carapace d’expert-comptable ou business angel détaché et psychorigide à la voix moite et monocorde. Sans oublier, la performance de Tom Pelphrey qui apporte le supplément d’âme, la conscience da la série avec sa fragilité, sa spontanéité, son incandescence.

S’il est difficile de se prononcer sur la prestation des plus jeunes acteurs, au regard du petit rôle qu’on leur attribue, ils restent un élément moteur de l’intrigue général de la série. D’aucuns diront qu’ils constituent l’avenir même de celui-ci.

En dépit des situations improbables qui s’enchaînent et l’immoralité du propos, la série parvient à captiver à tenir férocement en haleine de bout en bout. Simplement, parce qu’au moyen d’une écriture efficace et des personnages engageants, la série présente cette dose d’imprévisible, d’humanité qui fait oublier la déconnexion avec le réel pour ériger une réalité fictionnelle qui fonctionne.


EPISODE

- Episodes : 3.01 à 3.10
- Titres : TBA
- Date de première diffusion : 27 mars 2020 (Netflix)
- Réalisateurs : TBA
- Scénaristes : TBA
- Avec : Jason Bateman, Laura Linney, Sofia Hublitz, Skylar Gaertner, Julia Garner

BANDE ANNONCE - EXTRAITS



Les films et séries TV sont Copyright © Netflix et les ayants droits Tous droits réservés. Les films et séries TV, leurs personnages et photos de production sont la propriété de Netflix et les ayants droits.



 Charte des commentaires 


Le problème à 3 corps : Critique de la saison 1
La demoiselle et le dragon : La critique du film Netflix
The Signal : Critique de la mini-série Netflix
Supersex : La critique de la série Netflix
The Gentlemen : La critique de la mini-série Netflix
Nine Perfect Strangers : Le retour de Nicole Kidman et (...)
Dr. Odyssey : Joshua Jackson prêt à jouer au docteur avec Ryan (...)
Batman & Robin : La critique de Dynamic Duo Tome (...)
Netflix - Bandes annonces : 28 mars 2024
The Penguin : Une série incroyablement violente selon Colin (...)
Star Trek - Strange New Worlds : Quelque chose de complètement (...)
Constellation : Critique 1.08 Je veux de ces fragments étayer mes (...)
Nell rebelle : Critique de la saison 1 Disney +
Law & Order / Chicago : NBC renouvelle les séries de ses (...)
Les Guetteurs : Quand la fille de M. Night Shyamalan se lance (...)