Le Monde après nous : Les explications du film Netflix (SPOILERS)

Date : 16 / 12 / 2023 à 13h00
Sources :

Unification et Multiples


Le Monde après nous, le film de Sam Esmail (à qui l’on doit Mr. Robot et Homecoming), proposé sur Netflix depuis le 8 décembre, avec Julia Roberts, Mahershala Ali et Ethan Hawke, a beaucoup fait parler.

Étrange et envoûtant pour certains, plutôt vu et revu pour d’autres, le film lorgnait avec insistance du côté du maître du genre M. Night Shyamalan, avec beaucoup de clins d’œil, comme j’ai pu vous le révéler dans ma critique.

Suivant deux familles lors du début d’une apocalypse provoquée par la chute technologique des moyens de communication, l’histoire comporte beaucoup de détails cachés et de symboliques.

Le premier exemple est la fissure de la vitre quand GH (Mahershala Ali) commence à exprimer ses doutes. On nous montre ainsi le commencement de ce qui atteint sa réflexion, de terribles craintes qui le tenaillent. Il craque intérieurement et ses certitudes s’envolent.

Autre moment, quand Clay (Ethan Hawke) refuse son aide à la femme sur la route de campagne (prétextant qu’il ne comprend pas le Mexicain, mais il préfère en fait se voiler la face devant la grande détresse) alors qu’il est perdu à cause de la panne de son GPS, puis aperçoit un nuage rouge, pensant sans doute à une arme biologique, et qu’il fait demi-tour en appuyant sur l’accélérateur.

Cette scène symbolise le fait que nous sommes devenus complètement dépendants de la technologique, ne sachant même pas nous orienter sur une route droite, toute tracée. Nous ne nous occupons pas des autres, et la moindre chose inhabituelle nous déstabilise si elle n’est pas vue par le prisme de la technologie. Le nuage n’est pourtant pas une arme terroriste habituelle, elle est bien plus puissante et dévastatrice, c’est la désinformation (de petits tracts rouges).

Le repli sur soi est d’ailleurs largement illustré par le personnage d’Amanda (Julia Roberts), qui travaille dans les relations humaines. Elle "déteste les gens", et a tiré des conclusions sur l’ensemble de la société humaine à partir de ses expériences professionnelles et personnelles.

Les enfants de ces personnages sont, eux, déconnectés de la réalité. Le fils, Archie ne pense qu’aux filles, et la jeune Rose à voir le dernier épisode de la série Friends. On leur cache la vérité sur ce qu’il se passe (selon la volonté de leur mère), et ils avancent dans la vie sans savoir ce qui les attend vraiment.

Les autres personnages, fuient aussi la réalité, soit parce qu’ils la craignent (GH), soit parce qu’ils ne la comprennent pas (Clay), soit parce qu’ils ne veulent pas que cela arrive (Amanda, qui se bouche les oreilles et hurle pour couvrir le son strident). Seule la fille de GH semble vraiment alignée avec ce qui se passe.

Les scènes dans la cabane au fond des bois, le soulignent. Seulement ici, dans un endroit isolé, on s’autorise à dire la vérité et à échanger du fond du cœur.

La vérité se distille pourtant intelligemment tout au long du film, comme avec le détail du mur décoratif dans la chambre d’Amanda et Clay, dans la maison de location. D’abord, la mer est plutôt calme, mais dès les premiers problèmes, la représentation est plus agitée, pour finir en pleine tempête.

La fameuse scène des cerfs, qui, par dizaine, se réunissent pour regarder les humains, représente la nature, belle et vraie, qui semble regarder l’humanité avec intérêt et pitié. Nous sommes sur le point de disparaître, nous sommes déjà des attractions dans un musée, et nous sommes les seuls à ne pas le savoir.

Le réalisateur ajoute :
C’est comme un cauchemar, un avertissement : il y a quelque chose d’effrayant dans le fait qu’un groupe de cerfs vous regarde droit dans les yeux. C’est une conséquence écologique au déclin environnemental qui est en train de se jouer. La nature nous prévient qu’il se passe quelque chose. Et au lieu d’écouter, nous préférons utiliser la technologie pour nous sauver alors qu’elle nous a déjà abandonnés.

L’arrivée de l’apocalypse commence avec la scène sur la plage, alors que le bateau "White Lion" s’y échoue. C’est le premier message, un Lion Blanc, symbole en Afrique noire d’un présage. Nous avons tout sous les yeux et nous ne voyons rien.
Le rapport avec le film Old de M. Night Shyamalan est encore plus précis. Nous sommes sur une plage et nous nous inquiétons de comment nous allons vieillir. Mais Le Monde après nous dit le contraire : nous n’allons pas avoir le temps de vieillir.

Contrairement à la scène des voitures Tesla abandonnées, l’apparition des cervidés était présente dans le roman éponyme de Rumaan Alam, dont est tiré le film.

Mais le principal changement, entre les deux œuvres, demeure la fin.

En effet, dans le roman, Rose revenait du bunker avec des provisions pour tout le monde, mais le film s’achève, lui, sur la petite fille absorbée par l’écran géant et la fin de Friends, comme si elle ne pensait plus à ses proches.

Le réalisateur pense que l’on peut déduire de la réplique de GH que tout le monde ira ensuite dans le bunker, "pour se mettre à l’abri", mais les dernières secondes pourraient tout autant nous faire comprendre le contraire.

Nous n’avons pas toutes les réponses, et si l’apocalypse venait à nous toucher, nous serions tout autant saisis par le doute, et y passerions en laissant bien des regrets derrière nous...

Et comme le dit le générique de Friends :
So no one told you life was gonna be this way...

BANDE ANNONCE


Le monde se fissure, et GH doute :

Le légendaire "Lion Blanc" annonciateur :

Isolés, on se dit tout, sans fard :

On se tourne vers des choses futiles pour ne pas voir :

La découverte de la maison (à 9 min.), la mer est calme, tout va bien :

Le premier réveil du "Jour d’Après" (à 36 min.), la mer commence à s’agiter :

Archie perd ses dents (à 1h43min.), la mer est déchaînée :


Les films sont Copyright © Netflix et les ayants droits Tous droits réservés. Les films, leurs personnages et photos de production sont la propriété de Netflix et les ayants droits.



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