Physical : Review de la série Apple TV+

Date : 18 / 06 / 2021 à 11h30
Sources :

Unification


L’un des gros avantages de faire des critiques pour Unif, c’est que l’on a parfois accès à des saisons entières de séries alors que nos lecteurs doivent patienter chaque semaine pour voir l’épisode suivant. Et quand une série est ’binge worthy’ - digne d’être bingée - comme Physical, c’est un grand privilège et un vrai bonheur.

Parce que je ne suis pas sensée vous en dire trop sur ces 10 épisodes que vous allez mettre plus de deux mois à voir (gnark, gnark, gnark... rire sardonique), je vais me restreindre à brosser le contexte. Mais la bande annonce est suffisamment explicite pour que vous découvriez un peu plus d’informations que celles que je vais partager avec vous.

Le premier épisode s’ouvre sur une femme dans sa loge de studio, en tenue de sport rose et très échancrée. Elle est assise dos à la caméra, concentrée sur la musique que diffusent les écouteurs sur ses oreilles. Une assistante vient la chercher : ils vont bientôt être prêts ’pour elle’. La femme se lève, on la suit dans les couloirs, son pas est énergique, c’est quelqu’un qui a du pouvoir, qui sait ce qu’elle veut. Peut-être même se prend-elle un peu au sérieux... Carton : 1986. L’ambiance est posée : retour dans le passé. La femme arrive sur un plateau de télévision peut-être, de tournage en tout cas ; elle balance son Walkman à la figure de l’assistante, prend sa place dans le décor disco ; les danseurs se préparent, une musique rythmée commence et.... encore un saut dans le passé, nous voilà en 1981.

Plan poitrine sur notre héroïne, une voix off s’adresse à elle : c’est la sienne. Bienvenue dans la tête de Sheila Rubin (Rose Byrne) où nous allons rester jusqu’à la fin de la saison, avec bien sûr les moments de silence nécessaires pour nous permettre d’écouter ce que les autres ont à dire. Rose est l’archétype de la ’desperate housewife’. Mariée à Danny (Rory Scovel), un prof de sciences-politiques hippie sur le retour version loser, elle ne travaille pas et élève sans grande conviction sa fille de 5 ans. On découvre rapidement qu’elle subit une vie qui ne lui convient pas, ou plutôt qui ne semble plus lui convenir. Elle est maigre mais se trouve grosse, et c’est normal car Sheila a une maladie mentale : elle est anorexique. Comme elle est dans le déni, le terme ne sera jamais employé mais nous, on sait.

Sheila n’a pas de vie sociale car elle a un complexe d’infériorité. Ou de supériorité. Bref, elle n’aime pas trop les gens de façon générale et s’en éloigne le plus possible. Cela met mal à l’aise Greta (Dierdre Friel), une femme pulpeuse qui travaille activement comme bénévole dans l’école que fréquente la fille de Sheila. Il y a aussi ce type qu’elle méprise mais qui l’intrigue, John Breem (Paul Sparks), un riche entrepreneur qui ne pense qu’à bétonner la côte de San Diego où se déroule l’action. La vie de Sheila est subitement chamboulée : Danny perd son job et elle le convainc de retourner à ses premières amours, la politique, et de se présenter à des élections locales. Concomitamment, elle se découvre une passion pour l’aérobic grâce à Bunny (Della Saba) qu’elle va extorquer sur un coup de tête. Alors politique, aérobic, Sheila peut-elle mener les deux de front ? Pas évident lorsque toute son épargne a servi à financer ses crises de boulimie... Et voilà l’argument de cette saison 1 en place pour les 9 épisodes suivants.

Ah, les années 80, que de nostalgie ! Je plains ceux d’entre vous qui ne les ont pas connues et qui n’ont pour seule référence que la musique et les séries TV magiques qui nous ont fait danser et vibrer, nous les babyboomers et les membres de la génération X. Les années 80 sont à la société moderne ce que les macarons sont à la pâtisserie : colorées, moelleuses et savoureuses. La reconstitution de cette période est tellement bien faite qu’elle en est émouvante : les fringues, les coupes de cheveux, les grosses bagnoles américaines, la musique, tout est parfaitement rendu et l’on s’y croirait, si ce n’était pour la qualité de la cinématographie qui est, elle, solidement ancrée dans le 21ème siècle.

Si vous n’avez pas connu Véronique et Davina, vous allez peut-être passer à côté de ce que représentait l’aérobic à l’époque et vous demander pourquoi cette série en fait tout un flan. Et ce serait dommage de s’arrêter à ça car l’histoire est bien menée, les scénarios irréprochables et les acteurs prennent un grand plaisir à jouer les stéréotypes américains de l’époque. Quant à la musique, on en veut encore et encore ! On n’arrive pas à plaindre Sheila car c’est une menteuse invétérée, lâche, tricheuse et opportuniste, mais on a quand même envie de la soutenir car, sous ses airs d’épouse soumise, c’est de la graine de battante. Ces incursions régulières dans ses pensées - jamais censurées, souvent crues - nous montrent toutes les facettes de sa personnalité et si parfois on la trouve pathétique, par moments elle se révèle inquiétante. Anorexique et schizophrène ? Un petit peu quand même.

Une série qui a tout pour en faire un hit, rose et permanenté, sur fond de R&B et de disco. Un macaron couleur fraise et goût citronnade en poudre, avec jusque ce qu’il faut de ’space’ dans le ’cake’. A ne pas manquer si vous aimez le genre.


EPISODE

- Episodes : 1.01 à 1.10
- Titres : Let’s Do This Thing, Let’s Get Political, Let’s Get Down to Business, Let’s Get This Party Started, Let’s Agree to Disagree, Let’s Get It on Tape, Let’s Take This Show on the Road, Let’s Not and Say We Did, Let’s Face the Facts, Let’s Get Together
- Date de première diffusion : 18 juin 2021 (Apple TV+)
- Réalisateurs : Craig Gillespie, Liza Johnson, Stephanie Laing
- Scénariste : Annie Weisman

BANDE ANNONCE - EXTRAITS



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