Lisey’s Story : J.J. Abrams promet un « étrange cocktail »

Quelles soient pour le cinéma ou la télévision, les adaptations de Stephen King ne manquent pas, mais aucune n’est peut-être aussi personnelle pour l’écrivain que la prochaine série limitée Lisey’s Story, proposée par AppleTV+.

La série, qui débute le vendredi 4 juin avec les 2 premiers épisodes d’une série de 8 (suivis de nouveaux épisodes tous les vendredis), met en vedette Julianne Moore dans le rôle de la veuve titulaire et Clive Owen (The Knick) dans celui de son mari écrivain récemment décédé, Scott Landon. Lorsqu’une série d’événements malheureux oblige Lisey à se remémorer des souvenirs traumatisants de son passé, elle s’efforce de surmonter l’obscurité persistante de son mari, tandis que rôde un dangereux harceleur (Dane DeHaan, de In Treatment) toujours obsédé par l’œuvre de Scott.

Histoire de Lisey a été conçu après que King ait frôlé la mort à la suite d’une double pneumonie, lorsque le romancier est rentré chez lui pour découvrir que sa femme avait vidé son bureau dans l’intention de le redécorer. Une étrange sensation de vide a amené King à penser qu’il était peut-être mort, et plus tard, cette expérience a suscité des idées sur ce qu’aurait été la vie de son épouse s’il n’était plus là.

Lorsque l’idée d’adapter son roman de 2006 s’est présentée, King a contacté J.J. Abrams et Bad Robot Productions (qui avait produit d’autres histoires de King comme 11.22.63 de Hulu et Castle Rock) pour aider à lancer le projet.

"J’étais ravi de l’idée, d’une part parce que l’histoire était si unique et puissante, et d’autre part parce que cela signifiait beaucoup pour Stephen," raconte Abrams, le producteur exécutif à TVLine. "J’étais vraiment flatté qu’il me le demande. Il a expliqué qu’il voulait écrire lui-même chaque épisode, ce qui a été un incroyable soulagement et une opportunité, car je savais que personne ne serait mieux placé pour le faire, bien sûr, que l’homme qui a écrit le livre lui-même."

Alors que King a souvent été producteur de séries basées sur ses œuvres, Abrams qualifie de "très rare" l’implication de l’auteur dans Lisey’s Story.

"Écrire chaque épisode de cette œuvre était vraiment une indication de l’importance qu’il y attachait," explique Abrams. "Il écrivait les véritables plans de chaque jour de tournage. Pablo Larraín (le réalisateur) et lui-même, ont eu une très forte collaboration, mais c’était une œuvre signée Stephen King, donc c’était formidable."

Après avoir pris en compte les thèmes des conflits familiaux, de l’élan créatif et du fanatisme maniaque de Lisey, le transfert à l’écran de cette histoire très interne, y compris le monde peut-être fantastique, peut-être réel, de Boo’ya Moon créé par Scott et son frère lorsqu’ils étaient plus jeunes, a été une entreprise à laquelle Larraín et le directeur de la photographie Darius Khondji se sont attaqués de front. La tâche consistait à répondre à certaines grandes questions et à trouver comment dramatiser à l’écran les expériences de perte et de traumatisme de Lisey, dont la plupart se produisent au plus profond de ses souvenirs refoulés. En se concentrant sur les éléments les plus humains de l’histoire, ils ont pu se frayer un chemin à travers la narration non linéaire et les émotions complexes de l’histoire.

"Ce qui m’a le plus intéressé, c’est qu’il s’agissait d’une histoire tellement ancrée, humaine, basée sur la réalité, coexistant avec cet incroyable monde fantastique," explique Abrams. "[King] l’a déjà fait dans ses écrits, mais l’idée de savoir comment ces choses coexisteraient à l’écran... parce que dans un livre, chacun interprète ce qu’il lit à sa façon, mais cela devait être porté à l’écran de manière photo-réaliste."

"Observer Stephen et Pablo travailler ensemble, et trouver un moyen d’élaborer certaines des choses qui n’étaient pas aussi facilement traduisibles et trouver comment les exécuter et les dramatiser, cela faisait partie du défi. C’était extraordinaire d’en être témoin."

Pour s’assurer que tous les éléments s’accordent, des séquences de rêve à plusieurs niveaux de l’histoire à son penchant pour les sauts dans le temps, il fallait trouver une actrice ayant les compétences nécessaires pour jouer le rôle de Lisey. Il fallait une actrice capable de porter les émotions lourdes et parfois terribles de l’histoire à travers ses multiples lignes temporelles et ses différentes réalités. Selon Abrams, Moore a été le premier nom dont les producteurs ont discuté.

"Il fallait quelqu’un qui puisse le faire de manière à ce que ce soit une expérience par procuration pour le public et non pas quelque chose de rebutant et de distancié," dit-il. "Il fallait quelqu’un qui puisse donner l’impression qu’il n’y a pas d’effort à faire pour jouer quelqu’un qui est aussi désemparé, qui lutte et qui part à la dérive, puis qui est terrorisé, tout en restant une personne que l’on encourage et à laquelle on s’attache, qui puisse finalement raconter une histoire d’espoir. C’était un énorme défi."

Et ce défi, les téléspectateurs le verront bientôt, a été relevé avec succès. Dans les premiers épisodes, nous avons un accès privilégié aux pensées les plus intimes de Lisey et à sa vie de famille privée, et nous sommes transportés dans la douleur et le chagrin du personnage, alors qu’elle repense à la mort mystérieuse de son mari, à l’aggravation de la maladie mentale de sa sœur et aux horreurs apportées à sa porte par Jim Dooley, le fanboy psychopathe de DeHaan, .

"Malgré son caractère terrifiant, dérangeant et bizarre, c’est une histoire de persévérance et d’espoir", déclare Abrams. "C’est ce cocktail très étrange que Monsieur King a mélangé pour nous, et Pablo a fait un travail particulièrement brillant pour le porter à l’écran."

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