Mentalist : Jane va-t-il se faire coincer par le FBI ? Spoilers !

Ca pourrait sembler être le crime de la semaine, mais c’est en réalité beaucoup plus. Dans l’ épisode diffusé ce jeudi 8 Mars du Mentalist sur CBS, l’agent Susan Darcy (Catherine Dent) du FBI est de retour sur scène et conduit une enquête sur le meurtre d’une femme dont la famille a des relations avec le parlement.

Le rusé agent fédéral va demander l’aide de Patrick Jane (Simon Baker) sur cette affaire, mais pas parce qu’elle a besoin de ses talents de détective. Darcy suspecte Jane de n’avoir pas été honnête avec elle à propos de John le Rouge, et elle veut avoir l’occasion de l’observer en action.

TV Guide Magazine a discuté avec le créateur de la série, Bruno Heller, de ce développement risqué. Darcy va-t-elle apprendre le secret de Jane — qu’il n’a pas vraiment tué John le Rouge ? Cette importune gêneuse court-elle à la mort ?

TV Guide Magazine : C’est la première fois que vous avez réalisé un épisode de The Mentalist. Vous l’avez également écrit. Donc on suppose qu’il est important.

Heller : C’est un épisode très fort dans lequel Susan Darcy a l’intention de découvrir exactement de quoi Jane est capable, ce qui nous donne l’occasion de développer davantage leur relation. Jane se prend pour le plus malin du coin, et il a probablement raison, mais il ne voit pas Darcy — qui est la seconde plus maligne du coin — comme un véritable problème. Mais, à ce qu’il va découvrir, une femme intelligente et implacable qui se méprend sur vous, peut devenir un réel ennemi. Le plus grand péché de Jane — son défaut fatal — est l’arrogance.

TV Guide Magazine : Dans le dernier épisode avec Darcy, l’intrigue de John le Rouge prend une étrange tournure avec le meurtre de l’employé de la morgue — au point qu’il semble que Jane ne fasse pas le moindre progrès. Commence-t-il à penser qu’il pourrait ne jamais triompher de ce type ?

Heller : Jane et les téléspectateurs en viennent à réaliser progressivement que c’est une tâche beaucoup plus ardue que ce qu’il lui semblait au début.

C’est comme ces tribus amazoniennes, dont les membres tirent des flèches au passage des avions, qui réalisent tout à coup que ces avions sont les germes d’une civilisation plus large qui leur tombe dessus. Ce n’est pas "Jane contre un loser pathétique qui se cache dans une cave quelque part". Il ne se bat pas contre le Green River Killer. Il se bat contre Moriarty.

NDR  : ça n’est pas la première fois qu’Heller ou Baker évoquent Sherlock Homes. L’inspiration toute britannique du créateur de la série se précise de plus en plus.

TV Guide Magazine : Mais il ne s’en rapproche pas tant que ça. Ou peut-être que si ?

Heller : Oh, il se rapproche, oh si. Mais ça aussi, c’est un problème. Plus vous vous rapprochez de la proie, plus le dénouement peut être effrayant et désespérant. Jane est un chasseur, un chasseur implacable. Trouver l’employé de la morgue enveloppé dans du plastique ne l’a pas découragé. C’était le signe que John le Rouge était tout prés. Aussi terrifiant que ce soit, c’est aussi excitant et ça motive sa chasse. Il y a une part de fantasme en ceci, comme chez tous les chasseurs ou pêcheurs. Vous pensez toujours, peu importe combien de fois vous échouez, que la prochaine fois, vous y arriverez. Autrement, vous ne continueriez pas d’essayer.

TV Guide Magazine : On dirait que Darcy le cherche vraiment. Est-ce que son obsession pour l’enquête va la porter sur la liste des victimes de John le Rouge ?

Heller : (en riant) Je n’ai pas la liberté de répondre à ça.

TV Guide Magazine : S’opposerait-elle ainsi à Jane si John le Rouge n’avait pas secrètement pris une vidéo d’elle ? Tout cela semble tourner bien plus autour d’elle que de Jane.

Heller : Tout cela tourne beaucoup autour de Darcy et les questions qui ont été soulevées dans son précédent épisode. Tout ça a été distillé dans son cerveau et elle en conclut que quelqu’un ment dans cette histoire, et elle pense que c’est Jane. Et si c’est Jane, pourquoi ment-il et à propos de quoi ment-il ? Et quelle est précisément sa relation avec John le Rouge ? Elle assemble ces pièces, et trouve une réponse qui est... dangereuse.

Décidément de plus en plus ambitieux, mais toujours sans prétention, le bien sympathique Bruno Heller nous conduit dans les tréfonds de l’âme humaine, avec ce héros "déjanté" que la vie malmène, mais qui en sort grandi.

A l’instar de Sherlock Holmes, Patrick Jane se brûle les ailes, souffre le martyr dans sa quête de justice... et doit se battre contre un ennemi redoutable et tentaculaire. Un bel hommage à ses origines britanniques, pour un Bruno Heller qui n’a jamais caché son admiration pour Sir Conan Doyle.

Mais "rendons à César"... si j’ose m’exprimer ainsi (Bruno Heller est aussi le créateur de l’excellente série Rome) et saluons le travail époustouflant réalisé sur The Mentalist, une écriture pleine de finesse que n’aurait pas renié son illustre prédécesseur.

Chapeau Monsieur Heller.

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