Nayola : La critique

 Date de sortie : 08/03/2023
 Titre original : Nayola
 Durée du film : 1 h 23
 Réalisateur : José Miguel Ribeiro
 Scénaristes : José Eduardo Agualusa, Virgílio Almeida, Mia Couto d’après l’œuvre de Mia Couto, José Eduardo Angualusa
 Interprètes : Ciomara Morais, Angelo Torres

Nayola est un bon film d’animation qui parle de la guerre civile qui dure depuis 25 ans en Angola et du manque de liberté auxquels sont confrontés les habitants aujourd’hui.

Le scénario de José Eduardo Agualusa, Virgílio Almeida et Mia Couto présente une jeune femme qui lutte contre les exactions du pouvoir à l’aide de sa musique. Alors que le récit alterne avec l’histoire de sa mère partie pendant le pire moment de la guerre essayer de retrouver son père qui a disparu.

Le film de José Miguel Ribeiro est souvent très dur. Il montre sans fard les horreurs d’une guerre civile qui n’a épargné personne. On peut ainsi découvrir des combats et des morts. Mais aussi la destruction qui a touché certaines villes.

C’est en suivant le personnage principal, qui donne à l’œuvre son nom, que l’on parcourt des lieux parfois dévastés en quête de l’amour de la jeune femme qui a laissé son enfant derrière.

L’œuvre fait régulièrement preuve d’onirisme et offre des séquences d’une grande beauté où le dessin change parfois complètement pour se retrouver parfois esquissé ou suggéré.

Certains passages sont vraiment superbes et dessinent une allégorie puissante contre la guerre. Alors que dans le présent, on découvre une autre forme de résistance à travers une jeune fille qui lutte avec ses mots contre la violence étatique.

Les couleurs très vives renforcent parfois les dévastations que l’on croise. Alors qu’une véritable ode à la nature est aussi faite montrant la beauté de cette dernière, ce qui renforce le contraste avec les horreurs de la guerre.

Une dimension spirituelle se mêle aussi au récit. Ainsi, le personnage principal va être accompagné par un étrange renard. Elle va parcourir des lieux désolés où l’on devine les marques de la guerre à la recherche de l’amour de sa vie. Une vraie poésie se glisse au cœur de certains plans, les rendant encore plus poignants.

La musique est très bonne. Ce n’est pas pour rien que le second personnage principal est une musicienne et fait voler un vent de révolte parmi une jeunesse voulant être libre.

L’interprétation est formidable. On croit vraiment aux différents protagonistes que l’on croise, notamment ces trois générations de femmes qui permettent de brosser l’histoire violente d’un pays. En effet, la grand-mère a aussi son importance et permet d’évoquer un passé plus lointain où la violence était déjà malheureusement bien présente.

Nayola est un bon film d’animation permettant à travers une magnifique histoire d’amour de se plonger dans le passé récent et sanglant et le présent perturbé de l’Angola. Cette histoire alternant entre passé et présent montre à la fois une quête basée sur l’amour et une lutte pour la liberté. Elle bénéficie d’une animation soignée et parfois onirique qui entraîne le spectateur au cœur d’un maelström d’horreur et de sentiments. À travers ce récit intergénérationnel touchant, c’est le destin d’un pays que l’on découvre porté par des sentiments humains universels.

L’œuvre est singulière est parfois extrêmement puissante. Ses propositions visuelles sont vraiment marquantes et restent longtemps en mémoire. Il ne faut donc pas hésiter à les découvrir un long métrage sortant autant de l’ordinaire et offrant un grand contraste entre certaines images d’une grande beauté et l’indicible qui se cache derrière.

Intense et impitoyable.

Angola. Trois générations de femmes dans une guerre civile qui dure depuis 25 ans : Lelena (la grand-mère), Nayola (la fille) et Yara (la petite-fille). Le passé et le présent s’entrecroisent. Nayola part à la recherche de son mari, qui a disparu au pire moment de la guerre. Des décennies plus tard, le pays est enfin en paix mais Nayola n’est pas revenue. Yara est maintenant devenue une adolescente rebelle et une chanteuse de rap très subversive. Une nuit, un intrus masqué fait irruption dans leur maison, armé d’une machette. Une rencontre qu’elles n’auraient jamais pu imaginer…

 Musique : Alex Dibicki
 Producteur : Ana Carina pour Filmes da Praça, Mukixe Producoes, Mukixe Produções, S.O.I.L.
 Distributeur : Urban Distribution

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