Bleeder : La critique

Date : 19 / 10 / 2016 à 10h45
Sources :

Unification


Bleeder est un film de 1999 de Nicolas Winding Refn inédit en France. Une œuvre de jeunesse, son deuxième long métrage, mais dans laquelle transparait la marque de fabrique du cinéaste et sa manière parfaitement reconnaissable de réaliser des films.

Louis est le frère de Louise et l’ami de Léon, mari de Louise qu’il bat, et de Lenny amoureux de Lea. C’est donc une histoire d’amitié et d’amour qui va, évidemment, mal tourner que nous compte le réalisateur et scénariste Nicolas Winding Refn.

Mais c’est aussi une histoire humaine dans laquelle les personnages sont un peu plus touchant que dans les longs métrages actuels du cinéaste. Bien que ces derniers restent, surtout pour les hommes, des marginaux enfermés dans leur monde, thématique récurrente du réalisateur.

En effet, ce qui réunit les 3 principaux protagonistes masculins est le cinéma. Le vidéoclub où travaille l’un d’entre eux leur sert de repère et leur permet, en compagnie du gérant de la boutique, d’épancher leur soif de films.

La séquence d’ouverture est particulièrement emblématique de cette interconnexion étroite entre vies des intervenants et milieux cinématographique. En effet, dans un très beau travelling multidirectionnel, la caméra effleure des rangées de cassettes vidéo à toute allure, cheminant entre une multitude de rayons remplis de jaquettes colorées.

La scène finale est, elle aussi, digne des films de genre qui ont nourris l’imaginaire du réalisateur. Un final explosif qui tranche avec le reste de l’œuvre, plus contemplative.

Le cinéaste s’est aussi fait plaisir dans ses dialogues dans lesquels les références cinématographiques fusent et qui sont parfois entrecoupées de logorrhées, peut-être un peu trop pointues ou fastidieuses pour les non amateurs, sur le cinéma.

Les acteurs sont tous bons et on retrouve la femme du réalisateur, Liv Corfixen, dans une vendeuse de sandwichs généreuse qui gravite en périphérie de l’intrigue principale, seulement reliée à cette dernière par la cour maladroite que lui fait Lenny.

Ce dernier, très bien interprété par Mads Mikkelsen, est d’ailleurs le personnage le plus poignant du long métrage. Enfermé dans sa bulle d’images de films, n’arrivant pas à gérer le conflit montant entre ses amis et amoureux d’une femme qu’il ne sait comment aborder, le protagoniste est très humain. Un individu parmi les plus sympathiques apparaissant dans l’univers de Nicolas Winding Refn dans lequel la violence intrinsèque des personnages n’est jamais très loin d’exploser.

Bleeder est un film qui a un certain charme et dans lequel transparaît l’amour immodéré du réalisateur pour le 7ème art. Avec une histoire simple, mais efficace, des acteurs humains et une mise en scène déjà léchée et inventive, c’est une œuvre incontournable à découvrir pour les amateurs du cinéaste.

Intéressant et surprenant.

SYNOPSIS

L’amour et la violence à Copenhague. Léo et Louise vivent en couple dans un appartement insalubre. Découvrant que Louise est enceinte, Léo perd peu à peu le sens de la réalité et, effrayé par la responsabilité de sa nouvelle vie, sombre dans une spirale de violence. Au même moment, son ami Lenny, cinéphile introverti travaillant dans un vidéo-club, tombe fou amoureux d’une jeune vendeuse et ne sait comment le lui dire…

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 38
- Titre original : Bleeder
- Date de sortie : 26/10/2016
- Réalisateur : Nicolas Winding Refn
- Scénariste : Nicolas Winding Refn
- Interprètes : Kim Bodnia, Mads Mikkelsen, Rikke Louise Andersson, Zlatko Buric, Liv Corfixen, Ole Abildgaard, Charlotte Fuchs, Levino Jensen
- Photographie : Morten Søborg
- Montage : Anne Østerud
- Musique : Peter Peter
- Costumes : Loa Miller
- Décors : Peter de Neergaard
- Producteur : Henrik Danstrup, Nicolas Winding Refn, Thomas Falck pour Kamikaze
- Distributeur : La Rabbia

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Bleeder



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