Dear White People : La critique
Dear White People est une histoire adaptée du véritable vécu du réalisateur lors de ses années de campus. Ce dernier, noir, s’est inspiré de ses amis pour créer les personnages principaux du film. Mais en ce qui concerne la soirée « Libérez le Négro qui est en vous », élément central de l’histoire, il a eu la surprise de découvrir que de véritables soirées de ce type se déroulaient vraiment dans les universités américaines alors qu’il pensait avoir écrit de la fiction.
Le scénario n’est pas extraordinaire mais a le mérite de raconter une histoire qu’on ne voit pas forcément, surtout quand on n’a jamais eu l’occasion de fréquenter les campus américains. Celle du traitement des noirs américains dans les facultés élitistes dans lesquelles le pourcentage d’étudiant blancs peut être bien supérieur à 90 %. C’est le racisme plus ou moins caché ou conscient et les relations entre blancs et noirs qui sont mises en avant, dans une comédie qui ne tombe pas dans l’humour graveleux ou grossier.
Quelques répliques sont très drôles et percutantes et font bien rire.
Les acteurs sont bons et interprètent de façon réaliste leurs rôles. On retrouve ainsi le beau gosse intelligent qui a la pression de son père doyen de l’université sur les épaules. La jeune activiste qui veut réveiller les consciences et sait user de la causticité. La jeune femme qui veut devenir célèbre et est prête à tout pour y arriver. Et bien sur le personnage principal du film, le jeune noir brillant, homosexuel et qui a plus envie de réussir ses études que de se mêler des affaires des autres. Ce personnage est clairement celui pour lequel j’ai eu le plus d’empathie. Tyler James Williams est très sympathique. A travers son personnage un peu geek qui côtoie aussi bien les blanc que les noirs, et est parfois traité avec mépris de part et d’autre, c’est la vue et la vie d’un campus peu glamour qui s’étale devant nos yeux.
La réalisation est correcte et la reconstitution de l’univers des facultés américaines et de ses soirées privées spéciales semble très crédible. De nombreux films ont déjà décrit l’envers d’un décor qui donne envie, celle d’un campus très éloigné de ceux que nous avons en France, mais peu se l’étaient approprié du côté des « minorités ». L’exercice n’est d’ailleurs pas exempt de défaut. Si l’attitude et le comportement d’un certain nombre d’étudiants blancs est lamentable, celui des étudiants noirs n’est pas non plus exempt de défaut, y compris vis-à-vis des leurs qui ne rentrent pas dans le moule.
Dear White People est une comédie réussie. Un film réaliste sur la ségrégation à laquelle les étudiants noirs américains sont encore confrontés. C’est bien triste de voir à quel point les élites futures d’un pays peuvent se laisser aller à tant de mépris pour leurs co-étudiants. Mais si l’histoire dénonce cet état de fait, il est aussi là pour divertir tout en faisant réfléchir. Et dans ce domaine, tout n’est ni noir, ni blanc.
Un film à voir pour passer un bon moment, et se poser de bonnes questions.
SYNOPSIS
L’histoire de quatre étudiants noirs, face à une fête sur le thème "afro-américain" organisée par des Blancs, qui dégénère en émeute.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 40
Titre original : Dear White People
Date de sortie : 25/03/2015
Réalisateur : Justin Simien
Scénariste : Justin Simien
Interprètes : Tyler James Williams, Tessa Thompson, Teyonah Parris, Brandon P Bell, Kyle Gallner, Dennis Haysbert, Peter Syvertsen, Brandon Alter
Photographie : Topher Osborn
Montage : Phillip J. Bartell
Musique : Kathryn Bostic
Costumes : Toye Adedipe
Décors : Burton Jones
Producteur : Effie Brown, Julia Lebedev, Justin Simien, Ann Le, Angel Lopez, Lena Waithe pour Code red, Duly Noted, Homegrown Pictures
Distributeur : Happiness Distribution
LIENS
PORTFOLIO
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