Cinq doigts d’une main

Date : 21 / 10 / 2007 à 00h00

NuqneH !


Une fois n’est pas coutume, je vais vous raconter un conte de fées…

Il était une fois un vieux voyageur, fatigué par les péripéties de ses trop nombreux voyages. Il avait vu de multiples choses : des merveilles et des horreurs, des chose inquiétantes et d’autres rassurantes, il avait été aimé et haï, il avait été combattu et aidé…

Il avait essuyé sa barbe grise sur toutes sortes de tables, de routes et de lits…
Mais au fil de ses pérégrinations, il avait perdu ses frères, sa famille, tous les siens. Même s’il avait toujours le sourire, une vague mélancolie le faisait rester parfois seul, au bord de la route, les yeux perdus dans le vide, à se souvenir de ses parents, de ses frères et des enfants qu’il n’avait jamais eu…

Et son sourire se figeait quelque peu, avant de revenir, peut-être un peu moins large qu’avant.

Un jour qu’il s’était arrêté devant un superbe petit lac émergeant des frondaisons d’une profonde forêt, une larme vint perturber sa vision. Il en fut contrarié, car le spectacle de cette eau lui apportait paix et admiration. Mais il eut beau l’essuyer, elle fut remplacée aussitôt par une autre… Il en prit son parti.

Apparut alors une superbe jeune fée, auréolée d’un soleil brillant et chaleureux. Elle le regarda et lui demanda pourquoi il pleurait. Comme il lui sourit sans répondre, elle le caressa du regard pour lui communiquer la chaleur de l’astre qui la nimbait. Il en fut saisi de joie, mais bientôt il sentit qu’il commençait à brûler, il se dégagea doucement, sourit et essuya la nouvelle larme qui venait de perler à ses paupières. La déesse en fut très déçue.

Une deuxième jeune fille plus jeune se dévoila. La lune était son diadème. Elle irradiait le mystère et la beauté. Elle fut aussi émue de la larme du voyageur et le toucha à son tour légèrement. La beauté envahit ses yeux et il se mit à infiniment plus apprécier la beauté et les secrets de la nature qui l’entourait. Mais il finit par se sentir si petit face à toutes ces merveilles que son cœur se figea et qu’il s’éloigna à nouveau. Encore une larme, encore une fée déçue…

C’est alors qu’une troisième enfant elfique, encore un peu plus jeune vint alors. Elle irradiait la lumière, une clarté qui dévoilait tout, faisant apparaître dans les choses même les plus laides et les plus sombres ce qu’il pouvait y avoir de bon, d’agréable. Elle posa elle embrassa délicatement la joue burinée du vieil homme qui vit à son tour sa vie dans la lumière et en fut profondément impressionné. Mais il fut vite aveuglé par tant de lumière et dût s’écarter. Nouvelle larme, nouvelle déception…

Puis ce fut un jeune garçon, à l’œil vif, à la superbe armure qui apparut. Son émoi fut le même que celui de ses sœurs, et il toucha aussi le voyageur de son souffle, lui communiquant bravoure et fierté. Le pèlerin de la vie se redressa et sentit son bâton se raffermir sous ses doigts : il était prêt à repartir, plein d’une nouvelle vigueur. Mais il se rappela qu’il avait tout vu et qu’aucun nouveau but ne l’appelait plus. Il se recula, et laissa couler une énième larme. Le jeune chevalier fut à son tour tout triste…

Enfin ce fut le tour d’un cinquième jeune frère, aux allures de lutin, qui s’esclaffa dès qu’il vit notre voyageur, d’un rire si communicatif que le vieil homme sourit à son tour, trouvant toutes sortes de raisons pour rire, oubliant les raisons de sa tristesse. Mais celle-ci revint, dès qu’il s’arrêta pour reprendre son souffle.

Alors les cinq enfants se regardèrent avec une immense tristesse, face à leur impuissance. Ils étaient prêts à devenir à leur tour victimes de ces larmes qu’ils avaient tenté avec tant d’amour de faire disparaître chez le voyageur.

Il les regarda alors et leur dit :

"Ne vous attristez pas, mes enfants. Voyez, plus de larmes dans mes yeux. Chacun d’entre vous n’a pu soigner mon cœur à lui seul. Mais l’amour que vous m’avez communiqué tous ensemble réunis dans un même effort a triomphé de ma mélancolie. Je suis à nouveau heureux, car grâce à vous, j’ai une nouvelle famille. Cet amour que vous m’avez donné va être le carburant du moteur de ma vie, et pour longtemps."

Il s’éloigna, non sans les avoir tous embrassé. Ses joues étaient sèches dorénavant.

Et comme disait Khaless : "Y délire, l’Amalb’Eyrh, y s’prend pour Perrault, le bougre ?"

Qapla’


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