PIFFF 2013 : Rappel du Jour 1, ça commençait fort

Date : 14 / 11 / 2014 à 10h00
Sources :

Unification


Après le film d’ouverture de la veille au soir, le PIFFF retrouve ses marques.

Pour son édition 2013, la nouvelle formule : films en compétition à 14 h 00 suivis d’un film en rétrospective à 16 h 30 avant de retrouver les films en compétition à 19 h 30 puis des films hors compétition à 22 h 00, est amenée à perdurer afin de permettre notamment aux provinciaux de commencer le Festival plus tôt dans la journée.
Cette formule permet aussi d’avoir 4 films projetés par jour plus 4 films composant la nuit du PIFFF le samedi à partir de 23 h 00.

Cette nouvelle formule tombait bien en 2013 car la salle comptait plus de 200 spectateurs pour la première projection à 14 h 00 du festival. Soit pour les amateurs de festivals la capacité de la salle de cinéma des premières années du festival d’Avoriaz.

Certains films sont précédés d’un court métrage international hors compétition. Et c’est une formule qui comme pour les éditions précédente, est très appréciable car malheureusement l’accès aux courts métrages sur grand écran n’est pas toujours facile en dehors des festivals.

Mais passons maintenant en revue le deuxième jour de l’édition 2013 du PIFFF.

14h00 : Love Eternal


Ermite fasciné par la mort depuis son enfance, Ian accompagne les êtres brisés jusqu’à leur suicide. Et au-delà...

Le court métrage projeté avant le film est Sleepworker un très bon cours que j’ai chroniqué dans le cadre de la compétition des courts métrages des Utopiales 2013 (grand prix ex-equo des courts métrages). La critique est disponible ici.
C’est réellement plaisant de voir un court métrage proposé avant un film. Si en plus il est de la qualité de Sleepworker, ça ouvre bien l’appétit pour la projection à suivre.

Love Eternal parle de différence et de suicide, de solitude et d’amour. Il s’agit d’un film avec des langueurs liées à son thème, mais qui est intéressant. Les deux acteurs principaux, Robert de Hoog et Pollyanna McIntosh, sont très bons dans leurs rôles délicats.

Love Eternal trouble d’abord car l’atmosphère du roman japonais transparait dans tout le film qui se passe en Irlande. Le héros entre en hikikomori (retrait social chez les jeunes) après le décès de son père qui l’a marqué à 6 ans puis le suicide d’une fille de sa classe lorsqu’il a 16 ans ce qui l’entraîne à rester chez lui. C’est au moment du décès de sa mère qu’il décide de se suicider avant qu’un retournement de situation ne le pousse à rester en vie.

Le film parle du suicide et notamment de suicide collectif, sujet régulièrement repris par les japonais, auteurs et réalisateurs. On peut se souvenir du Suicide Club de Sono Sion qui pendant longtemps a été interdit à la diffusion car accusé de pousser les gens, surtout les jeunes, au suicide. On retrouve ce thème dans le manga Suicide Island de Kōji Mori ou le film When I Kill Myself de Ryo Nakajima, ce dernier, ainsi que Suicide Club, étant des films inspirés de manga et/ou de livre.

Le réalisateur réussi à utiliser l’atmosphère d’un pays occidental pour retranscrire ce qui se passe au Japon et finalement l’ensemble rend bien. On retrouve les longueurs propres au cinéma japonais qui accompagne le périple souvent intérieur du personnage principal.
Le film donne d’ailleurs envie de lire l’œuvre In Love With The Dead de Kei Oishi dont s’inspire le scénario.

Au final j’ai trouvé le film intéressant mais avec quelques longueurs. Par contre il est à déconseiller pour toute personne déprimée. Le propos n’est pas facile non plus à appréhender.

En ce qui concerne le réalisateur, Brendan Muldowney, Love Eternal est son quatrième film et on retrouve Pollyanna McIntosh, l’actrice de The Woman.
Brendan Muldowney en parlant de son film nous dit qu’il est tombé sous le charme du livre et a eu envie de l’adapter. Il nous signale aussi qu’il y a parfois des moments bizarres et qu’il ne faut pas hésiter à en rire. Après avoir vu le film il faut avouer que les passages drôles étaient loin d’être nombreux.

16h30 : Reanimator


Le premier film de la rétrospective de l’édition 2013 est le très bon Reanimator adapté de la nouvelle Herbert West, réanimateur de H. P. Lovecraft. Il s’agit d’un excellent choix pour un film qui s’avère être vraiment plaisant à voir sur grand écran. On y trouve des zombis, des savants fous, de l’amour et des flacons verts fluorescents. Un film très bien interprété et très drôle. Si vous avez l’occasion de le voir, ainsi que ses deux suites, n’hésitez pas. Personnellement j’adore et ai tous les films en coffrets collector.



19h30 : The Battery


Prndant un road-trip à travers les États-Unis, au cours duquel ils doivent lutter contre des morts vivants, deux anciens joueurs de base-ball s’aperçoivent qu’ils devront aussi faire face à leurs propres démons…

Nouveau film de zombis plus intimiste cette fois. On rit aussi mais il n’y a pas de savant fou et l’hémoglobine coule beaucoup moins.
The Battery a eu la mention spéciale du jury et la mention spéciale du jury jeune ainsi que le prix du public au Festival Mauvais genre 2013 de Tour.

The Battery est un petit film tourné pour 15.000 dollars. Il fait référence à la paire lanceur-receveur au baseball, les deux personnages principaux étant d’anciens joueurs de baseball et grands amis.
Le film est bien sympathique et nous montre une apocalypse zombie d’une autre façon. Le film est plus intimiste, centré sur ses deux protagonistes principaux, dont le réalisateur Jeremy Gardner lui-même qui signe aussi le scénario. L’histoire est une agréable surprise que vient un peu gâcher une fin beaucoup trop longue qui aurait eu un très fort impact en étant tronquée de moitié. L’ensemble reste très plaisant à voir surtout pour les amateurs de films de zombis.

22h00 : Du sang sur la neige



Le mythique Festival International du Film Fantastique d’Avoriaz vu et revu par ses principaux instigateurs.

Le documentaire est très plaisant et nous fait passer un bon moment tout en nous racontant l’histoire de notre genre de prédilection. Il est aussi extrêmement documenté. Les réalisateurs Julien Dunand et Gildas Houdebine ont vraiment fait un travail de fourmi pour nous offrir cette œuvre captivante. Les images d’archives sont très intéressantes et nous font voyager à une autre époque dans un milieu parfois très glamour.

On apprend une multitude de choses concernant ce festival qui était plus réservé aux membres du jury, stars, people et journalistes qu’aux véritables amateurs de genre. La salle une fois remplie de tous les invités ne pouvant accueillir que quelques dizaines de spectateurs.
Les interviews de membres de jury (ah ! la remarque de Michel Blanc sur le très mauvais film, à ses yeux, qui devrait malheureusement gagner Terminator est truculente. Ce dernier a effectivement gagné et eu la carrière qu’on lui connait.)
Le festival a d’ailleurs primé un grand nombre de films qui ont connu une très belle carrière internationale et a donné des prix à des réalisateurs encore inconnus à l’époque comme Steven Spielberg.

La journée s’achève après plus de 7 heures de projections. Le grand bonus de la soirée est l’échange avec l’un des réalisateurs du documentaire Julien Dunand qui répond à des questions de la salle. Car le PIFFF c’est aussi la rencontre avec des réalisateurs, producteurs et acteurs qui permettent des échanges très intéressants sur leur film et parfois le film de genre en particulier.

Conclusion

En première journée pleine, après le film d’ouverture de la veille, le PIFFF 3ème du nom commence très fort. L’équilibre à bien été trouvé entre films en compétition/hors compétition et rétrospective. Cette formule va se répéter sur les quatre jours à venir : film en compétition suivi d’un film en rétrospective puis d’un nouveau film en compétition et enfin d’un film hors compétition.
Les séances sont suffisamment espacées pour qu’on puisse se reposer un peu les yeux avant d’enchaîner une nouvelle toile. Quant à l’organisation, elle s’avère aux petits oignons et on n’a plus besoin de faire la queue dehors dans le froid et sous la pluie. D’ailleurs la salle dédiée au festival (475 places) permet une entrée séparée de celle du public qui va voir un film au cinéma (le Gaumont Opéra a 6 salles au total).

Des suicides, savants fous, zombis, fin du monde, festival et défilé de stars nous ont complètement dépaysés. Après une première journée, le festival commence bien.
Vivement demain !

- SITE OFFICIEL



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