Le cercle des neiges : La critique du film Netflix

 Date de sortie : 04/01/2024
 Plateforme de diffusion : Netflix
 Titre original : La sociedad de la nieve
 Durée du film : 2 h 24
 Réalisateur : Juan Antonio Bayona
 Scénaristes : Juan Antonio Bayona, Bernat Vilaplana, Jaime Marques, Nicolas Casariego d’après l’œuvre de Pablo Vierci
 Interprètes : Enzo Vogrincic Roldán, Simón Hempe, Matías Recalt, Rafael Federman, Agustín Pardella, Esteban Bigliardi, Felipe González Otaño, Diego Ariel Vegezzi

Le cercle des neiges est un film vraiment remarquable revenant sur le terrible accident d’avion ayant eu lieu en plein hiver au cœur des Andes en 1972.

Le scénario du réalisateur Juan Antonio Bayona et de Bernat Vilaplana, Jaime Marques et Nicolas Casariego retrace avec une grande acuité les événements qui se sont passés lors de ce tragique vol emmenant une équipe de rugby uruguayenne, et leurs proches, ainsi que les membres d’équipage de l’avion, au Chili.

Le film de Juan Antonio Bayona est vraiment incroyable. Il montre parfaitement, et avec une grande acuité, la manière dont les survivants ont réussi à tenir aussi longtemps dans des conditions tellement extrêmes.

Il est annoncé, lorsque on le lance, que l’œuvre possède des scènes difficiles et perturbantes. Et cela est entièrement vrai. En effet, l’immersion est tellement impressionnante que l’on a l’impression de se trouver au milieu de ces jeunes gens essayant de survivre à l’indicible.

Le travail sur la photographie de Pedro Luque est très impressionnant. Les montagnes s’étendant à perte de vue et la neige blanche étincelante font ressortir encore plus le froid glacial des lieux. Cela renforce aussi la petitesse de l’humain perdu au milieu de ces paysages imposants.

Les très bons décors d’Alain Bainée donnent vraiment l’impression que c’est un documentaire en temps réel qui a été filmé à l’époque, tant ils sont fidèles aux images d’archives. D’autant que le beau travail sur les costumes de Julio Suárez renforce cette impression de se plonger au siècle précédent, où la survie à un tel accident était juste improbable.

Le travail sur le son est magnifique. Les craquements, les bruits étouffés par la neige, les grincements de la carlingue sont très bien rendus. Sans compter que les cris des différents survivants transforment certains passages en véritables séquences d’horreur qui restent longtemps en mémoire. De plus, la musique de Michael Giacchino est très bonne et ne vient jamais couvrir ce que l’on doit entendre, tout en accompagnant bien certains passages épiques, notamment quand des personnages s’aventurent aux alentours du crash.

Le montage de Jaume Martí et d’Andres Gil est aussi fort bon. Le passage d’un personnage à l’autre et le rythme de l’œuvre est très fluide, permettant de voir les jours défiler sans avoir une impression de redondance.

L’interprétation est collégialement excellente. Les comédiens sont parfaitement crédibles et d’autant plus attachants que certains d’entre eux décèdent au fil du temps qui s’écoule. Enzo Vogrincic Roldán est remarquable en jeune homme racontant les péripéties qu’ils ont vécu. C’est d’ailleurs sa voix off qui accompagne les images montrées.

L’œuvre montre sans fard ce qui s’est déroulé et la manière dont les différents rescapés, la plupart extrêmement croyants, ont fini par accepter l’indicible pour survivre et continuer d’espérer voir le jour suivant. Les choix qui s’offrent à eux, et la mort rôdant de plus en plus près, permettent de mieux comprendre ce qui s’est passé, sans jamais émettre aucun jugement.

Suite à cette affaire, de nombreuses personnes se sont demandées s’ils auraient pu parvenir à une telle extrémité. Le long métrage montre parfaitement la réalité de ces jours d’enfer. Elle propose aussi une très belle réflexion sur la solidarité et sur l’envie des personnes de tout faire pour que les autres puissent survivre si eux-mêmes ne le peuvent pas.

Différents passages sont vraiment particulièrement anxiogènes et font même retenir longuement sa respiration. Cette proximité avec les différents protagonistes rend ce qu’il leur arrive encore plus vivace et renforce le côté émotionnel que l’on ressent à chaque disparition. Les noms s’égrènent d’ailleurs régulièrement au fil du long métrage, inscrivant le patronyme des victimes qui s’accumulent à l’écran.

Le cercle des neiges est un film remarquable qui hante longtemps l’esprit et montre les capacités de résilience de personnes semblant dans une situation inextricable. L’histoire connue prend une nouvelle dimension grâce à la mise en scène prodigieuse du réalisateur Juan Antonio Bayona qui a complètement capté l’horreur de la situation. Le travail remarquable sur le visuel et l’interprétation irréprochable permettent d’obtenir une œuvre extrêmement puissante et humaine.

Impressionnant et fascinant.

En 1972, un avion uruguayen s’écrase en plein cœur des Andes. Les survivants ne peuvent compter que les uns sur les autres pour réchapper au crash.

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