NIFFF 2023 : Le bilan

Date : 03 / 08 / 2023 à 08h30
Sources :

Unification


La 22ème édition du NIFFF s’est déroulée dans la bien jolie ville suisse de Neuchâtel. Le festival a non seulement permis de découvrir sur les très beaux grands écrans des quatre cinémas participants, ainsi que celui magnifique du plein air, des films soigneusement choisis, mais aussi a offert des rencontres avec les réalisateurs, producteurs et acteurs de certains d’entre eux.

L’ambiance était bien au rendez-vous devant un public friand des différents genres proposés allant du thriller au fantastique en passant par la science-fiction et l’horreur et en n’oubliant pas la comédie.

La séance en plein air était particulièrement agréable, avec sa séance de minuit bénéficiant de casques confortables permettant de régler le son à sa convenance. Il était ainsi facile de se laisser envoûter par les images projetées sur l’écran géant, alors que la plupart des places étaient protégées en cas de temps orageux.

C’était donc bien beau festival qui donne vraiment envie de revenir pour y découvrir des nouvelles pépites du cinéma de genre à venir.

D’autant que les réalisatrices ont particulièrement brillé cette année grâce à des films formidables et des mises en scène inspirées. Ce n’est donc pas surprenant que même en minorité dans les compétitions de courts et de longs métrages, elles aient remporté la plupart des prix attribués, dont ceux du public.

Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide, classé par ordre alphabétique, des longs et courts métrages que j’ai visionné lors du festival. Vous pouvez aussi trouver le portfolio du weekend en fin d’article.

Vous pouvez aussi découvrir les critiques des œuvres déjà sorties en France ci-dessous :

LONGS MÉTRAGES

All the Boys Love Mandy Lane de Jonathan Levine

Avis : Passé complètement inaperçu à mes yeux au début des années 2000, ce thriller slasher de Jonathan Levine est particulièrement prenant. En effet, une jeune femme d’une grande beauté est désirée par tous les hommes qui la croisent. En partant avec quelques amis dans le ranch du père de l’un d’entre eux, ces derniers vont se retrouver aux prises d’un serial killer les exécutant les uns après les autres.

Il ne faut pas s’arrêter à un récit semblant classique. En effet, bien avant l’heure, le film interroge sur le "male gaze" et sur la femme objetifiée par ceux qui veulent la posséder. Les morts sont violentes, parfois originales et le long métrage réserve des surprises, tout en s’achevant sur une fin vraiment intéressante.

Le film était projeté dans la thématique Female Trouble qui mettait en valeur des œuvres ayant des femmes fortes et sortant de l’ordinaire. Si vous vous poser la question de pourquoi ce film en fait partie, vous avez la possibilité d’en découvrir la raison en VOD ou en DVD, une version restaurée ayant été sortie il y a quelques années. Et elle est assurément hautement recommandable.

Animalia de Sofia Alaoui

Avis : C’est devant une belle surprise que l’on se retrouve avec ce très bon long métrage qui vient à la fois du Maroc, est réalisé par une femme et qui est une œuvre fantastique. Sans compter que le récit fait preuve de vraiment d’originalité avec le traitement de cet événement étrange se produisant au Maroc qui pousse une femme enceinte, isolée dans une luxueuse maison, à rejoindre son mari en traversant un pays se trouvant au cœur d’un chaos grandissant.

L’œuvre est régulièrement envoûtante et bénéficie de la formidable prestation d’Oumaïma Barid. Certains passages sont vraiment de toute beauté et l’œuvre a une atmosphère imposante.

De plus, malgré cette dominante à la fois fantastique et de science-fiction, elle aborde aussi avec intelligence les thématiques de la famille et du féminisme et les saupoudre d’une pointe d’écologie. Ce qui offre un film apocalyptique vraiment étrange, matinée d’une poésie crépusculaire d’une grande beauté.

Le film sort en salle en France le 9 août 2023.

Augure de Baloji

Avis : On n’a pas souvent l’occasion de voir un film fantastique se déroulant en République démocratique du Congo. Il me faut donc pas bouder son plaisir lorsque l’on peut en découvrir un, surtout quand il s’agit d’une œuvre fantastique et qu’elle a une grande personnalité.

À la suite du personnage principal, le spectateur s’immerge dans la culture locale à laquelle celui-ci est de nouveau confronté alors qu’il revient afin de présenter sa femme à sa famille. Mais il est considéré comme un sorcier, et le public va le suivre de près, ainsi que trois autres personnes, considérées de la sorte.

Le long métrage a une très belle mise en scène et offre parfois des scènes d’une grande poésie et de temps en temps oniriques. Il est facile de se laisser dépayser par ce récit, d’autant qu’il repose sur des individus très bien interprétés montrant l’impact que peut avoir certaines croyances sur la vie de personne qui en sont les cibles.

Le film sort en salle en France le 22 novembre 2023.

Cat People de Jacques Tourneur

Avis : C’est aussi dans le cadre de la thématique Female Trouble que l’on a pu (re)découvrir sur grand écran le chef-d’œuvre de Jacques Tourneur, Cat People. Le film n’a pas pris une ride malgré ses 80 ans. Il présente une jeune femme pensant être issue, dans son pays d’origine en Europe de l’Est, d’une tribu maudite où les femmes se transforment en panthère lorsqu’elles font l’amour. Elle va alors tomber amoureuse d’un homme charmant et va devoir lutter contre ses désirs.

Huit décennies après sa sortie, le film montre toujours à quel point il a impacté durablement les œuvres de suspense, et de fantastique ainsi que bien sûr celles d’horreur. Son merveilleux noir et blanc, son travail incroyable sur les ombres, la grande qualité de suggestion de la mise en scène et une bande sonore parfaitement utilisée en font, aujourd’hui encore, un long métrage incontournable de genre. Sans compter que, marqué par son époque, le récit tourne autour d’une femme ayant du mal à assumer ce qu’elle est, et notamment son désir. Un parti-pris qui diffère avec le, tout aussi réussi, remake éponyme qui est sorti en 1982.

Double Blind de Ian Hunt-Duffy

Avis : Une jeune femme sans attache fait partie d’une expérimentation sur un nouveau médicament humain. Mais ce dernier a des effets secondaires dramatiques et les jeunes gens n’ont pas le droit de dormir sous peine de décès.

L’œuvre est un huis clos se situant dans un laboratoire complètement fermé dans lequel se retrouvent 7 jeunes gens participants à l’expérimentation. On va les voir prendre conscience de la situation de plus en plus dramatique dans laquelle ils se trouvent et essayer de trouver une solution pour survivre à cette étude médicamenteuse.

L’œuvre réserve peu de surprises et est plutôt classique dans son traitement. La mise en scène est agréable et l’interprétation tout à fait correcte. Si elle ne révolutionne pas le genre, on peut sans hésiter se pencher sur ce premier long métrage d’un jeune réalisateur.

Vous pouvez retrouver ci-dessous la rencontre et la session de questions-réponses avec le réalisateur Ian Hunt-Duffy et le producteur Simon James Doyle qui sont venus présenter leur film.

BIFFF 2023 : Session de Q&A du réalisateur Ian Hunt-Duffy et du producteur Simon James Doyle venus présenter Double Blind :


Good Boy de Viljar Bøe

Avis : Le film de Viljar Bøe débute comme une romance entre un riche jeune homme extrêmement brillant et une jeune femme sympathique qui va se rapprocher de plus en plus de lui. Mais ce dernier a un chien bien étrange et l’œuvre va s’amuser à balader le spectateur pour faire une proposition horrifique sortant vraiment de l’ordinaire.

C’est dans sa propre maison que le réalisateur a tourné une grande partie de l’intrigue. Il manipule à merveille son scénario et ses personnages pour créer un grand moment de suspense, des rebondissements imprévus et un final extrêmement marquant.

Comme quoi, avec de superbes acteurs, une très bonne idée bien exploitée et une maîtrise de la mise en scène, on peut faire une proposition vraiment agréable avec des moyens limités. Le film est hautement recommandable, surtout si vous appréciez l’horreur et la psychologie.

In My Mother’s Skin de Kenneth Dagatan

Avis : Cette histoire de fée démoniaque se déroulant en Indonésie a un certain charme et de vraies qualités. Néanmoins, cette dernière possède de très grandes longueurs qui peuvent faire décrocher l’attention des spectateurs. En effet, les déplacements des différents protagonistes mettent beaucoup de temps. Et on ne verra assurément plus la montée et la descente des escaliers de la même manière.

Toutefois, l’atmosphère est bien présente dans cette œuvre horrifique et cette confrontation entre une jeune fille décidée à sauver sa famille et une fée bien inquiétante mérite vraiment la peine d’être découverte.

Irati de Paul Urkijo Alijo

Avis : Après avoir présenté le spectaculaire Errementari : Le Forgeron et le Diable qui a tourné en festival, réalisateur revient avec une histoire vraiment atypique et impressionnante. On se plonge dans une époque médiévale où le christianisme côtoie encore le païen et où les anciens monstres et Dieu locaux sont progressivement oubliés et détruits par les hommes et leurs nouvelles croyances.

On va suivre un jeune seigneur local qui va s’associer à une étrange femme considérée comme sorcière. Ils vont alors plonger au cœur d’une intrigue où les humains et les dieux essayent de tirer les ficelles.

L’œuvre propose des scènes vraiment impressionnantes et d’une beauté parfois primale. Si elle s’étire un peu en longueur, ses personnages atypiques, sa représentation d’un monde en train de disparaître et la mise en valeur de certaines créatures fantastiques en font un long métrage atypique qu’il ne faut pas hésiter à regarder quand il sera disponible.

Kennedy de Anurag Kashyap

Avis : Les habitués du réalisateur Anurag Kashyap seront ravis de découvrir son nouveau long métrage qui est encore une fois un polar particulièrement sombre. On y suit un ancien policier se faisant passer pour mort qui est devenu tueur à gages. Celui-ci va se retrouver au cœur d’une machination et va partir dans un périple semé de morts.

L’œuvre est magnifiquement réalisée. Elle repose sur l’interprétation magistrale du personnage principal et permet de s’immerger de près dans un monde extrêmement corrompu où la police est aussi concernée.

Le film est particulièrement fascinant et interroge sur les notions de bien et de mal, ainsi que sur le prix de la vie. Il est parcouru de moments extrêmement puissants et habité par un tueur à la psyché particulièrement intéressante à découvrir. C’est vraiment un grand film méritant assurément d’être découvert.

Killing Romance de Lee Won-suk

Avis : À la lecture de son résumé, on ne sait pas vraiment à quoi on s’attend avec cette œuvre qui est une très grande réussite. En effet, un jeune fan va aider une actrice, qui n’a plus tourné depuis quelques années, depuis son mariage avec un milliardaire, a essayer de le quitter. Mais ce dernier ne veut pas d’une telle séparation.

Le film de Lee Won-suk bénéficie d’une écriture formidable et fait souvent beaucoup rire par ses situations et son imagination sans limite. Et pourtant, traiter de la maltraitance et du harcèlement n’est pas une chose simple. Ce que le long métrage réussit à merveille. Sans compter que son interprétation est vraiment formidable et que la mise en scène offre des moments carrément épiques.

Il ne faut d’ailleurs pas quitter l’œuvre avant la fin du générique pour y découvrir une dernière scène permettant de proposer une séquence supplémentaire concernant l’un des personnages du film. Vous n’entendrez assurément plus "It’s Good" de la même manière après avoir vu le film et vous aurez vraiment un regard différent sur les autruches.

Mad Heidi de Johannes Hartmann, Sandro Klopfstein

Avis : C’est devant une version non seulement officieuse de Heidi que le spectateur se retrouve, mais devant le premier film de « Swissploitation » jamais réalisé. Si le long métrage prend son temps pour s’installer, la violence monte crescendo et la succession de morts, notamment ceux liés à un péril fromager original, sont parfois bien jouissifs à découvrir. Il faut donc espérer que cette œuvre, financée en crowdfunding, fonctionne pour offrir une suite annoncée par un Heidi et Klara reviendront de bon augure. Avec en bonus Casper Van Dien formidable en président suisse.

Pandemonium de Quarxx

Avis : Après avoir eu l’occasion de découvrir le segment central de son nouveau film dans les festivals en tant que court métrage, il est enfin possible de visionner le long métrage à sketch de Quarxx qui commence en fanfare sa carrière dans les festivals.

Avec cette étrange histoire d’une rencontre brutale entre un automobiliste est un motard sur une route de montagne, c’est une proposition de 3 récits particulièrement sombres qui se déploie devant les yeux des spectateurs. Ceux-ci appréciant avec plaisir cette nouvelle position cinématographique sortant de l’ordinaire.

Pour éviter de spoiler le récit, on peut dire que les trois passages différents ont une vraie connexion et s’achèvent sur un final donnant envie d’avoir une suite. L’interprétation est de qualité et l’imagination du réalisateur est non seulement vivace, mais visuellement très intéressante. Il ne faut donc pas hésiter à aller découvrir sa dernière œuvre en date, d’autant qu’après sa tournée internationale au sein des festivals, elle devrait trouver le chemin des grands écrans en France en 2024.

Piove de Paolo Strippoli

Avis : Une pluie intense qui fait déborder les égouts et pousse les individus à devenir extrêmement violents. C’est le point de départ du film de Paolo Strippoli qui est extrêmement bien réalisé et propose des séquences particulièrement marquantes. Toutefois, alors que l’on découvre l’impact de cette agressivité montante dans la ville de Rome, c’est sur une famille frappée par le drame que se concentre le récit.

L’interprétation est très bonne et certains passages sont franchement envoûtants. Le film a quelques longueurs et des personnages attachants, notamment un père de famille essayant de tout faire pour sauver la sienne. Si vous aimez le fantastique, il ne faut pas hésiter à découvrir cette œuvre qui n’est pas forcément novatrice dans ce domaine, mais bénéficie d’une belle réalisation.

Vous pouvez retrouver ci-dessous la rencontre et la session de questions-réponses avec le réalisateur qui est venu présenter son film et qui indique qu’il s’est beaucoup inspiré d’un film ayant tourné précédemment en festival et qui, à mes yeux, semble bien être le très bon The Unthinkable.

BIFFF 2023 : Session de Q&A du réalisateur Paolo Strippoli venu présenter Piove :


Raging Grace de Paris Zarcilla

Avis : C’est un coup de cœur que j’ai eu face à ce récit particulièrement bien écrit et mis en scène par la réalisatrice Paris Zarcilla. En effet, si l’histoire d’une mère d’origine philippine sans papier devenant la servante d’un individu riche dans un manoir isolé est déjà connue, son traitement dans son film l’est beaucoup moins. D’autant qu’une grande partie du récit se fait à travers le personnage de la fille de la travailleuse qu’elle a fait rentrer d’une manière illégale dans cette maison et qui assiste à d’étranges événements.

La mise en scène est vraiment brillante et l’histoire est particulièrement envoûtante. D’autant qu’elle bénéficie d’une interprétation magistrale et que l’angoisse et l’horreur s’invitent progressivement au fil d’un récit qui sait promener le spectateur et le mettre sur des fausses pistes. Le film a d’ailleurs été plus que convaincant, car il repart avec trois prix : celui du NIFFF de la critique internationale, celui de la jeunesse et celui du public. Il faut donc espérer qu’il sorte sur grand écran en France, tant il est particulièrement palpitant à découvrir.

The Abandoned de Tseng Ying-ting

Avis : Le cinéma asiatique sait proposer des polars noir particulièrement prenants. The Abandoned en fait partie avec sa proposition extrêmement sombre d’une inspectrice qui ne peut pas se suicider à cause d’un cas d’homicide qui lui tombe dessus. Elle va devoir enquêter dans le milieu des immigrés dont certaines trouvent une mort terrible aux mains d’un serial killer.

Le récit monte crescendo et offre une enquête prenante qui n’en oublie pas de parler des individus invisibilisés par une société ne s’y intéressant pas. Le personnage principal, magnifiquement interprété, offre la prestation tout en délicatesse d’une femme s’interrogeant sur sa propre vie et se lançant à corps perdu dans la résolution de cette enquête qui lui tient à cœur. L’œuvre est hautement recommandable et on ne voit pas ses deux heures passer.

Vous pouvez retrouver ci-dessous la rencontre et la session de questions-réponses avec le réalisateur qui est venu présenter son film.

BIFFF 2023 : Session de Q&A du réalisateur Tseng Ying-ting venu présenter The Abandoned :


The Cuckoo’s Curse de Mar Targarona

Avis : C’est devant une histoire qui ne réserve pas de surprise aux amateurs de fantastique, mais qui est très bien construite que l’on se trouve avec ce film de Mar Targarona montrant d’une manière vraiment différente une home invasion.

En effet, un jeune couple espagnol échange son appartement contre la magnifique maison d’un couple plus âgé allemand pendant leurs vacances. Mais ces derniers vont se retrouver au milieu d’une aventure qu’ils n’avaient pas prévue de la sorte.

Le long métrage bénéficie d’une très bonne interprétation et de situations particulièrement bien mises en scène. Toutefois, un défaut de rythme, des redondances et des ellipses que l’on aurait bien voulu voir être plutôt développée le rende un peu moins attractif. Néanmoins, si vous aimez le genre, n’hésitez pas à le voir. En tout cas, il s’agit d’une parfaite publicité contre l’échange de logements de manière récréative.

The Wrath of Becky de Matt Angel, Suzanne Coote

Avis : Pas besoin d’avoir vu le premier opus pour comprendre sa suite. Un résumé rapide permet de faire la connaissance du personnage qui a donné son nom à l’œuvre et que l’on va suivre dans sa quête de vengeance barrée et sanglante. Lulu Wilson est plutôt convaincante en jeune fille bien décidée à en découdre avec des masculinistes voulant reprendre le pouvoir aux femmes. Quelques scènes explosives apportent tout son sel à une série B qui devrait ravir les amateurs.

Tiger Stripes de Amanda Nell Eu

Avis : Il n’est pas toujours facile de voir sur grand écran des longs métrages malaysiens. Surtout quand il s’agit d’une œuvre fantastique réalisée par une femme. Amanda Nell Eu utilise à merveille ce conte fantastique pour parler de la société patriarcale, de la religion et de la liberté. Elle utilise en effet une jeune fille qui lors de sa puberté va voir se développer d’étranges symptômes. Alors que cette dernière commence à avoir une relation compliquée avec ses deux meilleures amies qui se mettent à la regarder étrangement.

Le film est un vrai coup de cœur et bénéficie d’une interprétation de la part des adolescentes absolument remarquable. Il y a non seulement beaucoup d’énergie, mais une vraie lueur d’espoir qui se dégage d’une œuvre envoûtante qui a aussi su charmer le jury qui lui a décerné le Prix h. R. Giger « Narcisse » du meilleur film. Il ne faut donc pas s’arrêter à des effets spéciaux vraiment approximatifs, et qui sont heureusement peu utilisés, mais se concentrer sur cette histoire merveilleusement narrée et interprétée.

Le film sort en France le 13 mars 2024.

Vincent doit mourir de Stéphan Castang

Avis : Le film de Stéphan Castang repose sur un principe simple, mais extrêmement efficace. En effet, du jour au lendemain, un homme banal va sur se retrouver être la cible d’attaque de plus en plus violentes de la part de ses collègues et d’inconnus qu’il va croiser. Il va alors essayer de s’isoler, alors qu’une étrange épidémie de violence éclate un peu partout.

La première partie du long métrage est vraiment remarquable et particulièrement originale. La seconde a tendance à se répéter un peu. Toutefois, elle offre, au milieu de cette catastrophe en expansion, une très belle histoire d’amour bien compliquée. L’interprétation est vraiment fort bonne et le récit est à la fois drôle et d’une extrême violence. Cela fait donc plaisir que cette proposition originale ait remporté le Méliès d’argent du meilleur long métrage fantastique européen qui lui permet d’être automatiquement nominée au Méliès d’or qui sera décerné en fin d’année dans un des festivals décernant les Méliès, au film qui aura convaincu le plus les jurés.

Le film sort en France le 15 septembre 2023.

Vous pouvez retrouver ci-dessous la rencontre et la session de questions-réponses avec le réalisateur Stéphan Castang et le comédien Karim Leklou qui sont venus présenter leur film.

BIFFF 2023 : Session de Q&A du réalisateur Stéphan Castang et du comédien Karim Leklou venus présenter Vincent doit mourir :


Satan’s Slaves : Communion de Joko Anwar

Avis : C’est toujours un plaisir de retrouver sur grand écran une œuvre de Joko Anwar. D’autant que si les œuvres Philippines sortent rarement en salle, celle d’origine fantastique et horrifique ont encore moins de chance.

Il s’agit d’une suite d’un film sorti en 1976. On y retrouve certains personnages et quelques événements peuvent paraître vraiment surprenants, voire inexplicables, si on n’a pas de notion de ce qui s’est déroulé précédemment.

Toutefois, l’intrigue est compréhensible et l’atmosphère particulièrement imposante. En effet, un immeuble va se retrouver isolé lors d’une tempête et une cérémonie étrange va plonger les habitants dans l’angoisse, et l’horreur la plus complète qui s’achève régulièrement sur un décès.

Le film propose certains passages particulièrement spectaculaires et bénéficie d’une très bonne interprétation. On suit donc avec plaisir certains des résidents essayant de survivre à une nuit de cauchemar, alors que l’horreur se répand partout.

Si vous aimez les œuvres vraiment sombres et angoissantes, ne passez pas à côté de cette dernière production très réussie d’un réalisateur prolifique qui ne déçoit jamais.

COURTS MÉTRAGES

Compétition européenne de courts-métrages :

  • A Calling. From the Desert. To the Sea) de Murad Abu Eisheh
    Avis : Ce court métrage très intéressant, et beau visuellement, présente le traque de deux jeunes filles à travers le désert par un homme malintentionné. Le récit se dévoile progressivement alors que le lieu est plus chaleureux que ce qui les attend à la maison, tandis qu’elles rêvent de rejoindre la mer.
  • La Pursé) de Gabriel Nóbrega
    Avis : Les fans d’animation seront ravis de découvrir ce court métrage vraiment drôle et très noir. On y découvre un homme voulant se rapprocher de sa voisine et utilisant un moyen vraiment singulier pour y arriver. On s’amuse beaucoup devant ce récit divertissant qui bénéficie d’une animation très plaisante et ne vous fera plus regarder les sacs à main de la même manière.
  • The Blue Hour) de Jeremías Segovia
    Avis : Le court métrage fait monter progressivement une angoisse sourde. Il utilise peu de moyens et montre qu’avec simplement la mer et deux protagonistes, cela suffit pour proposer une œuvre horrifique remplie d’un désespoir vraiment profond.
  • La machine d’Alex) de Mael le Mée
    Avis : La machine d’Alex repose sur une idée vraiment originale de moteur en partie biologique. Si l’histoire peut ne pas emporter l’adhésion, les parties biologiques des machines sont particulièrement bien réalisées.
  • Carrion) de Yvonne Zhang
    Avis : Cette œuvre chinoise bénéficie d’une très belle atmosphère et d’un final particulièrement impressionnant. Le traitement des personnes qui sont décédées n’est pas sans rappeler une célèbre série. Toutefois, il y a une vraie poésie qui se dégage du court métrage.
  • Se dit d’un cerf qui quitte son bois) de Salomé Crickx
    Avis : Ce court a remporté le prix Méliès d’argent du meilleur court-métrage fantastique européen. Ce n’est pas vraiment surprenant, car il bénéficie non seulement d’un scénario très bien écrit et d’une belle interprétation, mais réussit aussi à raconter un événement horrible avec beaucoup d’humour. L’œuvre est donc très recommandable et si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à la regarder.
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