Star Wars - L’Ascension de Skywalker : La critique

Date : 18 / 12 / 2019 à 00h01

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42 ans, 6 mois et 24 jours, c’est ce qui sépare la sortie, dans un nombre limité de salles aux Etats Unis, du film de George Lucas, qui allait révolutionner le cinéma, du dernier film de J.J Abrams, censé clôturer la saga Skywalker. Impossible donc de critiquer ce film (texte garanti sans spoilers) sans avoir le fait précédent en tête. C’est d’abord en terme de clôture qu’il faut envisager L’Ascension de Skywalker.

Si L’éveil de la Force était celui de Han Solo et Les derniers Jedi celui de Luke, selon tous les dires des intervenants, l’épisode 9 devait mettre Leia en valeur. Le décès de Carrie Fisher a remis nécessairement tout en cause. Et pour autant, c’est à un vrai miracle qu’on assiste à l’écran. Loin de n’être qu’un petit cameo, la présence de l’actrice, à défaut d’être imposante, est très signifiante. C’est purement incroyable de voir à quel point son intégration a été réussi, non seulement dans l’histoire, mais aussi à l’image. Impossible, si on n’a pas connaissance de son décès avant le tournage, de deviner que l’ensemble de ses scènes a été trafiqué avec des images d’archives des épisodes 7 et 8. Grande émotion à prévoir pour le public.

Sur les deux premières trilogies, le grand manipulateur en chef était Palpatine. L’annonce, en affiche et en vidéo, de son retour a pu laisser beaucoup d’entre nous perplexe. Pour autant, en sortant de la salle, on peut légitimement se dire qu’il était indispensable de l’avoir pour conclure la saga. L’impact de ce grand méchant à l’écran est toujours aussi magistral et Ian McDiarmid l’interprète toujours à la perfection.

Pour une conclusion, le scénario apporte bien toutes les réponses qu’on pouvait attendre. Le film clôture non seulement l’histoire des personnages historiques, mais aussi ceux qui ont été ajoutés par J.J. Abrams. Le réalisateur a une grande qualité, celle de comprendre ses personnages pour faire ressortir des émotions primaires. Et il a les bons acteurs pour les délivrer. Prière d’apporter quelques mouchoirs pour les plus sensibles d’entre vous.

Si le film propose de découvrir la nature réelle de tous les personnages, si les secrets sont dévoilés, le tout reste néanmoins très logique. Il n’y a pas de prises de risques et donc, du coup, pas de franches surprises inattendues. Loin de disrupter la saga comme avait essayé de le faire Rian Johnson, les fans, sur ce point-là, ne devraient pas hurler, en tous cas moins que lors du précédent opus.

Et pourtant il y a un "mais", un gros MAIS. Le grand défaut de beaucoup de blockbusters, c’est l’abondance de trous scénaristiques pour justifier les rebondissements de l’histoire, pour emmener les personnages d’un point A à un point B. Concernant L’Ascension de Skywalker, il ne s’agit pas de simples trous, mais de trous noirs super-massifs du genre à sucer l’intégralité de vos neurones pendant 2 heures. J’ai bien dû lever les yeux au ciel une bonne trentaine de fois, tellement l’enchaînement des situations, trop nombreuses pour un seul film, sont plus relatifs à des divins hasards qu’à une construction scénaristique qui tienne la route. Vous allez me dire que c’est dans l’ADN même de la saga, mais à ce point-là, J. J. Abrams et Chris Terrio à l’écriture en font un cas d’école. J’ai rarement vu un tel enchaînement de situations abracadabrantesques.

Star Wars - L’Ascension de Skywalker est donc pour moi un film qui remplit sa mission en clôturant la saga, qui brille par sa capacité à nous émouvoir quant à la destinée de ses personnages, mais qui donne du grain à moudre à Martin Scorcese quand il critique la qualité des histoires des blockbusters.

Star Wars : L’Ascension de Skywalker est un bon film qui clôt en apothéose la trilogie de J.J. Abrams et achève les neuf films basés sur la lignée Skywalker.

Pour apprécier au mieux le long-métrage, et ne pas en être déçu, il faut savoir que le scénario de J.J. Abrams et de Chris Terrio est entièrement truffé d’incohérences, de Deus ex machina et de raccourcis et facilités scénaristiques. C’est d’ailleurs dommage d’offrir une telle surenchère, qui rend les éléments tellement improbables, surtout lorsqu’ils se produisent durant une poignée d’heure.

Par contre, l’intrigue se resserre autour d’un seul arc narratif, ce qui évite de se perdre dans des passages plus ou moins intéressants. Et les personnages sont vraiment attachants et retrouvent une grande humanité. Les fans apprécieront le retour de certains protagonistes emblématiques de la première trilogie. Quant au traitement de la princesse Leia, le personnage est plus vrai que nature et on se demande comment on réussit à atteindre un tel point de vraisemblance, alors que l’actrice Carrie Fisher est décédée depuis 3 ans.

Les effets spéciaux sont d’ailleurs époustouflants. On en prend vraiment plein les yeux et les séquences sont toutes plus belles les unes que les autres. Il n’y a vraiment aucune fausse note visuelle et le long-métrage de J.J. Abrams est un divertissement formidable.

En dehors des animatroniques magnifiques et des masques extrêmement soignés, un grand soin a été porté aux costumes par Michael Kaplan et aux décors par Rick Carter et Kevin Jenkins. On a vraiment l’impression de voyager d’un monde à l’autre et d’y découvrir des différences culturelles. D’autant que la photographie de Dan Mindel apporte des luminosités vraiment différentes selon les environnements visités.

Le spectateur peut se réjouir de savoir que les questions restant en suspens lors des deux opus précédents trouvent une explication. Cette dernière pourrait bien ne pas surprendre du tout, mais elle a le mérite d’exister et de ne pas laisser le spectateur sur sa faim. D’ailleurs, le final est très agréable et boucle en beauté la trilogie.

Les personnages sont très bien incarnés par les différents comédiens et l’affrontement entre Daisy Ridley, toujours superbe dans son rôle de jeune femme habitée par la force, et d’Adam Driver, impeccable en héritier de Dark Vador, tient toutes ses promesses. Les autres protagonistes principaux du premier volet réalisé aussi par J.J. Abrams ont des beaux rôles, une véritable importance, et ne se perdent plus dans des quêtes n’ayant pas grand intérêt.

On retrouve dans le film tout ce qui fait le charme de la série des Star Wars : des nouveaux mondes spectaculaires, des vaisseaux impressionnants, des galeries d’extraterrestres hauts en couleur et des affrontements épiques. C’est donc un vrai plaisir de se replonger dans cette saga mélange de science-fiction et de fantasy, et d’assister à des démonstrations de technologies futuristes spectaculaires et invraisemblables et des affrontements violents par force interposée, qui ne sont pas sont rappeler de la magie.

De plus, on retrouve avec un grand plaisir la thématique musicale qui a fait toute la saveur de la saga et qui accompagne l’agréable bande originale de John Williams.

Star Wars : L’Ascension de Skywalker est un film qui permet de retrouver avec joie, et de leur dire au revoir peut-être définitivement, certains des personnages que l’on a aimé suivre, parfois depuis plus de 40 ans. C’est une belle histoire qui continue de montrer la lutte des peuples contre leurs oppresseurs et qui surtout sait se recentrer sur la famille qui est au cœur de la saga.

Avec une belle mise en scène, un visuel incroyable, une galerie d’acteurs impeccables et une musique sympathique, le spectacle est bien au rendez-vous, si on ne s’arrête pas aux incohérences que l’on voit à l’écran. Et que l’on peut oublier facilement si on regarde le film comme un véritable spectacle et qu’on se laisse porter par les images.

Dantesque et émouvant.

SYNOPSIS

La conclusion de la saga Skywalker. De nouvelles légendes vont naître dans cette bataille épique pour la liberté.

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Durée du film : 2 h 22
Titre original : Star Wars : Episode IX - The Rise of Skywalker
Date de sortie : 18/12/2019
Réalisateur : J.J. Abrams
Scénariste : Chris Terrio, J.J. Abrams d’après l’œuvre de George Lucas
Interprètes : Daisy Ridley, Adam Driver, Oscar Isaac, John Boyega, Billy Dee Williams, Carrie Fisher, Mark Hamill, Keri Russell
Photographie : Dan Mindel
Montage : Maryann Brandon, Stefan Grube
Musique : John Williams
Costumes : Michael Kaplan
Décors : Rick Carter, Kevin Jenkins
Producteur : J.J. Abrams, Kathleen Kennedy, Jason McGatlin, Michelle Rejwan pour Lucasfilm Ltd., Bad Robot, Walt Disney Pictures
Distributeur : The Walt Disney Company France