Big Bad Wolves : La critique

Une série de meurtres d’une rare violence bouleverse la vie de trois hommes : le père de la dernière victime qui rêve de vengeance ; un policier en quête de justice qui n’hésitera pas à outrepasser la loi ; et le principal suspect – un professeur de théologie arrêté et remis en liberté suite aux excès de la police. Forcément, ça ne peut pas donner une enquête classique…

Attention : interdit au moins de 16 ans.

Il n’échappera à personne que le style doit "un peu" à Quentin Tarantino, qui trouve le film si excellent qu’il le qualifie de "meilleur de l’année".

Sincèrement, je suis tout à fait d’accord avec lui. En tous cas dans le style "thriller décalé", dont Tarantino est un des maîtres... qui trouve ici deux disciples à sa hauteur !

Le ton est caustique, l’humour est noir, l’histoire pleine de rebondissements. On assiste à un véritable numéro d’acteurs, tous plus inquiétants les uns que les autres... La mise en scène est sans faille et le final plutôt terrifiant. Le tout parfaitement rythmé.
Un bijou d’enchaînements, une véritable horloge !

Le scénario est intelligent et si certaines scènes sont carrément loufoques, l’ensemble reste aussi effrayant que les contes de fées de nos grand-mères, qui il faut bien le reconnaître, ont pour la plupart un côté trash. Le Petit Chaperon Rouge est un des plus sanglants et la perversité qu’il dénonce est ici actualisée avec une brutalité tout à fait digne de notre époque.
On reste pantois devant tant d’inventivité sadique.

Les deux auteurs s’interrogent et interrogent la société, en poussant à l’extrême les comportements de leurs protagonistes. Les trois hommes sont à la limite caricaturaux, mais les questions qu’ils posent ont quelque chose d’essentiel :

« Le film soulève ainsi cette question universelle : le fait d’être une victime nous donne-t-il le droit de nous transformer en justicier assoiffé de sang ? » déclarent les réalisateurs, qui de fait nous entraînent dans une réflexion qui dépasse de loin l’aspect tragi-comique de leur œuvre.

Et si le fond est effectivement universel, l’histoire aurait pu être tournée n’importe où dans le monde, elle tire de son environnement des moments de pure ironie.
Retirés en territoire palestinien, les israéliens montrent leur pire visage, alors qu’ils croisent notamment un étrange cavalier arabe, de prime abord assez intimidant, qui pourtant se révèle bien plus humain qu’eux.
Une belle dose de dérision, à peine saupoudrée de sarcasme... certaines scènes devraient devenir anthologiques.

Des grands méchants loups, qui ont décidément bien fait de sortir du bois !

Définitivement pour adultes.
Excellent.

 Durée du film : 1 h 50
 Titre original : Big Bad Wolves
 Date de sortie : 2 juillet 2014
 Réalisateurs, Scénariste : Aharon Keshales, Navot Papushado
 Interprètes : Lior Ashkenazi, Rotem Keinan, Tzahi Grad, Dov Glickman
 Photographie : Giora Bejach
 Montage : Asaf Korman
 Musique : Haim Frank Ilfman
 Costumes : Michal Dor
 Décors : Arad Shawat
 Producteur : United Channel Movies, United King Films
 Distributeur : Metropolitan FilmExport

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