L’île de Giovanni : La critique

Date : 24 / 05 / 2014 à 12h20
Sources :

Unification


SYNOPSIS

1945 : Après sa défaite, le peuple japonais vit dans la crainte des forces américaines. Au nord du pays, dans la minuscule île de Shikotan, la vie s’organise entre la reconstruction et la peur de l’invasion. Ce petit lot de terre, éloigné de tout, va finalement être annexé par l’armée russe. Commence alors une étrange cohabitation entre les familles des soldats soviétiques et les habitants de l’île que tout oppose, mais l’espoir renaît à travers l’innocence de deux enfants, Tanya et Jumpei...

NOTRE AVIS

L’île de Giovanni est un magnifique dessin animé dans la lignée du Tombeau des lucioles. Il porte sur les évènements qui ont suivi la guerre 39-45 au Japon. Certaines îles sont alors occupées par des soldats russes qui parfois délocalisent les habitants.

Jumpei tient son nom de Giovanni, personnage principal du livre préféré de son père Train de nuit dans la Voie lactée de Kenji Miyazama. Il vit tranquillement sur son île et est confronté à l’arrivée des russes en septembre 1945. C’est le personnage principal d’une histoire riche en protagonistes humains et attachants.
La relation qu’il a avec les membres de sa famille et sa jeune voisine russe est au cœur de l’animé.

Les russes ont d’ailleurs participé au film, ce qui nous offre des passages entiers parlés en russe (dans la version originale).

Les situations décrites, parfois tragiques, ne montrent jamais ni les japonais, ni les russes comme des monstres. La présence importante des enfants permet à deux milieux différents de trouver des ponts entre eux. Le cours de chant dans l’école est un exemple magnifique de la capacité des jeunes à passer outre les frontières. Les chansons qui entremêlent japonais et russe rendent ce passage magique et magnifique.

Beaucoup de scènes sont touchantes, voire très émouvantes. Il peut d’ailleurs être très dur à certains moments de garder les yeux secs. D’autres séquences sont très drôles ou emplies d’action et nous entraînent encore plus dans le film. L’oncle de Jumpei est d’ailleurs un acteur important du comique et de l’action du film. Il nous offre aussi de vives émotions dans ses entreprises souvent troubles qui le font se confronter aux russes à certains moments.

La musique est magnifique. Les cœurs d’enfants japonais et russes rendent certains morceaux féeriques. La mélodie s’incorpore parfaitement dans l’animé et semble indissociable de l’histoire.

Le scénario qui s’inspire de la vie réelle de certaines personnes des îles japonaises nous fait découvrir une partie de l’histoire russo-japonaise méconnue sous notre contrée. Le réalisateur voulait tourner un film sur cet évènement, mais le budget nécessaire et l’obligation de reconstruire des pans entiers d’une époque révolue (notamment une ville russe) l’ont poussé vers l’animation. Cette dernière permet de nous faire découvrir les années 40 avec un grand luxe de détails. C’est avec l’aide de la Japan Association of Music Enterprises que le choix de raconter cet évènement aux enfants japonais a été fait afin de leur laisser un héritage historique.

L’animé est visuellement magnifique avec des paysages et des décors d’une grande beauté. Un style particulier a été créé par le directeur artistique Santiogo Montiel qui nous livre des textures, distorsions et couleurs très belles. Les passages irréels dans le train du livre préféré du héros sont magiques et parfois très touchants.
Les personnages jeunes quant à eux sont représentés avec un minimum de traits possible afin de renforcer l’effet de contraste avec le background et les personnages adultes plus détaillés.
Cette simplicité n’empêche pas l’animation de rendre très vivants tous les protagonistes de l’histoire. Ils nous font rire, nous émeuvent et nous font parfois verser quelques larmes.

Au final L’île de Giovanni est un dessin animé d’une grande beauté et d’une poésie parfois mélancolique. Superbe, drôle, tendre avec des scènes d’action tendues, il nous permet de vivre une histoire que l’on connaît peu. C’est aussi un film qui peut réconcilier ceux qui sont allergiques à l’histoire avec la grande Histoire.

Un film qui plaira aux enfants (pas trop petits car certaines scène sont dures) mais aussi aux adultes (qui ne devront pas oublier leurs mouchoirs). Il est à montrer à ceux qui croient encore qu’un dessin animé n’est que pour les enfants et ne peut pas traiter sérieusement des sujets graves.

A voir absolument et sans hésiter.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 42
- Titre original : Giovanni no Shima
- Date de sortie : 28/04/2014
- Réalisateur : Mizuho Nishikubo
- Scénariste : Shigemichi Sugita, Yoshiki Sakurai
- Interprètes : Masachika Ichimura, Polina Ilyushenko, Hiroshi Inuzuka, Saburô Kitajima, Tatsuya Nakadai, Yukie Nakama, Santamaria Yusuke, Kaoru Yachigusa
- Photographie : Yumiko Nakata
- Montage : Junichi Uematsu
- Musique : Masashi Sada
- Décors : Kumiko Yusa
- Producteur : Shigemichi Sugita, Yoshiki Sakurai pour Production I.G.
- Distributeur : Eurozoom

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO



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