Torres, B’Elanna

A demi Klingonne et à demi Humaine, elle est née dans les années 2340 de l’union de John Torres et de Miral au sein de la colonie installée par la Fédération Unie des Planètes sur Kessik IV. Franche et directe, Torres reconnaît volontiers qu’elle éprouve les pires difficultés à contrôler un tempérament impulsif et une agressivité latente (des caractéristiques probablement liées à son héritage klingon). Son inventivité et ses indéniables qualités dans le domaine de l’ingénierie en font néanmoins une coéquipière de choix, dont le courage et le sens inné de l’honneur imposent en outre un profond respect à ses collègues de travail.

L’enfance de B’Elanna, ballottée entre une colonie où elle a trop brièvement profité de la présence de son père et la planète Qo’noS, laisse des traces profondes dans l’esprit de la jeune métisse. Parce qu’elle n’a jamais cessé de regretter son départ de Kessik IV et qu’elle se souvient avec nostalgie de l’école de la Fédération qu’elle y fréquentait, B’Elanna Torres, dès qu’elle parvient à l’âge adulte, s’empresse ainsi de quitter l’Empire Klingon et rallie la Terre où elle passe avec succès les épreuves qui lui permettent d’être admise à l’Académie de Starfleet. La vivacité de son caractère s’avère toutefois difficilement compatible avec la discipline exigée au sein de cette vénérable institution. Malgré ses qualités physiques évidentes et la profonde originalité de son raisonnement, B’Elanna considère bientôt qu’elle n’est pas faite pour devenir officier et elle interrompt son cursus avant la fin de sa seconde année d’études.

Profondément révoltée par le sort des colons qui doivent céder leurs terres aux Cardassiens en vertu du traité signé entre l’Union et la Fédération, la jeune femme rejoint alors les rangs du Maquis (l’organisation rebelle qui a entrepris de lutter systématiquement contre l’application du même traité). Elle y combat bientôt sous les ordres de Chakotay, lui-même ancien officier de Starfleet. En 2371, alors que le petit vaisseau du Maquis à bord duquel elle sert en qualité d’ingénieur cherche à échapper à un croiseur cardassien au cœur des Badlands, la demi-Klingonne est projetée en même temps que tous ses compagnons aux confins du Quadrant Delta. Elle y subit diverses expériences médicales sous l’autorité du « Pourvoyeur » (ou « Caretaker »), une entité mourante qui toujours pris soin des fragiles Ocampas et qui recherche une solution pour leur survie, avant de se voir secourue par l’équipage de l’U.S.S. Voyager également éloigné de l’espace de la Fédération (et dont le capitaine s’est alliée à Chakotay afin que les deux groupes de ressortissants du Quadrant Alpha affrontent ensemble cette situation inédite). Le vaisseau de Starfleet étant devenu le dernier refuge des rescapés de cette aventure, B’Elanna Torres s’y voit rapidement promue au grade de lieutenant et devient consécutivement l’ingénieur en chef du bâtiment.

D’une très grande pudeur quant aux blessures de son enfance et quant aux relations sentimentales qu’elle a pu entretenir avant son engagement dans les rangs du Maquis et son transfert brutal aux confins du Quadrant Delta en 2371, Torres fait montre d’une force de caractère propre à décourager les éventuels importuns. A proximité télépathique des Bothans rencontrés par l’équipage en 2372, elle laisse toutefois entrevoir son attirance envers Chakotay (cette pulsion restant sans suite) . En 2373, l’ingénieur en chef est sollicitée par l’enseigne Vorik, un membre d’équipage vulcain travaillant sous ses ordres. Celui-ci, qui vient d’entamer son Pon farr, souhaite en fait ardemment s’unir à elle et B’Elanna, si elle refuse une telle « opportunité », est cependant touchée à son tour par les effets de cette crise suite à un phénomène de contamination neurochimique. Elle tente alors pour sa part d’assouvir son propre Pon farr en recourant aux « services » de Thomas Paris, se voit rejointe par le Vulcain qu’elle a éconduit et doit finalement son salut au rituel de Koon-ut-kal-if-fee qui est alors pratiqué afin de mettre un terme à une situation devenue fort embarrassante. Egalement gênante pour Torres, l’attitude entreprenante (puis franchement dangereuse) du Docteur holographique à son égard se limite toutefois à la brève période au cours de laquelle le praticien virtuel tente vainement d’assimiler les multiples personnalités qu’il a souhaité ajouter à sa programmation de départ (certaine d’entre-elles lui conférant une sensualité aussi inédite que mal contrôlée...).

Tout effet rétroactif du Pon farr mis à part, une réelle intimité ne tarde pas à naître entre Paris et Torres. Au tout début de l’année 2374, ils se trouvent ainsi dans une situation qui ne manque pas de les rapprocher et échangent alors des propos qui ne laissent que peu de doutes quant aux sentiments qu’ils éprouvent l’un envers l’autre. De retour à bord de l’U.S.S. Voyager, ils s’abandonnent d’ailleurs à leur passion réciproque avec une liberté qui leur vaut toutefois une mise au point explicite de la part du capitaine Janeway (soucieuse de l’entière efficacité de son équipage en toutes circonstances). En 2375, à bord d’une version alternative du Voyager créée dix mois auparavant, la relation entre les deux officiers débouche sur un mariage officiellement célébré à bord du navire. La lune de miel des copies « conformes » de Tom et de B’Elanna tourne cependant très vite au cauchemar. De même que les autres membres de cet équipage fantôme, ils commencent en effet à perdre leur cohésion moléculaire sous l’effet de radiations provoquées par leur système de propulsion récemment modifié et ils s’aperçoivent de leur véritable nature peu avant de retourner à leur état initial (aussi peu romantique que possible...) de fluide biomimétique. A la fin de la même année, alors que le Voyager vient de répondre au signal de détresse de l’U.S.S. Equinoxe (attiré dans le même secteur plusieurs années auparavant), B’Elanna Torres est en outre rattrapée par son passé et se trouve confrontée à l’officier de Starfleet Maxwell Burke avec lequel elle avait connu une brève liaison tandis qu’ils fréquentaient ensemble les bancs de l’Académie.

Paris et Torres finissent toutefois par triompher des multiples épreuves qu’ils ont traversées et par s’unir officiellement à la date stellaire 54089. B’Elanna porte d’ailleurs bientôt le premier enfant du couple, une petite fille qui naît en 2378 (après que sa mère, sur les conseils de son époux, ait abandonné l’idée de contraindre le Docteur holographique à la priver « in utero » de toute trace d’ADN klingon) et porte le prénom de Miral.

Sur le plan professionnel, la conduite du lieutenant Torres à bord du Voyager pendant les sept années que dure le retour du vaisseau vers l’espace de la Fédération est le plus souvent exemplaire. Mises à part quelques velléités de rébellion au cours des premiers mois, elle se montre en effet d’une totale loyauté envers le reste de l’équipage et envers le capitaine Janeway (qui apprécie l’évolution progressive de sa personnalité à sa juste valeur et ne peut s’empêcher de noter à quel point la relation entre B’Elanna et Tom Paris a presque totalement achevé d’améliorer le caractère de la jeune femme). Aussi ingénieuse que courageuse, l’ingénieur en chef du bâtiment de Starfleet ne cesse de faire la preuve de son efficacité. De son don d’un échantillon ADN au docteur Danara Pel (malgré les traitements que lui ont fait subir les Viidians l’année précédente) à la destruction du « Dreadnought » (un missile tactique du Maquis programmé par ses soins plusieurs années auparavant) ou à son intervention dans le conflit entre les robots Cravics et leurs homologues Pralors, Torres est ainsi pour beaucoup dans les multiples « petits » succès qui permettent finalement à la majeure partie de son équipage de retrouver le Quadrant Alpha sain et sauf au tout début de l’année 2378.