Le pays des cerisiers : La critique du manga

 Date de sortie : 25/08/2023
 Editeur : Kana
 Auteur : Fumiyo Kouno
 Dessin : Fumiyo Kouno
 ISBN : 9782505121442
 Format : 148 x 210 mm
 Prix : 10,50 €

À travers 2 histoires courtes, nous embarquons dans le quotidien presque ordinaire de 2 héroïnes différentes. Pourtant, elles sont liées par une chose : la bombe atomique qui a détruit Hiroshima. À travers sa finesse et sa poésie habituelle, Fumiyo Kouno nous questionne sur la vie après la guerre, et comment reconstruire ce que la bombe a détruit.

C’est une nouvelle très belle édition que le lecteur qui n’aurait pas eu l’occasion de découvrir Le pays des cerisiers peut se procurer maintenant grâce à l’éditeur Kana.

Le visuel du livre a été revu, avec des dessins ressortant plus intensément. Et une seconde postface de l’autrice Fumiyo Kouno, qu’elle a écrite lors de la réédition de son livre au Japon, a été ajoutée. On peut aussi découvrir un bonus des croquis de son voyage à Hiroshima en 2008, ainsi qu’une toute petite histoire en couleur insérée en fin de volume, tout comme un essai écrit par Fumiyo Kouno sur le souvenir d’une institutrice témoin de la bombe atomique.

Alors qu’elle a des liens avec Hiroshima et qu’elle est née dans les environs, Fumiyo Kouno ne s’est jamais vraiment penchée sur l’histoire de la bombe et sur son l’impact sur la population locale. C’est suite à la demande d’un éditeur qu’elle a décidé de se documenter et d’écrire et de dessiner Le pays des cerisiers. Ce qui, à sa grande surprise, a été un grand succès au Japon et s’est exporté dans d’autres pays. Cela lui permet ainsi de raconter des histoires qui méritent de ne pas être oubliées.

Au fil des différents chapitres, c’est une même famille que l’on suit et sur laquelle on voit les séquelles de cette explosion atomique. L’œuvre est d’une grande délicatesse, parfaitement documentée et propose des personnages attachants dont le sort de certains a des chances de faire couler quelques larmes.

Néanmoins, le livre n’est jamais misérabiliste et bénéficie d’une véritable luminosité. Ce sont aussi de belles histoires de résilience qui sont racontées. Ainsi qu’une dénonciation du traitement de ceux ont été touchés par les radiations et qui ont été mis, d’une certaine manière, au ban de la société japonaise. Ils ont d’ailleurs écopé d’un nom particulier pour les désigner : hibakusha.

Le dessin est très agréable et un grand soin a été porté aux déplacements des différents personnages au cœur d’un Hiroshima en constante évolution entre les années 50 et le début des années 2000.

Malgré la thématique parfois dure, on prend un vrai plaisir à suivre ces personnages et à découvrir leurs désirs et leur joie de vivre. Quelques éléments poignants viennent se glisser au cœur de la narration, ce qui rend l’immersion du lecteur encore plus vivace, alors qu’il est projeté dans cette chronique familiale qui va droit au cœur.

Il ne faut donc vraiment pas hésiter à se procurer Le pays des cerisiers, manga se déroulant en un seul tome, qui avec sa connotation historique et sa magnifique perspective humaine offre de très belles histoires se nichant au fil d’une saga familiale. Son dessin délicat, son histoire bien écrite et ses personnages attachants ne vous quitteront pas, même une fois la dernière page du livre tournée.

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