À mon seul désir : La critique

 Date de sortie : 05/04/2023
 Titre original : À mon seul désir
 Durée du film : 1 h 57
 Réalisateur : Lucie Borleteau
 Scénaristes : Lucie Borleteau, Clara Bourreau
 Interprètes : Louise Chevillotte, Zita Hanrot, Laure Giappiconi, Pedro Casablanc, Sieme Miladi, Yuliya Abiss, Tokou Bogui, Céline Fuhrer, Sipan Mouradian

À mon seul désir est un film qui tel que le titre l’indique se pose la question de la sexualité, du plaisir et du corps de la femme.

Le scénario de la réalisatrice Lucie Borleteau et de Clara Bourreau tourne autour d’une jeune femme qui va rentrer dans un cabaret érotique - club de striptease et décider d’y travailler. On va alors la suivre, alors qu’elle va découvrir un nouveau monde et progressivement appréhender son corps d’une autre manière.

Le film de Lucie Borleteau n’hésite pas à montrer les corps de près, sans jamais tomber dans la pornographie. Il faut d’ailleurs saluer la grande qualité cinématographique des saynètes érotiques développées au sein du cabaret. Ces dernières font d’ailleurs preuve d’un certain humour.

À travers ce milieu très féminin, c’est une véritable sororité qui ressort. Ainsi, les femmes s’entraident, se donnent des astuces, se protègent et montrent les ficelles du métier aux nouvelles venues.

L’œuvre aborde le désir et la sexualité sous toutes ses formes. Le personnage principal va se laisser entraîner dans la prostitution de luxe avec l’attrait de l’argent facile. Néanmoins, la réalisatrice montre bien qu’il s’agit d’une solution rapide d’avoir de l’argent qui ne peut pas durer et n’apporte finalement rien au personnage.

Elle montre aussi que le milieu du spectacle pour adulte est très codifié et que tout est fait pour le divertissement du public. Néanmoins, celui-ci doit aussi se comporter correctement et peut se faire exclure du cabaret sans ménagement s’il enfreint les règles.

Louise Chevillotte est formidable en femme libre voulant expérimenter de nouvelles choses. Cette dernière brosse le portrait d’une femme intéressante et sans tabou qui va apprendre à se découvrir et à s’apprécier. Zita Hanrot est excellente en jeune danseuse libérée. Les deux comédiennes forment un duo intéressant dont la relation va servir de fil rouge à l’intrigue. Sipan Mouradian est très bon en client régulier.

La très belle photographie d’Alexis Kavyrchine est mise au service d’une mise en scène visuelle très léchée. D’autant que certains passages, permettant de s’immiscer dans la tête, et les fantasmes du personnage principal, sont surprenants et offrent des situations de la nudité que l’on n’a pas forcément l’habitude de voir sur grand écran.

Sans compter qu’une histoire d’amour se déploie au fil du récit et vient illuminer celui-ci d’une romance compliquée douce-amère.

À mon seul désir est un très bon film évoquant les envies d’une femme s’épanouissant et présentant un personnage entier et sexuel. Avec une histoire concernant la psyché féminine, une réalisation délicate est une comédienne formidable, cette plongée au cœur du désir de la femme est intéressante.

Original et touchant.

Vous n’avez jamais été dans un club de strip-tease ? Mais vous en avez déjà eu envie ... au moins une fois... vous n’avez pas osé, c’est tout. Ce film raconte l’histoire de quelqu’un qui a osé.

 Photographie : Alexis Kavyrchine
 Montage : Clémence Diard
 Musique : Pierre Desprats
 Costumes : Alexia Crisp-Jones
 Décors : Aurélien Maillé
 Producteur : Marine Arrighi de Casanova pour Apsara Films
 Distributeur : Pyramide Distribution

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