The Vigil : La critique
The Vigil est un bon film d’horreur de série B qui réussit à être novateur dans son genre et à bien créer une sensation de malaise.
Le scénario du réalisateur Keith Thomas présente une veillée funèbre particulière. En effet, un jeune homme juif accepte, pour de l’argent, de faire une veillée ayant des rites traditionnels. Il doit passer seul la nuit auprès d’un corps pour le garder, dans une maison occupé uniquement par la veuve du décédé. Mais plus les heures s’égrainent, et plus des événements curieux et horrifiques se produisent dans la maisonnée.
Le film de Keith Thomas se focalise sur le personnage principal dans un huis clos particulièrement anxiogène se passant quasiment exclusivement au cœur d’une maison devenant de plus en plus étouffante. Il sait parfaitement utiliser la très bonne bande son de son long métrage pour créer l’angoisse et faire monter le malaise et l’horreur. Il s’appuie aussi sur la belle photographie de Zach Kuperstein pour renforcer l’impression d’enfermement que ressent le protagoniste principal.
Les craquements, ombres, bruissement et mouvements sont fort bien exploités et mènent souvent à des jump scare. D’autant que certains passages sont particulièrement anxiogènes et font appel à la réalité pour la distordre de façon horrifique.
L’œuvre est une véritable immersion dans la nuit d’un homme qui va se retrouver englué dans une situation qu’il essaye d’appréhender. Des thématiques classiques de l’horreur sont utilisées, mais leur mise en scène leur apporte un supplément d’âme. D’autant que cette plongée au cœur de rites juifs est aussi dépaysante dans un cinéma qui évoque plus souvent ceux chrétiens.
L’interprétation du personnage principal est vraiment très bonne. Dave Davis est non seulement convaincant, mais il réussit à entraîner le spectateur à sa suite dans sa nuit d’horreur. Lynn Cohen est aussi superbe en veuve révélant progressivement les secrets de son mari. Le très beau travail sur les décors de Liz Toonkel donne une vraie personnalité à la maison qui a un fort impact sur la narration.
La musique de Michael Yezerski participe bien à l’atmosphère délétère qui plane sur cette maison et ce corps trônant sous un drap blanc immaculé. Le montage précis de Brett W. Bachman aide aussi beaucoup à se retrouver happé dans cette histoire d’horreur en milieu clos dans laquelle on peut être soi-même son propre ennemi.
The Vigil est un bon film d’horreur, qui avec quelques effets bien distillés et maîtrisés, réussit à donner une véritable sensation de malaise. Avec une histoire qui s’appuie sur des rites peu utilisés dans le genre, un acteur principal vraiment formidable et une mise en scène poisseuse et horrifique, l’œuvre fait parfois vraiment peur et devrait ravir les amateurs de ce type de long métrage.
Sombre et angoissant.
SYNOPSIS
New York, Brooklyn. Après avoir quitté la communauté juive orthodoxe, Yakov, à court d’argent comme de foi, accepte à contrecœur d’assurer la veillée funèbre d’un membre décédé de ce groupe religieux. Avec la dépouille du défunt pour seule compagnie, il se retrouve bientôt confronté à des phénomènes de plus en plus inquiétants…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 30
Titre original : The Vigil
Date de sortie : 05/08/2020
Réalisateur : Keith Thomas
Scénariste : Keith Thomas
Interprètes : Dave Davis, Menashe Lustig, Malky Goldman, Lynn Cohen, Fred Melamed, Ronald Cohen, Nati Rabinowitz, Moshe Lobel
Photographie : Zach Kuperstein
Montage : Brett W. Bachman
Musique : Michael Yezerski
Costumes : Nicole Rauscher
Décors : Liz Toonkel
Producteur : Raphael Margules, J.D. Lifshitz, Adam Margules pour Blumhouse Productions, BoulderLight Pictures
Distributeur : Wild Bunch
LIENS
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