Maladie d’amour

NuqneH !

Je parlais la dernière fois de la maladie bizarre d’une amie…

Il y en a une autre dont j’ai été victime récemment. Celle de l’amour, de l’amour sensuel, celui qu’on éprouve pour une beauté exotique…

Celui qu’on éprouve pour celle qui vous paraît inaccessible, parce que l’on est un vieux guerrier rongé par les ans et qu’elle est une jeune ondine orientale… Parce que l’on est persuadé que l’on n’est pas digne d’elle…

Eh oui, moi, Amalb’Eyrh, le superbe, vainqueur de nombreux combats ; le glorieux, héros des champs de bataille de l’Empire… Je me senti tout petit et n’ai pas osé lui avouer mon amour… Bête, non ?

Parce qu’elle était belle et que je suis laid de mes cicatrices et coutures du temps ; parce qu’elle était fraîche comme la rosée et que je suis racorni comme un vieux Kr’thag fané…

Et plus je pensais à elle, plus je me sentais petit, vidé… Je regardais sa pho-to et j’en oubliais mon honneur, l’Empire et tout ce qui avait fait ma vie jusqu’à pré-sent.

J’étais devenu l’ombre de son ombre, l’ombre de sa main… comme disait le grand poète Klingon Bre’ylh. J’avais perdu tout amour propre pour un peu d’amour vrai…

Chaque moment où je n’avais rien à faire se transformait en moment où je pensais à elle. Chaque silhouette qui lui ressemblait un peu dans la rue me donnait envie de lui courir après… Je ne pouvais fermer les yeux sans la voir… et ne plus vouloir me réveiller.

Et puis j’ai décidé de me soigner.

Rien n’était possible entre elle et moi et j’ai décidé de guérir.

Non pas de l’oublier. Oh, non, ça n’était pas possible… Juste de vivre avec son souvenir. Me souvenir de son sourire, de ses yeux, de son parfum, de sa démar-che. Comme on se souvient d’un merveilleux paysage qui ne vous appartiendra ja-mais, mais qui vous aura fait rêver, et restera jusqu’après la mort comme un joyau posé sur l’écrin d’une vie un peu vide…

Je vais me coucher. Je sais qu’elle sera là, dans mon rêve. Pour toujours.

Et comme disait Khaless : "C’est qu’y m’f’rait pleurer, c’t’andouille !"

Qapla’

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