La couleur de la victoire : La critique

Date : 21 / 07 / 2016 à 10h14
Sources :

Unification


La couleur de la victoire est un passionnant biopic dans les années 30 sur Jesse Owens. Il raconte la montée en puissance de l’athlète et sa victoire aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, permettant aussi bien de brosser le ségrégationnisme aux États-Unis que la montée du nazisme en Allemagne.

On découvre ainsi un jeune homme noir issu d’une famille pauvre et dont les bons résultats sportifs permettent de rejoindre un lycée professionnel, alors qu’il faudra 30 ans avant qu’en 1962 le premier étudiant noir ne puisse s’inscrire à une université. Une possibilité d’accéder à des études supérieures compliquées pour tout jeune appartenant à la communauté noire américaine.

Outre sa montée en puissance sportive, le long métrage permet de découvrir la vie des personnes de couleur. Bien que les brimades soient montrées généralement de manière non frontale, mais pernicieuse, avec des comportements et des paroles parfois d’une grande violence, la fin est vraiment emblématique du mépris et de la ségrégation appliquées aux individus non blancs. Une anecdote véridique qui laisse un goût amer et montre parfaitement que la couleur d’une victoire dans les années 30 aux USA a une véritable importance.

Le film revient aussi sur la belle histoire d’amour entre Owens et sa femme avec laquelle il aura 3 enfants et avec qui il restera marié pratiquement 50 ans avant son décès en 1980. Une histoire un peu tourmentée, mais dont la fraîcheur apporte de la légèreté au récit.

Mais si La couleur de la victoire est basé sur une histoire vraie, c’est un film de course. Après tout, le titre original, Race, est explicite. Et ces dernières sont magnifiquement filmées. Même si l’on connaît le vainqueur, après tout Owens a dominé la piste dans les années 30 et a établit de nombreux records du monde que les athlètes ont parfois mis des décennies à dépasser, on se laisse prendre à la course et on se retrouve un temps donné, tout comme le coureur, en apnée.

La réalisation de Stephen Hopkins est bien menée, aidée par une reconstitution crédible de l’époque. Le spectateur se retrouve projeté dans les années 30 et subit de concert avec le héros éponyme du film cette ségrégation glaciale des États-Unis, ainsi que le dépaysement d’une Allemagne embrigadée dans laquelle la chasse aux Juifs battait son plein.

Il est aussi intéressant d’avoir placé la réalisatrice Leni Riefenstahl au cœur de la partie des Jeux Olympiques. En effet, cette dernière dont la carrière a été brisée à la fin de la guerre, était l’une des cinéastes officielles du parti. Payée par le gouvernement nazi, elle devait faire des Jeux Olympiques une ode à la suprématie blanche dans un long métrage de propagande Les Dieux du stade. La réalisatrice s’est néanmoins battue pour filmer les victoires des noirs américains, dont celle de Jesse Owens et a livré un film dont la réalisation est à l’heure actuelle toujours impressionnante avec notamment ses travellings, fosses pour filmer les sauts et tournage aquatique pour les sports nautiques.

L’acteur principal, Stephan James, incarne un Jesse Owens passionnant et attachant dont on suit les exploits palpitants avec joie.

Jason Sudeikis est très bon dans le rôle de son entraîneur rejeté par la commission des Jeux Olympiques américaine. Un homme qui s’est battu pour son coureur alors que la période poussait à dénigrer les actes des hommes de couleur.

La couleur de la victoire est un très bon film et un biopic fascinant d’un grand athlète américain qui a marqué le sport de sa présence. Un individu dont la performance sportive n’a été entièrement reconnue que dans les années 50. C’est un bel et poignant hommage à un homme très simple, habité par sa passion sportive, qui n’a jamais été aigri par le traitement que son pays lui a réservé. Avec une belle mise en scène, de bons acteurs et une histoire vraie magnifique, c’est une œuvre addictive et palpitante qui nous donne à tous une formidable leçon de vie.

Superbe et palpitant.

SYNOPSIS

Dans les années 30, Jesse Owens (Stephan James), jeune afro-américain issu du milieu populaire, se prépare à concourir aux Jeux d’été de 1936 à Berlin.
Cependant, alors qu’Owens lutte dans sa vie personnelle contre le racisme ambiant, les Etats-Unis ne sont pas encore certains de participer à ces Jeux, organisés en Allemagne nazie.
Le débat est vif entre le président du Comité Olympique Jeremiah Mahoney (William Hurt) et le grand industriel Avery Brundage (Jeremy Irons). Pourtant, la détermination de Jesse à se lancer dans la compétition est intacte…

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 58
- Titre original : Race
- Date de sortie : 27/07/2016
- Réalisateur : Stephen Hopkins
- Scénariste : Anna Waterhouse, Joe Shrapnel
- Interprètes : Stephan James, Jason Sudeikis, Eli Goree, Shanice Banton, Carice Van Houten, Jeremy Irons, William Hurt, David Kross
- Photographie : Peter Levy
- Montage : John Smith
- Musique : Rachel Portman
- Costumes : Mario Davignon
- Décors : David Brisbin, Ingeborg Heinemann, André Valade
- Producteur : Kate Garwood, Luc Dayan, Karsten Brünig, Stephen Hopkins, Jean-Charles Lévy, Nicolas Manuel, Louis-Philippe Rochon, Dominique Séguin pour Forecast Pictures
- Distributeur : La Belle Compagny

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

La couleur de la victoire



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