High-Rise : La critique

Date : 02 / 04 / 2016 à 14h10
Sources :

Unification


High-Rise est l’excellente adaptation du livre éponyme de l’écrivain de science-fiction J. G.Ballard (I.G.H. pour le titre français).

Le scénario d’Amy Jump, la femme du réalisateur Ben Wheatley, reprend la trame du livre en resserrant la durée dans le temps. High-Rise, considéré comme faisant partie de la trilogie de béton avec Crash et L’île de béton, se concentre sur une grande tour construite en Angleterre dans les années 70. Le dernier habitant des 1 000 appartements vient d’y emménager et le chaos commence à s’installer alors qu’une nouvelle lutte de classe s’installe entre les habitants des étages peu élevés et ceux des cimes.

Alors que le roman de Ballard montre le point de vue de plusieurs personnes, le film préfère se concentrer sur un jeune docteur qui va se retrouver témoin, et bientôt acteur, de la décadence des relations humaines au sein d’une tour dont la dégradation interne va trouver un vif écho dans celui moral de ses habitants.

Car c’est une étude sociétale, et de mœurs, fort intéressante qu’offre l’histoire. Une vision assez sombre et pessimiste de la psyché humaine dans laquelle certains traits psychologiques sont très bien trouvés.

Le film est donc acerbe, méchant, sans concession, mais n’oublie pas pour autant d’être cinématographique. En effet, la réalisation est très brillante. Cette dernière, aidée par de forts beaux décors et une photographie léchée et complètement maîtrisée, filme l’immeuble comme un personnage à part entière et entraîne le spectateur dans ses tribulations entre les murs de béton de cet immeuble gigantesque.

Les acteurs sont tous bons dans leurs rôles. Tom Hiddleston en personnage principal est formidable. Il réussit à incarner un individu parfois attachant malgré la dégradation de son état mental. Il apporte une vraie présence à son personnage et reste crédible lorsqu’il se trouve en présence des deux autres rôles masculins.

Luke Evans est son parfait pendant en homme générateur de chaos essayant de se hisser en haut de la tour. Le comédien apporte force et détermination à son personnage et en fait un être parfois détestable, mais dont la détermination est inébranlable.

Les amateurs de Jeremy Irons le retrouveront avec plaisir en architecte de cette tour, roi de cet espace de béton dont il observe les habitants avec grand intérêt. Un homme hautement civilisé dont l’acteur s’approprie les habits sans aucun problème.

Quant à la touche de glamour, elle est apportée par Sienna Miller dans un rôle plus développé que dans l’œuvre originale. Le personnage de son jeune fils est aussi nettement plus étoffé et apporte de nouvelles scènes intéressantes dans l’anarchie ambiante.

Avoir réussi à adapter aussi fidèlement High-Rise est un véritable tour de force tant l’œuvre est noire, cynique et sans compromis. La nature humaine y est exposée au grand jour dans tous ses vices et sa laideur. Plus qu’une simple débauche et un retour à l’état sauvage, c’est une nouvelle humanité qui se dessine entre ces murs de béton souvent claustrophobes. Le film est certes irrévérencieux et ne plaira pas à tout le monde, mais il brosse un portrait d’humains tout à fait saisissants.

Avec une très belle photographie, une grande maîtrise de la mise en scène et un scénario d’une grande fidélité à un auteur de science-fiction que j’aime particulièrement, c’est clairement un film que les amateurs de SF non formaté se doivent de découvrir. De plus, le très bon jeu des acteurs et une tension de plus en plus dense au fur et à mesure que le temps s’écoule en font une œuvre plaisante à voir. D’autant qu’elle réserve nombre de rebondissement et une fin digne de la cruauté qui gagne les passagers de cet immense vaisseau de pierre.

Une très belle réussite !

SYNOPSIS

1975. Le Dr Robert Laing, en quête d’anonymat, emménage près de Londres dans un nouvel appartement d’une tour à peine achevée ; mais il va vite découvrir que ses voisins, obsédés par une étrange rivalité, n’ont pas l’intention de le laisser en paix… Bientôt, il se prend à leur jeu. Et alors qu’il se démène pour faire respecter sa position sociale ; ses bonnes manières et sa santé mentale commencent à se détériorer en même temps que l’immeuble : les éclairages et l’ascenseur ne fonctionnent plus mais la fête continue ! L’alcool est devenu la première monnaie d’échange et le sexe la panacée. Ce n’est que bien plus tard que le Dr Laing, assis sur son balcon en train de faire rôtir le chien de l’architecte du 40ème étage, se sent enfin chez lui.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 59
- Titre original : High-Rise
- Date de sortie : 06/04/2016
- Réalisateur : Ben Wheatley
- Scénariste : Amy Jump d’après l’œuvre de J. G. Ballard
- Interprètes : Tom Hiddleston, Jeremy Irons, Sienna Miller, Luke Evans, Elisabeth Moss, James Purefoy, Keeley Hawes, Peter Ferdinando
- Photographie : Laurie Rose
- Montage : Amy Jump, Ben Wheatley
- Musique : Clint Mansell
- Costumes : Odile Dicks-Mireaux
- Décors : Mark Tildesley
- Producteur : Jeremy Thomas pour Recorded Picture Company (RPC)
- Distributeur : The Jokers / Le Pacte

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

High Rise



Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Nicky Larson : La critique du film Netflix
Un jeune chaman : La critique
Notre monde : La critique
Les Maîtres du temps : La critique
Le Mangeur d’âmes : La critique
28 Years Later : Danny Boyle et Sony Pictures frappent un grand (...)
The Walking Dead - The Ones Who Live : Critique 1.06 (...)
Mission Impossible 8 : Les images du tournage avec Tom Cruise, (...)
Chucky : Critique 3.07 There Will Be Blood
Doctor Who - The Edge of Time : La bande annonce du jeu en (...)
Furiosa - une saga Mad Max : Le film fait la Une de Total (...)
Elsbeth : Une saison 2 au spin-off de The Good Wife
DINKS : Encore une nouvelle série pour June Diane Raphael (...)
Horizons obliques : La critique qui fait ployer le temps et (...)
Cinéma - Bandes annonces : 26 avril 2024