True detective : Review 2.03 / 2.04 Maybe Tomorrow / Down Will Come

Velcoro n’est pas mort. C’eût été une idée géniale mais le scénariste Nic Pizzolatto semble avoir encore des choses à nous raconter sur le personnage interprété par Colin Farell. Le tueur masqué lui avait juste tiré des balles à blanc et on voit donc le flic rêver d’une discussion avec son père dans le bar où il a l’habitude d’échanger avec Semyon. Un père, désormais retraité, qui en veut à l’État et qui jette à la poubelle son badge de policier. Velcoro s’empressera de le récupérer pour l’offrir plus tard à son fils, alors que son ex-femme ne veut plus qu’il le voit. Dans ces deux épisodes, Velcoro qui se sent miraculé semble vouloir changer de vie et mener l’enquête de la meilleure des façons, alors que la pression de sa hiérarchie et des autorités, toutes deux fortement corrompues est plus forte que jamais. En effet l’enquête a amené Bezzerides et Woodrugh à visiter une des maisons du maire, et ce dernier, dont la famille dirige la ville depuis un siècle, ne l’a pas apprécié.

De son côté, Bezzerrides doit gérer sa relation avec son ex et subordonné, qui fini par porter plainte contre elle pour comportement sexuel inadapté car il n’a pas supporté de se faire larguer. Quant à Woodrugh, qui a eu une relation avec un soldat en Irak, il fini par recoucher avec lui après l’avoir rejeté dans un premier temps. Comme cette idée le révulse et qu’il tient à refouler son homosexualité, il décide de demander son ex en mariage. Enceinte de lui et toujours très amoureuse, cette dernière accepte mais on se demande encore comment elle a pu passer à côté du manque de sincérité de l’ex-soldat.

Enfin, Semyon essaye de gérer ses problèmes pour avoir un enfant avec sa femme et se remet à faire du business illégal afin de se refaire financièrement. Face un gangster qui refuse de lui obéir, il engage un combat digne du Fight Club qui s ’achève par l’arrachage de toutes les dents en or de son adversaire. Une scène forte comme il y en a trop peu pour l’instant.

Il ne m’aura fallu que peu de temps pour résumer ce qui arrive à chacun des protagonistes dans ces deux épisodes, car foncièrement il ne se passe pas grand chose. Chaque personnage a une scène illustrant la thématique qui lui est propre (infertilité, homosexualité refoulée...) et ce schéma est répété de façon un peu trop systématique. Le problème est que nous avons déjà compris depuis longtemps que chacun est prisonnier de ce qui le hante et même si je ne me suis pas ennuyé, un sentiment de "pas assez" d’enquête prédomine.

Nous sommes maintenant à mi-saison, et si l’enquête avance, elle est clairement reléguée au second plan. Il y a cependant encore beaucoup de mystères et d’interrogations en suspens de ce côté, et le plus gros va sans aucun doute nous être raconté par la suite. Nic Pizzolatto avait annoncé que cette saison aurait le « même lien étroit entre sensibilité, vision et une âme semblable » que la première et pourtant ce lien est loin d’être aussi visible qu’attendu. On a bien le père gourou de Bezzerrides qui dit voir « une aura verte et noire » autour de Velcoro car il aurait eu « des centaines de vie », mais on semble être alors dans l’auto-parodie des propos de Cohle. Pour l’instant cette saison passe totalement à coté de cette dimension philosophique et métaphysique attendue de tous, et c’est extrêmement dommage car c’est ce qui donnait un cachet unique à la série. Pour l’instant on ne fait que retrouver les difficultés propres à des enquêtes, telles qu’on a déjà pu en voir dans dans d’autres très bonnes séries policière comme The Wire ou The Fall.

Toutefois, le quatrième épisode s’est achevé sur une fusillade assez impressionnante entre nos trois policiers et le gang d’un proxénète mexicain Ledo Amarilla, qui serait lié à la mort de Ben Caspere. De nombreux policiers et civils de Vinci sont abattus par des balles perdues ou tirées intentionnellement par le gang mexicain jusqu’à ce qu’Amarilla soit finalement abattu par Velcoro et Woodrugh. Cependant, je n’ai pas pu m’empêcher de comparer cette scène avec le mythique plan-séquence du quatrième épisode de la première saison avec la conclusion amère que je n’avais pas ressenti ce frisson qui mettait True Detective sur le même piédestal que certaines productions cinématographiques.

Au final, si ces deux épisodes comportent globalement tous les ingrédients d’une bonne intrigue policière, cette saison n’arrive pour l’instant pas à se transcender suffisamment pour nous montrer tout ce qui constitue l’originalité de la série. Il reste maintenant quatre épisodes pour se faire un avis définitif sur cette deuxième fournée de True Detective. Le cinquième épisode Other Lives sera diffusé dimanche 5 juillet sur HBO et le lendemain sur OCS.

 Episodes : 2.03 / 2.04
 Titres  : Maybe Tomorrow / Down Will Come
 Date de première diffusion : 5 juillet 2015 / 12 juillet 2015 (HBO)
 Réalisateurs : Janus Metz / Jeremy Podeswa
 Scénariste :Nic Pizzolatto

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