Torture sportive

NuqneH !

Après une bonne bataille, un beau combat, une énorme chicorne avec des ennemis bien battus, il est un plaisir dont je ne peux me passer : écouter sur infra-ondes le récit de ma glorieuse victoire. Entendre ces hauts faits me chatouille le g’Ftar’g et me glapatouille la T’rgh’astre d’une façon que même un psychiatre Andorien ne pourrait envisager…

Mais, las ! Encore faudrait-il qu’ils en parlassent, ces journaleux radiophoniques décérébrés précoces. Entendons-nous bien : que l’on évoque avant ma gloire les grandeurs de certains de mes collègues, que l’on informe le peuple de la grandeur du Grand Chancelier, je l’accepte bien volontiers. Mais que ces pisse-copies à l’encre d’urine de Targ’h ne me passent qu’en une minute, pour pouvoir parler de la chose la plus enôôôôôôôôôrme de ce bon empire, celle qui surpasse tout, qui effacerait même la destruction totale de l’Empire, me glibute le Fr’Tlork à toute gribule.

Le sport !

Ne vous inquiétez pas, vous ne saurez peut-être pas qu’on est en guerre, que les impôts vont augmenter, qu’une colonie a été massacrée par des pirates Orions ; mais vous saurez tout, sur une heure, du dernier match de F’t’bl, et de ses joueurs à vingt millions de barres de latinum !

Enervé de ce que vous entendez, vous tentez une autre fréquence d’info, puis une autre. La aussi, vous tomberez sur les âneries dégoulinantes de sueur à maillot du joueur qui "est-bien-content-d’avoir-gagné-et-qui-fera-mieux-la-prochaine-fois". Au bord du suicide, vous lâchez alors les infra-ondes pour tenter la presse numérique : rebelote !

Là encore, le ballon honni vous éclatera en pleine figure, avec ses experts, ses chroniqueurs, ses historiens, ses rien-du-tout-fiers-de-l’être, son univers impoyââââble…

Je reconnais que le sport est bon - pour les autres, pas pour moi - pour le corps, l’esprit et le reste. Mais le vrai sport, celui que l’on pratique seul ou entre amis, pour la santé. Et qu’on arrête de nous flourber la Ch’tragouse avec ce truc à base de pognon qui nous endort si suavement par rapport aux vrais graves problèmes de ce monde : je veux parler du fait qu’il n’y a plus de confiture de Br’Trap chez mon épicier favori ! Non mais !

Je préfère aller me coucher, je sens que je deviendrais grossier !

Et comme disait Khaless : "L’Amalb’Eyrh, se serait pas levé du pied gauche, des fois ?"

Qapla’

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