FFAST 2015 : La clôture du festival

Date : 12 / 02 / 2015 à 08h30
Sources :

Unification


La cérémonie de clôture du 3ème FFAST a eu lieu le mardi 10 février au Reflet-Médicis avec la remise des prix et la projection de Queen de Vikas Bhal après une semaine de festival qui a vu 2 000 spectateurs assister aux diverses projections.
Les réalisateurs Kanu Behl et Bauddhayan Mukherji et la productrice Monalisa Mukherji sont montés sur scène à l’annonce de leur prix.

Le jury FFAST était constitué de Gérard Delorme, Amandine D’Azevedo, Pauline Lefèvre, Laurence Briot et Pascal-Alex Vincent.

Le jury étudiant est composé de Shereen Berrahma, Lisa D’Amato, Tahnee Dierauer, Emilie Polak, Alicia Raoull et Loïc Reder.

  • Prix du public : Titli de Kanu Behl Alors qu’il tentait d’échapper à sa famille, Titli est marié de force. Avec l’aide inattendue de Neelu, son épouse, il espère trouver enfin la liberté dans la fuite.


  • Mention spéciale du jury étudiant : Teenkahon de Bauddhayan Mukherji Triptyque de l’obsession amoureuse, Teenkahon nous plonge au cœur de trois histoires. Celle d’un homme qui se souvient de son premier amour, d’un autre qui rencontre le mari de sa maitresse, et d’un dernier qui essaie de conquérir l’amour de sa vie.


  • Prix du jury étudiant : Zinda Bhaag de Meenu Gaur et Farjad Nabi Khaldi, Taambi et Chitta, trois jeunes hommes, essaient d’échapper à leur quotidien qui semble condamner tout espoir de réussite.


  • Prix du jury FFAST : Goli Soda de Vijay Milton Quatre orphelins grandissent ensemble dans un immense marché de fruits et légumes. Ce lieu forge leur identité autant qu’ils forgent la sienne. Tenu sévèrement par Naidu, le marché a cependant aussi ses règles strictes. Quand les garçons s’en éloignent, la situation tourne mal.


Queen de Vikas Bhal (1h46, Inde)
Après que son fiancé ait annulé leur mariage la veille de ce dernier, Rani, issue d’une famille conservative, décide de partir seule en lune miel.
Ce voyage sera l’occasion, pour la jeune fille éconduite, de se découvrir.

Avis : Queen est un film qui se rapproche plus du courant mainstream que du cinéma parallèle indien. Il y a néanmoins des différences importantes comme l’absence des 5 scènes de danses traditionnelles dans le cinéma Bollywodien. A cela il faut ajouter des séquences montrant des femmes en tenues dénudées, et une scène de baiser. Un baiser, cela peut paraitre quelconque, mais dans un film indien c’est clairement transgressif, même en 2015 !
Le film n’en reste pas moins celui projeté dans le festival qui se rapproche le plus du cinéma indien que l’on connait, chatoyant, léger et musical. Bien que dans Queen les chansons ponctuent les tribulations du personnage principal et ses atermoiements intérieurs.
En bref un excellent choix pour clore un festival dont le film d’ouverture était lui plutôt sombre et sérieux.

Queen a parfois des sautes de tensions qui entraînent un rythme inégal, mais il faut avouer que l’on rit beaucoup et que certaines situations, outre d’être jubilatoires, sont fort bien vues.
C’est évidemment le choc des cultures qui est le cœur du film. Un choc ressenti par la jeune femme qui partant seule en lune de miel après l’abandon de son fiancé va se retrouver confrontée à un occident plus libéral qu’elle ne s’attendait. Cela permet d’enchaîner les situations cocasses (la scène du restaurant français est formidable) et les personnages hauts en couleurs.

Certes certains protagonistes sont brossés de façon un peu trop caricaturale comme le jeune russe qui boit une cinquantaine de bières par jour. Mais on s’attache rapidement à ces personnages exubérants ayant souvent une faille intérieure.

Queen permet aussi de découvrir Paris et Amsterdam à travers les yeux d’une indienne, et d’un réalisateur indien. Et le moins que l’on puisse dire est que cela fait bien rire aussi.
D’ailleurs l’auberge de jeunesse amstellodamoise offre quelques grands moments dont celui du lézard qui met à rude épreuve les zygomatiques. Et pour ceux qui pourraient croire qu’une telle scène est exagérée, j’ai déjà vu des réactions similaires vis-à-vis d’araignées, papillons et souris. Réactions qui n’étaient pas que l’apanage de la gent féminine.

Queen est un film bien réalisé, très bien interprété avec un scénario qui cédant parfois à la facilité sait appuyer là où cela fait mal et permet la prise de conscience d’un certain nombre de situations. La force de la comédie est d’ailleurs de réussir à faire passer des messages au public. Et s’il est bien un message à retenir du film est qu’il faut vivre sa vie, la partager avec ceux que l’on aime et croire en son avenir.

Une belle leçon de vie qui laisse espérer que la condition de la femme en Inde s’améliore, cela passant en premier lieu de la prise de conscience de ces dernières qu’elles sont les égales des hommes et que leur avenir dépend de leurs efforts et pas uniquement de ceux de leur familles et maris.


Je tiens à remercie toute l’équipe du FFAST pour cette très belle édition qui a présenté aucun beaucoup de films intéressants. Ceux sélectionnés en compétition étaient divers et parlaient de sujets différents et souvent tabous en Inde.
Je me permets aussi de féliciter la programmation qui a osé programmer des films appartenant au cinéma pragoya (films et courts métrages indien expérimentaux).

Les spectateurs français pourront découvrir Titli qui sort sur grand écran le 8 avril 2015 et Teenkahon qui sortira courant mai. Si le premier film n’est pas celui qui m’a le plus plu, Teenkahon est un magnifique triptyque sur l’amour. Une critique complète sera disponible sur Unification pour la sortie des films.

Un article récapitulatif portant sur l’ensemble des films en compétition ainsi que sur ceux projetés pour la nuit FFAST Frissons sera prochainement disponible sur Unification.

C’est la première année à laquelle j’assistais au FFAST et j’ai été séduite par la diversité des œuvres projetées, la gentillesse des membres de l’équipe du festival, les discussions passionnantes échangées avec les bénévoles et programmeurs et l’ambiance générale chaleureuse.

Merci à tous les bénévoles qui ont permis à ce que le festival se passe au mieux.
Et bon courage pour les préparatifs de la quatrième édition qui reviendra en février 2016.

- SITE OFFICIEL




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