Le temps de quelques jours : La critique

Date : 27 / 09 / 2014 à 12h24

Sources :

Le temps de quelques jours n’est ni vraiment un film, ni franchement un documentaire, mais il s’agit d’une œuvre magnifique qui ne vous laissera pas indemne à l’issue de son visionnage.

On rentre dans l’Abbaye de Bonneval qui a été créée en 1147. Les sœurs de l’abbaye se sont mises à faire du chocolat en 1878. Nous allons les suivre quelques jours dans leur environnement.

Il n’y a pas vraiment d’histoire, mais une tranche de vie de quelques personnes qui sortent de l’ordinaire et dont la vie diffère beaucoup de celle de la plupart des gens d’aujourd’hui.

Le film nous offre le portrait des sœurs de l’ordre Cistercien de la Stricte Observance, l’un des ordres les plus stricts des moniales. Ces sœurs sont de femmes extraordinaires qui nous font beaucoup, beaucoup rire dans le film. Loin de tous les clichés (généralement entièrement faux générés souvent par de mauvais films) que l’on a en tête sur les sœurs allant de l’ascétisme à l’érotisme larvé, ces sœurs nous offrent une bouffée de vie extraordinaire.
C’est grâce à l’approche toute en délicatesse du réalisateur, Nicolas Gayraud, que les sœurs ont progressivement accepté de se livrer à sa caméra.
Nous découvrons ainsi l’ancienne ingénieur informaticienne, la novice polonaise, la mère supérieure, la doyenne hyper active et d’autres sœurs tout aussi intéressantes et truculentes.
Ces rencontres sont de très beaux moments, souvent très drôles et émouvants.

Le rythme du temps n’est pas le même dans l’abbaye et nous donne matière à réfléchir sur nos vies et notre temps ultra-rapide dans lequel parfois les éléments essentiels passent en arrière plan. Une sorte de fuite en avant de notre société qui perd de plus en plus de personnes en chemin et créé un stress de plus en plus important.
Le maître chocolatier résume parfaitement ce sentiment en expliquant qu’il a eu du mal à se faire au rythme interne de l’abbaye. Il doit apprendre à prendre son temps et à redéfinir ses priorités. Il ne semble finalement pas malheureux de sa situation.

L’abbaye est très impressionnante et nous dévoile des lieux que seules quelques personnes ont pu voir. Nicolas Gayraud a eu l’autorisation de la mère supérieure de filmer cette communauté qui n’avait jamais jusqu’à présent autorisé une caméra en son sein. C’est la véritable intimité de ces lieux chargés d’histoire que la caméra nous offre en plans subtils et parfois en retrait.

Au final Le temps de quelques jours est un film qui possède une certaine magie. Celle d’un autre temps, une autre vie, une autre philosophie qui fait du bien au cœur et à l’esprit. On ressort du film calme et reposé après avoir rencontré ces sœurs formidables. C’est aussi une furieuse envie de manger du chocolat qui apparaît à l’issue de la projection. Et pourquoi pas du chocolat de l’abbaye ?

Pour ceux qui auraient envie de changer d’air et de vie pendant quelques jours, l’Abbaye de Bonneval tient une trentaine de chambres d’hôtes et permet de faire des retraites en ses lieux.
Vous pouvez en savoir plus sur l’abbaye ICI.

SYNOPSIS

Loin des clichés, les sœurs de l’Abbaye de Bonneval se confient et surprennent par leurs réflexions sur la société, la consommation, le rapport au temps. Première et unique caméra à entrer au sein de l’ordre Cistercien de la Stricte Observance, elle nous fait découvrir des femmes à la philosophie étonnamment moderne en plein cœur d’une abbaye séculaire

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Durée du film : 1 h 12
Titre original : Le temps de quelques jours
Date de sortie : 01/10/2014
Réalisateur : Nicolas Gayraud
Scénariste : Nicolas Gayraud
Photographie : Nicolas Gayraud
Producteur : Natacha Delmon Casanova, Pierre-Emmanuel Le Goff pour La Vingt-Cinquième Heure
Distributeur : La Vingt-Cinquième Heure