Non, mais je cauchemarde ! (1ère partie)

NuqneH !

J’eus récemment l’occasion de faire un retour sur moi-même. Ce qui ne veut pas dire que je me suis mis en boule. Non, je n’avais aucune raison de colère, pas plus que de jouer au hérisson, surtout qu’aucune brosse à habit n’était là pour exciter ma libido.

Non, suite à une holo-émission que j’avais vu la veille sur la psychanalyse, je me suis dit qu’il serait bon d’analyser un peu mon Moi, mon Surmoi, mon Pincemoi, mon Rincedoigts, mon Çà, mon Pas-Çà, mon Kà, et pour finir mon cas (un peu raté, comme disait une ceinture noire de mes amis).

J’ai étudié mes pulsions – sexuelles bien entendu – et me suis interrogé sur ma vieille habitude d’avoir des relations torrides avec mon radiateur lorsque je me sens un peu délaissé… Voilà un ersatz de perversion que je n’avais pas décelé avant. Un schéma copulatif basé sur le modèle "Klingon-radiateur" ne pouvait décemment s’épanouir dans la sérénité. Je pris en exemple des couples terriens célèbres par leur passion (Tristan et Iseut, Roméo et Juliette, Alpha et Roméo (ce qui fâcha fort Juliette), Ségolène et Nicolas, Smith et Wesson, Jacob et Delafon, Roux et Combaluzier…) et me rendis compte qu’aucun n’avait jamais eu de rapport avec un objet quel qu’il soit, pas même une tagliatelle mal cuite…

J’étais donc dans la luxure la plus totale. Je me rendis aussi compte plus tard que mon insistance maladive à commettre cette chronique n’arrangeait pas ce tableau déjà terrifiant.

Je partis donc remettre mon sort de condamné entre les mains d’un psy. Il m’expliqua si bien les choses que je guéris presque instantanément. Dorénavant, j’ai cessé toute relation avec mon radiateur et coule des jours heureux avec mon réfrigérateur. Malheureusement, mon ancien amant, vexé, blessé, s’est suicidé en bloquant son robinet de purge en position ouverte.

Mais bon. Comme j’avais le chauffage central, il ne me manque pas beaucoup.

Et maintenant, je dors comme un bébé, soulagé, serein et le bas-ventre congelé.

Et comme disait Khaless : "Ben voyons ! Et vous êtes sûr, docteur, qu’il n’y a rien à faire pour ce pauvre Amalb’eyrh ?"

Qapla’

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