Avatar : Le producteur Jon Landau nous dit tout

Date : 10 / 09 / 2009 à 00h20

Après les 15 minutes d’images inédites d’Avatar, le nouveau film du réalisateur de Titanic, présentées en 3D le 21 août dernier au cours de séances exceptionnelles (gratuites et ouvertes à tous), en exclusivité dans les cinémas Gaumont et Pathé participant à l’événement, c’était aujourd’hui au tour de la presse d’admirer les extraits de ce que James Cameron appelle son Chef-d’œuvre.

A l’invitation de la FOX, 300 personnes environ se pressaient vers 10H00 dans une des Salles du Gaumont Marignan, sur les Champs Elysées.
La projection avait lieu en présence de Jon Landau (producteur d’Avatar et Titanic) et un bonheur n’arrivant jamais seul, celui-ci nous a fait le plaisir de présenter chacun des extraits projetés en 3D. Il faut ajouter que nous avons eu droit à 10 minutes supplémentaires par rapport aux projections publiques.

Les images sont tout simplement fabuleuses. Cameron et son équipe ont fait des merveilles et ont recréé un monde au delà de nos imaginations. Les aliens sont beaux, les monstres terribles, la faune et la flore de Pandora sont à couper le souffle. La plupart des spectateurs présents sont tombés sous le charme même si certains attendent la sortie du film pour se prononcer de façon définitive.

en présence de Jon Landau (producteur d’Avatar et Titanic)

A 11H00 se tenait non loin de là, à l’hôtel de Sers, La conférence de presse de Jon Landau. Ici, ambiance intime, pour la vingtaine de personnes qui y assistaient. Trois caméras seulement étaient présentes dont celles de YOZONE et UNIFICATION. En voici l’essentiel :

Pourquoi avoir fait deux versions, 2D et 3D ?
J.L. : J’estime que l’on va faire encore plus de chiffre d’affaire en 2D qu’en 3D mais il faut savoir que quand la Twentieth Century Fox a pris la décision de faire le film il y a bien longtemps, il y avait beaucoup moins de salles équipées en 3D qu’aujourd’hui et la 3D n’a donc pas influé sur le choix de la production. Mais prenez un Film comme l’Age de glace 3 par exemple, il a eu à la fois beaucoup de succès en 2D et en 3D. Mais nous, nous voulions sans jamais oublier la technologie nous concentrer sur l’histoire

N’avez-vous pas peur que la technologie utilisée pour le film empêche toute nouvelle production de ce genre et pensez-vous que James Cameron soit arrivé ici au sommet de son art ?
Non, ce que nous avons voulu faire, c’est ouvrir une porte aux autres cinéastes pour qu’ils puissent dans l’avenir, raconter leurs propres histoires d’une manière nouvelle et qu’ils ne pourraient pas raconter autrement. Alors bien sûr, on va retrouver des thèmes familiers au cinéma et à la littérature mais cela fait partie de ce que nous voulions faire.

Est-ce que les films sont montés de manière différente selon que l’on soit en 2D ou en 3D ?
Les deux versions sont montées de la même façon pour répondre à votre question. On fait d’abord tout le montage en 2D et on a envie de savoir si ça marche du point de vue dramatique, si les personnages sont bien suivis du début à la fin et, une fois ce premier montage fait, on s’occupe du film en 3D. De même pour les effets spéciaux, on les regarde en 2D pour savoir si ça fonctionne bien avant de les regarder en 3D.

Vous nous avez dit que James Cameron a attendu une quinzaine d’années avant de faire ce film pour des raisons techniques. Pouvez-vous nous dire quelle avancée technique l’a décidé à franchir le pas, est-ce que c’est le Gollum du Seigneur des Anneaux ? Et si c’est le cas, qu’y a-t-il de différent par rapport au Gollum ?
C’est un mélange de plein de choses qui a décidé James. Les effets spéciaux de Gollum et d’autres nous ont influencés mais notre but n’était pas le même. Nous, nous nous basons sur les images alors que Gollum est basé sur une technologie de marqueurs informatiques. Cette technologie peut être appelée Motion Capture (Capture de mouvement) et la nôtre, c’est plutôt une Performance Capture (Capture de jeu d’acteur). C’est-à-dire qu’on a une camera qui est carrément devant le visage et qui prend des photos presque image par image au fur et à mesure des scènes et l’on capture ainsi chaque mouvement, chaque émotion. Ces images sont ensuite digitalisées et la Société d’effets spéciaux analyse ces images, ces émotions presque jusqu’au niveau des pores de la peau. La performance des acteurs sur le tournage, et ce que nous leur disions, c’est que ce que l’on va voir à l’écran, c’est le véritable jeu des acteurs et non pas une transcription informatique des mouvements par des capteurs. Ce que nous disons aussi, c’est que cette technique correspond pour les personnages du XXIe siècle aux prothèses que l’on employait autrefois. Seulement, les acteurs n’ont pas besoin d’être maquillés pendant quatre heures ou plus, et cela ajoute énormément de liberté puisqu’avec les prothèses, on était obligé d’ajouter un bras ou une jambe alors que là, on a la possibilité d’agrandir ou de réduire. On a vraiment plus de créativité.

On ne peut pas vraiment imaginer comment le film a été tourné par rapport aux décors. Est-ce que les acteurs en permanence devant un écran vert ? Est-ce qu’il y avait tout de même des éléments de décor ? Comment cela s’est-il passé ?
Pour le tournage virtuel, lorsque nous tournions dans le monde de Pandora.il n’y avait pas d’écran vert. Parce que c’est purement virtuel, nous avons capturé le jeu des acteurs. Et le décor, le monde tout autour, nous l’avons crée sur ordinateur avant le tournage. Nous n’avons pas eu d’image à intégrer et nous n’avions donc pas besoin d’écran vert. Et quand nous capturions le jeu des acteurs, James avait une caméra virtuelle, pas une vraie camera, qui lui montrait de façon sommaire bien sûr (Comme dans un jeu vidéo des années 90) ce qu’on allait voir à l’écran. Il ne voyait pas les acteurs mais directement leurs personnages et quand il tournait sa caméra sur le plateau, il ne voyait pas la scène de tournage mais le monde de Pandora lui-même. On donnait aux acteurs les accessoires dont ils avaient besoin ; les choses avec lesquelles ils étaient en interaction. S’il fallait une chaise, on leur donnait une chaise. S’il fallait repousser des branches, on mettait des feuillages en place sur la scène. J’ai demandé à la fin du premier jour à Sigourney Weaver ce qu’elle pensait de cette technique. Elle trouvait que c’était plus facile de jouer une pièce de théâtre. Là, elle devait regarder tout autour d’elle sur les moniteurs qui étaient placés tout autour du plateau pour montrer aux acteurs l’endroit dans lequel ils se trouvaient.

Est-ce que ce film est le premier d’une saga et avez-vous déjà une suite en tête ?
C’est le public qui va en décider. Ce monde est si riche qu’il y a bien d’autres histoires à raconter et je sais que James a déjà en tête des idées à développer.

Vous souvenez-vous de votre réaction lorsque James Cameron vous a parlé pour la première fois de ce film ?
La première fois que Jim m’en a parlé, c’était bien avant que l’on tourne Titanic. Il m’a présenté un projet, pas même un script mais une nouvelle avec quelques scènes et quelques dialogues mais toute l’histoire était déjà là. Jim travaillait alors pour Digital Domain, une société d’effets spéciaux. Je leur ai montré son projet et ils m’ont répondu : Mais il veut couler la boite ! Alors, nous avons attendu.

Comment avez-vous créé ce monde, sa faune, sa flore, son langage ?
Ce que nous avons vraiment essayé de faire, c’est recréer ce que Mère Nature a créé sur Terre mais en le transposant dans un autre univers, dans un autre contexte. Par exemple, nous avons repris certains phénomènes luminescents que l’on observe dans la mer en les transposant sur la terre ferme. Nous avons observé des espèces de grenouilles qui vivent chez nous dans la jungle et dont les couleurs sont éclatantes. Nous les avons transposés sur des types d’animaux beaucoup plus grands, comme l’éléphant et le rhinocéros, qui sont plutôt grisâtres chez nous. Nous voulions vraiment apporter beaucoup de couleurs. Sur la terre, les girafes ou les lions sont des animaux plutôt colorés.
Pour la langue, nous avons loué les services d’un linguiste de l’Université de Californie du Sud pour créer une langue. Nous pensions que c’était très facile. Pour créer un mot pour dire eau, il pouvait dire pokoko. Mais c’était loin d’être aussi facile. Cet homme a passé six mois simplement pour travailler sur la structure, sur les fondements d’une langue. Il était important pour James que cette langue ne ressemble à aucune langue que nous connaissons sur notre planète. Il ne voulait pas que l’on puisse penser par exemple au Maori, à l’Indu, au Watutsi ou même au Klingon de Star Trek. Il voulait un langage original. C’était vraiment important pour nous que les Na’vis soient vraiment crédibles en tant que peuple tribal. Et la raison pour laquelle certains d’entre eux parlent anglais, c’est que Grace, le personnage interprété par Sigourney avait créé une école bien avant que l’aventure ne commence à l’écran de la même façon que les missionnaires sont allés en Afrique pour apprendre l’Anglais ou le Français aux populations autochtones. Ce qu’il est important de savoir sur les Na’vis, c’est que leur histoire n’est pas écrite. Ils la transmettent oralement, à travers des chansons.

Qu’est-ce qui a motivé votre choix pour les acteurs principaux ?
Prenez par exemple le personnage de Jake Sully. Ce n’était pas une tâche facile. Il fallait trouver quelqu’un qui avait une gamme de jeu très étendue pour créer un personnage vulnérable au début du film et un meneur à la fin du film, capable de conduire à la guerre tout un peuple. Sam Worthington était tout à fait apte à tenir ce rôle. Et en ce qui concerne Zoe Saldana qui joue Neytiri, nous avons cherché quelqu’un qui pouvait s’approprier l’âme de ce personnage. Ce n’était pas seulement la voix, pas seulement le physique mais nous voulions quelqu’un qui allait se fondre dans le personnage, à la fois noble et belle : la véritable héroïne du film. Et pour arriver à ce résultat, Zoe a pris des cours avec le Cirque du soleil, elle a appris à tirer à l’arc, à monter à cheval.

Pour conclure, puisque nous devons nous séparer, nous avons emmené tous les acteurs dans la Rain Forest à Hawaii pour qu’ils puissent y répéter et avoir l’expérience de ce type d’environnement afin d’avoir une référence lors du tournage du film, une expérience de la lumière, de l’humidité et ainsi pouvoir s’exprimer avec une véritable idée de la réalité du monde dans lequel ils allaient évoluer.


Avatar est Copyright © Twentieth Century Fox et Lightstorm Entertainment Tous droits réservés. Avatar, ses personnages et photos de production sont la propriété de Twentieth Century Fox et Lightstorm Entertainment.



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