Il était une fois les séries : Le traitement de la Guerre du Vietnam

Date : 28 / 05 / 2023 à 08h00
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LE TRAITEMENT DE LA GUERRE DU VIETNAM

Depuis les années 70, plus de 50 longs-métrages ont abordé, de près ou de loin, le thème phare aux USA, de la Guerre du Vietnam (1955-1975).
Citons Apocalyspe Now, Platoon et Full Metal Jacket mais aussi de façon transversale Rambo (c’était décidément pas sa guerre), Forrest Gump (Lt. Dan...), Good Morning Vietnam (Non, ce n’est pas un test micro, c’est du Rock n’ roll !), L’Arme Fatale (Je suis trop vieux pour ces conneries) ou Taxi Driver (You Talkin’ to me ?)

Mais les Séries TV exploitèrent parfaitement le filon, en traitant, sous différentes formes, ce conflit qui marqua définitivement les États-Unis, grâce à leur format allongé.

Seulement 5 ans après la guerre, A Rumor of War, une mini-série de 2 épisodes avec Brad Davis (Midnight Express, Les Chariots de Feu) et Brian Dennehy (Rambo, Cocoon, Romeo + Juliette...), inspirée de la vie d’un ancien lieutenant, ne parlait que de désillusion. La plaie était encore à vif et le public ne put en supporter plus, malgré l’évidente qualité de la production, presque documentaire.

La même année, NBC tenta de changer du tout au tout, produisant une comédie de style sitcom, The Six O’Clock Follies, avec, entre autres Laurence Fishburne (Matrix, John Wick, Mystic River, Il s’appelait Mandela) et Bill Paxton (Aliens, Apollo 13, True Lies, Brain Dead). La série tourne autour des pérégrinations d’une émission de radio interarmée et du temps libre passé au Midas Bar.

Il fallut attendre 1987, pour voir arriver les 2 meilleures séries sur le front de guerre : Tout d’abord, Des soldats et des hommes (Vietnam War Story) sur HBO, avec Tony Becker (qui jouera aussi dans d’autres séries sur le Vietnam), et Wesley Snipes (Blade, Demolition Man, U.S. Marshals, Les Blancs ne savent pas sauter). Cette série d’anthologies couvre avec succès tous les aspects de la guerre, s’appuyant sur des événements historiques auxquels les scénaristes ont entremêlé des anecdotes personnelles fictive, racontés par les survivants. Chaque épisode, indépendant, pouvait mener à toute sorte de péripéties et dénouements. En France, la série est sortie sur VHS, mais jamais en DVD, ce qui ne facilite pas son visionnage.

Ensuite et surtout : L’Enfer du Devoir...

L’ENFER DU DEVOIR

- Type : Guerre
- Titre Original : Tour of Duty
- Diffusion USA : CBS (1987-1990
- 1ère Diffusion France : La Cinq (1988)
- Épisodes : 58 x 45 minutes
- Créée par : L.T. Clark, S. Duncan
- Producteur Exécutif : Z. Braun
- Production : Zev Braun Pictures, New World Televison
- Musique : J. Conlan
- Interprètes : Terence Knox, Dan Gautier, Kevin Convoy, Stephen Caffey

Le premier souvenir qui nous saute aux yeux (et aux oreilles) quand on pense à cette série, c’est bien entendu son générique avec sa si prenante chanson Paint it Black des Rolling Stones, avec son rythme alternant la guitare et le sitar.

« I see a red door
And I want it painted black
No colors anymore
I want them to turn black…
 »

C’est après cette claque que se déroulent les épisodes, d’abord indépendants les uns des autres, puis par arcs narratifs plus longs. Cette série ne nous épargnera rien tout au long de ses 58 épisodes, nimbée de la réalité la plus crue.

Chose rare, les personnages sont appelés à mourir à n’importe quel moment, parfois sans préparation préalable.

Mais le propos est plus la violence psychologique, que les effets gratuits d’explosion ou les bandouilières de cartouches tirées en rafale (pourtant présents).

Tous ces moments forts sont vécus par un petit groupe rattaché à la compagnie Bravo, dont les membres sont plus qu’hétéroclite : un surfeur, un fermier, des vétérans, un voyou, un pacifiste, un docteur, un pilote, une psy, un objecteur de conscience, venus des 4 coins des États-Unis dont les histoires, qui s’entrecroisent, sont fondées sur les souvenirs des deux co-auteurs, vétérans de cette guerre.


Après ces morceaux de choix, China Beach a suivie l’année suivante sur ABC.
Beaucoup plus tournée sur l’arrière du front, sur un hôpital et sur un casting principalement féminin, cette série est le contre-pied du réalisme de L’Enfer du Devoir, avec pourtant les mêmes thèmes abordés, mais intégrant la romance et donc l’espoir d’une vie presque normale (souvent confronté aux terribles événements), cette série est bien plus moderne dans son traitement qui annonce le renouveau des séries à venir.

Dans Les Années coup de cœur, la mort de l’un des protagonistes, sorte de mentor de Kevin, le personnage principal, fera plané une ombre bien spéciale sur la saison qui suit.

Plus légères, les séries qui traitent des vétérans de retour au pays, depuis longtemps, et qui exploitent leurs compétences acquises, sont aussi à signaler.

Les héros de Magnum, Simon & Simon, L’Agence tout risque, et même Mac Guyver abordent leur nouvelle vie de façon différente. Mais ici, il n’y a presque pas de mort (et Mac se refuse même à utiliser la moindre arme à feu).

D’autres séries, plus récentes, tentèrent de faire revenir le thème sur le devant de la scène, mais sans grand succès malgré quelques bonnes productions (Fortunate Son en 2020 par exemple).

Alors, que retenir de ce florilège de séries tv ?

Trois écoles se détachent pour le traitement de ce moment sombre de l’Histoire.

Sur le front, les morts sanglantes, mais aussi la perte de la santé mentale, la peur, les bas-fonds de l’âme humaine, les trahisons, les injustices, les sacrifices et les suicides, les relations avec la population locale, les interrogations, les ordres absurdes... sont montrés sans ambages et nous emporte, à un rythme effréné, dans ce qu’il y a de pire.

Mais, les auteurs ont aussi exploité le difficile retour. Dans les années 80, la guerre a profondément marqué les "héros", créant un décalage parfois difficile à combler. L’ennemi est plus le racisme, la mort, le gouvernement et les souvenirs de ces moments marquants, que les viet minh.

Enfin, certains protagonistes tentent tout simplement d’effacer totalement cette période des USA.

Dans Code Quantum, Sam Becket voyage dans le temps pour empêcher son frère de mourir au combat, et, dans un second temps, pour prévenir la femme de son complice Al que ce dernier est bien vivant et va revenir du conflit.

Dans 22/11/63, il s’agit d’empêcher l’assassinat de John F. Kennedy qui poussera le pays sur la pente de l’horreur.

Mais y arriveront-ils ? Et si oui, n’y aura-t-il pas un sacrifice encore plus grand à concéder ?

Et que dire du pacifisme de Mac Guyver ?

Tout ceci est un symbole de la tâche indélébile de l’Histoire.

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