RRR : La critique

Date : 26 / 03 / 2022 à 10h45
Sources :

Unification


RRR

- Date de sortie : 25/03/2022
- Titre original : RRR
- Durée du film : 3 h 07
- Réalisateur : S.S. Rajamouli
- Scénariste : S.S. Rajamouli
- Interprètes : N. T. Rama Rao Jr., Ram Charan, Alia Bhatt, Ajay Devgn, Prakash Raj, Ray Stevenson, Mark Bennington

LA CRITIQUE

Les amateurs de blockbusters indiens connaissent forcément le nom du réalisateur S.S. Rajamouli qui, avec sa saga en deux volets de La légende de Baahubali, a battu les records du box-office indien.RRR est sa dernière création qui est tout aussi spectaculaire. Elle n’est sortie que le 25 mars 2022 et promet déjà d’avoir un premier week-end d’exploitation exceptionnel au cinéma en Inde.

Il s’agit d’un film Tegulu et Tamoul. On ne se retrouve donc pas dans le cadre d’un film Bollywoodien et les codes de celui-ci sont différents. En effet, les personnages ne s’arrêtent pas régulièrement pour danser et chanter.

Néanmoins, les chansons sont très importantes dans le film pour accompagner des scènes muettes présentant les activités des différents protagonistes ou pour exprimer les pensées qu’ils ont dans la tête. Il est d’ailleurs vraiment appréciable que ces morceaux soient sous-titrés afin de comprendre vraiment ce qu’il se passe, comme par exemple les enjeux de l’amitié naissance entre les deux protagonistes principaux qui ignorent chacun qui est l’autre.

On trouve aussi une seule scène de danse qui est tout simplement exceptionnelle et qui a une importance très grande au sein du film. Cette dernière est d’ailleurs filmée comme l’un des affrontements qui ponctuent le long métrage et reste visuellement époustouflante.

La musique de M.M. Keeravani est formidable et propose des moments particulièrement agréables à écouter qui donnent parfois même une certaine envie de danser. D’autant que l’action va souvent à 100 à l’heure.

S.S. Rajamouli est d’ailleurs un maître de la mise en scène. Il montre des séquences absolument éblouissantes et est capable de proposer des batailles et des combats qui sont chorégraphiés d’une façon stupéfiante et qui sont visuellement dantesques.

On en prend vraiment plein les yeux et pas seulement qu’à un seul moment. Tout le film est ponctué de passages plus incroyables les uns que les autres et montre l’immense virtuosité de l’un des meilleurs créateurs de blockbusters du monde. Il donne une véritable leçon de cinéma, montrant comment l’action peut être filmée et faisant des propositions cinématographiques merveilleuses.

On frémit de plaisir régulièrement dans le film, surtout si on ne s’arrête pas à la vraisemblance de ce qui est montré. En effet, certains passages sont particulièrement spectaculaires et hautement improbables. Le final n’est d’ailleurs pas sans faire penser à une œuvre de super-héros, tant les protagonistes semblent invulnérables et exceptionnels.

On se retrouve vraiment devant une œuvre de pur grand spectacle. De très nombreuses séquences de foule sont filmées d’une manière prodigieuse. D’autant que l’on ressent bien qu’il s’agit de véritables humains et pas d’images de synthèse. Toutefois, c’est par le biais des effets spéciaux que l’on peut trouver la seule petite fausse note du long métrage.

Ces derniers ne sont clairement pas à la hauteur de la qualité du film. Quelques séquences ne sont visuellement pas très belles et un certain nombre d’animaux ne paraissent pas toujours très bien finalisés. On est loin de ce que l’on peut voir dans du Disney comme Le Roi Lion.

C’est d’autant plus dommage que la reconstitution d’époque est splendide grâce aux décors très variés, et parfois impressionnants, de Sabu Cyril. Les costumes de Rama Rajamouli ne sont pas en reste. Ils habillent non seulement les protagonistes principaux, mais l’ensemble des très nombreux figurants qui apparaissent pendant les trois heures du récit.

Celui-ci a été écrit par le réalisateur S.S. Rajamouli lui-même. Il se situe à l’époque coloniale de l’Inde et montre l’enlèvement d’une petite fille par des notables Anglais dans le village isolé d’une communauté tribale. Le protecteur des lieux va se lancer à sa recherche et va devenir ami avec le militaire d’origine indienne qui est envoyé par les Anglais pour l’identifier et l’arrêter.

Les deux hommes sont tels l’eau et le feu et ont chacun leur propre calendrier. Ce qui permet d’intégrer de multiples rebondissements et revirements spectaculaires qui rendent l’histoire particulièrement captivante. Car le titre (Rise Roar Revolt) fait allusion à la montée du mécontentement, à son expression et à la révolution que certains personnages veulent pour un pays sous le joug d’une nation étrangère.

Si, évidemment, les Anglais sont les ennemis, S.S. Rajamouli propose le très beau portrait d’une femme compatissante qui ne voit pas les Indiens de la même manière que ses compatriotes. Il est aussi très intéressant que ce soit une famille musulmane qui offre le gîte, le couvert et la protection à l’un des deux personnages principaux. D’autant qu’à cette époque, le système de castes était bien vivace. Les problèmes de compréhension et de méconnaissance de la culture des autres sont très bien rendus et donnent lieu à quelques séquences amusantes.

Il y a aussi une pointe de romance dans le récit. Mais c’est bien avant tout l’histoire d’une amitié fraternelle entre deux hommes que tout semble opposer qui nous est narré dans une histoire dense et soigneusement pensée.

Les interprètes sont formidables. N. T. Rama Rao Jr. est imposant en homme proche de la nature qui veut juste retrouver la jeune fille qui a été enlevée. Ram Charan est incroyable en militaire sans peur dont on découvre les raisons de l’attitude progressivement au fil du récit. Les deux comédiens ont une alchimie qui fonctionne parfaitement entre eux et proposent des séquences de fraternité et d’affrontements épiques offrant des scènes dont se souvient longtemps et qui ont de grandes chances de devenir cultes.

Il faut d’ailleurs saluer le très beau travail de la photographie de Senthil Kumar qui permet de mettre en valeur ces protagonistes, même au sein de la nuit noire. Car certaines scènes spectaculaires ont été tournées en pleine obscurité et impriment longuement la rétine.

Le montage de A. Sreekar Prasad est aussi très bon. On n’est jamais perdu avec ce qu’il se passe entre les deux protagonistes. Et les scènes d’action millimétrées, aux finalités souvent létales, ne perdent pas en lisibilité.

Vous l’avez compris, oubliez vraiment vos préjugés vis-à-vis des films indiens, car si vous aimez l’action débridée, les combats incroyables et les mises en scène majestueuses, vous ne serez vraiment pas déçu par cette incursion dans la nouvelle création historique d’un cinéaste majeur.

RRR est un chef-d’œuvre d’action et de spectacle qui en met continuellement plein les yeux, tout en n’oubliant pas la dominante émotionnelle de ses personnages et l’exploration du passé compliqué d’un pays qui a été occupé pendant deux siècles. Avec une histoire que l’on découvre avec grand plaisir, une réalisation fantastique et virevoltante et un duo de comédiens qui crève l’écran, on se trouve devant un film d’action majeur qui rappelle ce que c’est qu’un véritable blockbuster.

Dantesque et prodigieux.

SYNOPSIS

À l’époque coloniale, en Inde, les anglais enlèvent une jeune fille d’une communauté tribale. Mais ce qu’ils ignorent, c’est que cette tribu a un protecteur : Bheem. Peut-être que soleil ne se couche jamais sur l’empire britannique. Mais la force est du coté des justes.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Photographie : Senthil Kumar
- Montage : A. Sreekar Prasad
- Musique : M.M. Keeravani
- Costumes : Rama Rajamouli
- Décors : Sabu Cyril
- Producteur : D.V.V. Danayya pour DVV Entertainment
- Distributeur : Desi Entertainment Paris

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

GALERIE PHOTOS

RRR



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