Icare : La critique

 Date de sortie : 30/03/2022
 Titre original : Icare
 Durée du film : 1 h 16
 Réalisateur : Carlo Vogele
 Scénaristes : Carlo Vogele, Isabelle Andrivet
 Interprètes : Camille Cottin, Niels Schneider, Féodor Atkine, Wolf Van Cappellen, Igor Van Dessel, Maia Baran, Mark Irons, Alexis Flamant

C’est vraiment avec une surprenante délicatesse que l’animation s’empare du mythe d’Icare.

Le scénario du réalisateur Carlo Vogele et d’Isabelle Andrivet se penche sur la légende de ce personnage et en offre une vision à la fois très poétique, et un peu différente de ce que l’on peut imaginer. En effet, l’œuvre est plutôt sombre et le devenir de certains personnages a été choisi au sein de plusieurs variantes de cette histoire qui a traversé le temps.

Mais c’est vraiment la relation entre Icare et le Minotaure qui est digne d’intérêt. Car c’est son père, Dédale, qui a construit le fameux labyrinthe l’emprisonnant. Alors que le roi de Crète l’utilisait pour se venger de la cité d’Athènes.

La réalisation est vraiment de toute beauté. L’animation a une grande délicatesse et donne parfois l’impression de se trouver devant de véritables tableaux prenant vie. La mise en scène suit le personnage principal pendant plusieurs années et montre, non seulement, sa relation avec la fameuse créature mythologique, mais aussi celle qui le lie à son père.

Car le récit est avant tout une histoire de famille, d’un côté celle du personnage principal, et de l’autre celle de ce Minotaure qui appartient à la famille du roi Minos. Le spectateur béotien pourra donc découvrir ce tragique événement éclairé d’une façon tout à fait singulière. Alors que le connaisseur plus averti pourra s’intéresser aux différentes inspirations du récit.

En effet, l’œuvre ne rentre pas toujours dans les détails et fait beaucoup d’allusions parfois subtiles aux événements s’y déroulant. Ce qui permet d’ailleurs à un public plus jeune d’apprécier le film, parfois joyeux et coloré, sans y voir une certaine horreur, et cruauté, intrinsèque, alors que les plus grands pourront découvrir la délicatesse employée pour évoquer certains événements et thématiques.

L’apparence des différents protagonistes est très bien désignée. Il faut vraiment saluer celle du Minotaure qui est particulièrement surprenante et spectaculaire. D’autant qu’on voit le personnage grandir et se retrouver face à son destin, inscrit dans la digne lignée de la tragédie grecque.

Le doublage est vraiment très bon. Les personnages prennent vie devant nos yeux et il est facile de s’attacher à eux, notamment au personnage principal, généreux et plein de vie. Celui de son père et tout aussi bon, tout comme ceux de personnages importants, permettant de donner vie à un mythe vieux de plusieurs milliers d’années.

La musique d’André Dziezuk est très belle. Elle se marie fort bien avec les surprenantes aventures que l’on découvre. Sans compter que les belles couleurs, les choix des décors variés et bien sûr, ce labyrinthe imposant, sont bien mis en valeur avec les sonorités proposées.

Icare est un très bon dessin animé bénéficiant de dessins superbes mis au profit d’une histoire qu’il s’est parfaitement approprié. Le travail sur l’animation et le visuel permet une plongée vivace en plein cœur de la Grèce antique dans laquelle les dieux sont bien vivants, et leurs enfants à moitié humains s’affrontent dans de puissants jeux politiques entre cités prospères.

Le spectateur peut ainsi (re)découvrir ce mythe d’un inventeur génial et de son enfant qui voulait être libre dans un lieu où les véritables monstres ne sont pas forcément ceux qui portent des cornes.

Étonnant et marquant.

Sur l’île de Crète, chaque recoin est un terrain de jeu pour Icare, le fils du grand inventeur Dédale. Lors d’une exploration près du palais de Cnossos, le petit garçon fait une étrange découverte : un enfant à tête de taureau y est enfermé sur l’ordre du roi Minos. En secret de son père, Icare va pourtant se lier d’amitié avec le jeune minotaure nommé Astérion. Mais le destin bascule quand ce dernier est emmené dans un labyrinthe. Icare pourra-t-il sauver son ami et changer le cours d’une histoire écrite par les dieux ?

 Montage : Michel Dimmer
 Musique : André Dziezuk
 Producteurs : Nicolas Steil, Jean-Michel Rey pour Rezo Films, IRIS Films, Iris Productions, Rezo Productions
 Distributeur : Bac Films

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