Directrice : Review de la première saison

Date : 26 / 08 / 2021 à 13h30
Sources :

Unification


Mini-première saison de 6 épisodes au format sitcom (30mn) : de quoi tester le public avant d’investir plus avant dans cette nouvelle série ? Netflix se la joue prudente ?

Il est vrai que l’argument de départ ne semble pas d’un grand intérêt : Ji-Yoon Kim prend le poste de directrice (’chair’) du département d’anglais de l’université fictive de Pembroke, quelque part dans l’est des USA (la série est tournée en Pennsylvanie). Mais c’est une université principalement gérée par des hommes blancs, alors une femme - qui plus est asiatique - à la tête d’un département, c’est révolutionnaire ! Et c’est là que se trouve l’angle de la série : mettre (une fois de plus) en exergue les problèmes discriminatoires des USA. J’envisageais d’écrire un commentaire du style ’Mais enfin, tous les problèmes des USA ne sont pas exclusivement dûs à l’homme blanc !’ mais je me rends compte qu’en fait, c’est la triste vérité. Hélas, Directrice aborde le sujet de façon assez maladroite en empilant les clichés et les non-sens, et c’est ce qui fait que je ne suis pas hyper-enthousiaste.

Pourtant Sandra Oh est touchante dans le rôle du Dr. Ji-Yoon Kim (pas médecin, docteur es-lettres), et le reste du casting est sympathique. C’est sensé être une comédie et l’on voudrait rire, mais à part pour le gag éponyme du premier épisode (le titre original The Chair veut aussi dire ’la chaise’) et une flatulence anonyme, je n’ai pas souvent ri. En fait, je n’ai pas trouvé grand chose de drôle dans cette série qui vire parfois au pathétique. Je trouve pathétique que quelques professeurs du département d’anglais soient dépassés et perclus d’arthrite, mais certains d’entre vous pourraient trouver ça burlesque. Je trouve pathétique qu’un prof qui fait le salut nazi par dérision se voit accusé de pro-nazisme à cause d’une vidéo décontextualisée, mais certains d’entre vous pourraient trouver ça bien mérité. Je trouve pathétique qu’une chef de service soit accusée de ’bâillonner’ une employée alors qu’elle essaye d’éviter une crise, mais certains d’entre vous pourraient trouver ça légitime. Et en écrivant cela, je réalise que c’est peut-être ce que souhaitent communiquer les auteurs : montrer combien les situations actuelles générées par la bien-pensance (notamment celle des ’milléniaux’) peuvent s’avérer pathétiques et comme il est important de tout prendre avec des pincettes. Si c’est le cas, ça fonctionne plutôt bien. Si ce n’est pas le cas, c’est plutôt lourdingue.

Côté arche narrative, on adhère plus ou moins à l’histoire d’amour maladroite entre Ji-Yoon et son collègue et ami Bill Dobson (Jay Duplass), on ne reste pas insensible aux difficultés qu’elle rencontre dans sa relation avec Juju (Everly Carganilla), sa fille adoptive de 6 ans, on n’arrive pas à s’attacher à la prof afro-américaine (Nana Mensah) qu’elle veut utiliser pour défier le sexisme et le racisme de l’université, et on se demande si le gang gériatrique du département d’anglais qu’elle a été chargée de pousser vers la sortie (Holland Taylor, Bob Balaban, Ron Crawford) va survivre à la première saison. Quant à l’excellent David Morse dans le rôle du doyen Paul Larson, il a rarement été aussi mal utilisé à l’écran. Dommage.

Au delà de ça, l’histoire se tient à peu près et on ne s’ennuie pas. La réalisation est parfois malhabile, comme lorsque l’on voit, encore et encore, des étudiants visionner le meme du salut nazi de Bill ... C’est bon, la vidéo est devenue virale, on a compris ! J’ai parcouru quelques critiques françaises et américaines, et tout le monde s’accorde à dire que cette série est hilarante, alors j’ai dû passer à côté de quelque chose. Le point le plus positif : tout cela se déroule dans une société sans Covid et sans masque ; on respire...


EPISODE

- Episodes : 1.01 à 1.06
- Titres : Une erreur magistrale, La réception, Le débat public, Bill se bile, Le bus de la dernière chance, Les chaires musicales.
- Date de première diffusion : 20 août 2021 (Netflix)
- Réalisateur : Daniel Gray Longino,
- Scénaristes : Amanda Peet, Annie Wyman, Richard Robbins, Andrea Troyer

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