Goodnight Paradise : La critique

Date : 01 / 07 / 2021 à 07h45
Sources :

Unification France


Goodnight Paradise

. Scénario : Joshua Dysart
. Dessin : Alberto Ponticelli
. Couleur : Giulia Brusco
. Date de parution : 21 avril 2021
. Éditeur : Panini Comics
. Nombre de pages : 176
. Taille : 17.8 x 26.8 cm
. Prix : 19€95 (14,99 € en numérique)
. EAN / ISBN : 978-2809495867

Quand Eddie, un Californien un peu paumé, découvre le corps sans vie d’une adolescente qui a fugué, il jure de livrer ses meurtriers à la justice. Son enquête le conduit dans les recoins les plus sombres de Venice Beach au premier abord paradisiaque. Il découvre rapidement qu’il est peut-être le seul à réellement vouloir résoudre cette affaire.

Joshua Dysart et Alberto Ponticelli ont déjà travaillé ensemble sur la très réputée Unknown Soldier, nommée parmi les meilleures nouvelles séries aux Eisner Awards 2009. Leur nouveau bijou (une histoire complète en un tome) est édité par la jeune maison d’édition TKO Comics (Sara, Sentient).

Décryptage

Eddie est un sans-abri, un clochard qui vit à Venice Beach. Entouré d’autres clochards ou d’autres marginaux, il mène une vie rythmée par les bières qu’il arrive à trouver ou à partager, dans lesquelles il noie son quotidien. Sa vie va changer radicalement quand il va tomber sur les corps d’une jeune femme et d’un chien jetés comme les ordures dans une poubelle. Cette vision sera un électrochoc pour lui et il va vouloir comprendre, quoi qu’il en coûte, ce qui leur est arrivé.

C’est un récit finalement effrayant que nous proposent Joshua Dysart et Giulia Brusco. Sous le soleil radieux de cette partie de Los Angeles, où se croisent une population de riches bobos et cette frange de la population oubliée, mise de côté, traitée comme les ordures ménagères, les crèves la faim, qui survivent comme ils peuvent dans la rue. C’est ce qui arrive à Tessa qui termine au fond d’une benne, c’est aussi cette allégorie du "rêve" éveillé d’Eddie qui dit que tout crame mais que personne ne le voit.

Le récit est ponctué de flashbacks qui font que l’histoire se construit au fur et à mesure et s’imbrique parfaitement. Ces moments de flashbacks sont racontés sur un style graphique diffère du style principal, qui fait plus BD, moins réaliste, plus raconté. Et puis finalement tout se recoupe, tout s’enchaine intelligemment, on redécouvre certaines scènes sous un nouvel angle, les gens se croisent sans se voir, interagissent... Le dessin de la trame principal est en effet très sombre, très glauque, très réaliste. La saleté du monde d’Eddie transpire sur les pages.

Il y a plusieures histoires en une, celle de ces gens laissés à l’abandon, ceux qui vivent au jour le jour, qui se battent pour survivre au quotidien, de la société qui veut s’en débarrasser en passant un coup de balai dans le quartier, en le réhabilitant, en le privatisant. Il y a l’histoire de Tessa et les derives de celle-ci pour gagner un peu d’argent, et enfin l’histoire plus personnelle d’Eddie et l’arrivé de son fils qu’il n’a pas vu depuis 16 ans, de sa famille qui ne comprends pas ses choix. Puis finalement tout se recoupe, tout est connecté, tout s’enchaine et s’emboite particulièrement bien. L’histoire est merveilleusement bien ficelée.

Eddie mène son enquête au fil des pages celle-ci se déroule avec une grande fluidité, il remonte la piste comme il le peut, au gré des rencontres qu’il fera de gens qui connaissaient Tessa. Indéniablement cette BD est une petite pépite qui vous prend aux tripes, une très belle découverte, une très belle BD, une très grande claque qui fait dire que finalement malgré toute cette noirceur, cette tristesse, il reste du bon au fond des gens, dans ce monde bien bien sombre. Une grande réussite indéniable, à découvrir d’urgence.


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